C’est un bras de fer improductif comme inutile qui a opposé l’Assemblée nationale et la justice ce vendredi 12 juin 2020 à Kinshasa. D’un côté il y avait l’Assemblée nationale et ses députés, de l’autre la justice avec au milieu la police nationale en guise d’arbitre.
La psycho mélodrame proche d’une théâtralisation politique vécue devant le siège du parlement national a laissé un sentiment de dégoût de la classe politique vue comme compradore dans une opinion en générale déjà désabusée.
En effet, comme prévue et sur invitation officielle, les députés nationaux auraient dû se retrouver pour « prendre part à la séance plénière dans la salle du Congrès du Palais du Peuple avec un seul point à l’ordre du jour : élection et installation du premier Vice-Président de l’Assemblée nationale ».
L’unique candidate désignée lundi 8 juin 2020 parmi les seize autres candidats qui se sont manifestés étant Patricia Nseya Mulela. Députée national UDPS élue de Likasi dans le Haut-Katanga, cette jeune femme juriste de formation est une avocate de fonction qui occupait le poste de Secrétaire nationale à la solidarité et à l’action humanitaire.
Présentée comme la candidate du consensus désignée par le président Félix Tshisekedi lui-même selon des sources, elle avait été adoubée par les autres membres de son parti ainsi que ses élus.
Mais c’était sans compter avec l’intervention de la justice dans ce dossier sur le différend opposant l’ancien 1er vice-président destituée, l’UDPS Jean-Marc Kabund contre sa présidente, la PPRD Jeanine Mabunda.
Dans une décision datée du 10 juin 2020, le Conseil d’Etat saisi par Kabund avait pourtant décidé par une ordonnance « suspendant les effets de la décision fixant le calendrier de l’élection et l’installation du 1er vice-président de l’Assemblée nationale tout comme la lettre du SG de ladite assemblée en attendant la décision de la Cour Constitutionnelle sous R. Const.1242 ».
Raison de l’ordonnance du Procureur Général Tela Ziele Octave faite à la police nationale congolaise de « prêter main forte à l’exécution de l’ordonnance prérappelée dont copie en annexe en empêchant la tenue de la séance de l’assemblée nationale pour l’élection du nouveau premier vice-président prévue ce vendredi 12 juin 2020 à 10 heures au Palais du Peuple ».
Le constat : un déploiement massif des forces de sécurité avec des éléments de la police nationale interdisant aux députés élus nationaux tout accès au Palais du Peuple pour prendre part au vote.
Un bras de fer inutile
Faisant fi à la décision de la justice et comme à sa manière d’autoritarisme depuis qu’elle accédée au perchoir, Jeanine Mabunda qui n’écoute personne selon les députés de l’opposition avait tenu à l’exécution de son calendrier quoiqu’il en advienne ; et ce de la même façon qu’elle avait dirigé la séance de destitution de Kabund.
Une approche téméraire que la justice n’a pas du tout apprécié en se basant sur l’interprétation des articles de la loi portant organisation, compétence et fonctionnement des Juridictions de l’ordre Administratif.
Pourtant comme avant la destitution de Jean-Marc Kabund et ce matin du 12 juin 2020, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi avait tenu à recevoir la présidente de l’Assemblée nationale Jeannine Mabunda. Au menu de leurs discussions la stabilité et le bon fonctionnement des institutions du pays.
Se dédisant et comme un dépit, Mabunda a fini par lâcher que « …Matériellement, le dispositif (de sécurité visible dehors NDLR) mis en place ne nous permet pas de siéger. L’élection du 1er Vice-président de l’Assemblée nationale est reportée à une date ultérieure selon les conseils du chef de l’État qui l’a reçu ce matin en audience ».
Pour justifier son rétropédalage et avec un brin d’ironie dont elle a le secret, un conseil aux quelques députés ayant parvenu à entrer dans la salle de la plénière de : « ne pas ne tomber dans la provocation tendant à dire que l’Assemblée nationale est la cause de la crise » en décrochant une pique contre l’UDPS : « j’ai cru comprendre qu’il n’y avait pas encore de clarté au niveau de certaines structures politiques (UDPS NDLR) comme quoi l’option définitive à lever entre deux individus (sic !), un homme et une femme (Jean-Marc Kabund et Patricia Nseya NDLR) n’a pas encore été prise ».
Pour rappel, l’ancien 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund avait été destitué le 25 mai dernier à l’issue d’une pétition initiée par le député MLC Jean-Jacques Mamba appuyé par le PPRD. Il était accusé d’avoir affirmé, sans preuve, que « l’organisation d’un Congrès coûterai 7 millions de dollars américains ».
Lire aussi : RDC : Le « Congrès » de Mabunda Lioko et Thambwe Mwamba, agenda caché et dessous des cartes https://www.afriwave.com/2020/04/20/rdc-le-congres-de-mabunda-lioko-et-thambwe-mwamba-agenda-cache-et-dessous-des-cartes/
TSHIKUYI TUBABELA
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