Tantôt présenté comme « catholique » mais non reconnu par la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), soit comme « Kimbanguiste » mais renié par cette église, la plus que controversée candidature commune de Ronsard Malonda Ngimbi à la tête de la CENI au nom des confessions religieuses divise aujourd’hui plus qu’elle ne réunit et vient de connaître un coup de grâce.
Celui de la confusion et du « reniement par l’Eglise Kimbanguiste à laquelle l’on tentait de le rattacher pour le besoin de la cause, en cherchant à perpétuer le système de gangstérisme caractérisé à la tête de la centrale nationale des élections en prévision de 2023 et ça ne passera pas » explique visiblement furieux un membre de cet organe d’appui à la démocratie sous couvert d’anonymat.
En effet, dans un communiqué officiel daté du 19 juin 2020 signé par trois principaux responsables Kimbanguistes et dont AFRIWAVE.COM a pu consulté une copie, contrairement à l’agitation observée autour de la désignation du futur délégué commun pour la présidence de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) qui reviendrait aux confessions religieuses ; l’Eglise Kimbanguiste officielle éclaire l’opinion : « L’Eglise Kimbanguiste précise que Monsieur Malonda Ngimbi Ronsard n’est pas fidèle Kimbanguiste, ni candidat de l’Eglise Kimbanguiste ».
Et d’enfoncer : « Aussi, l’Eglise Kimbanguiste jusqu’à la preuve du contraire n’a jamais été sollicitée en ce qui concerne la candidature à la Présidence de la Commission Electorale nationale Indépendante. Nous attendons la sollicitation officielle pour que Nkamba, Siège International de l’Eglise Kimbanguiste puisse présenter son candidat ».
Contradiction
Ce reniement des Kimbanguiste qui semble un désaveux de Ronsard Malonda Ngimbi et du passé qu’il représente est une révélation de la fissure au sein des confessions religieuse ou ce qui en reste après la fronde des catholiques (CENCO) et des protestants (ECC) opposés au retour des « anciens caciques » des époques Ngoy Mulunda, Malu-Malu et autre Nangaa à la tête de la CENI.
L’on se rappellera que dans un autre document dit de « Mise au point de la Plateforme des chefs des confessions religieuses » sur la désignation de leur délégué commun à la CENI signé par six confessions religieuses opposées au duo CENCO et ECC, c’est la candidature Malonda qui semblait adoubé.
Plus loin dans ledit document, les représentants religieux dont un kimbanguiste dénonçaient ce qu’ils disaient être en leur endroit un « matraquage politique et des menaces dont ils sont victimes, le lynchage médiatique dont ils font l’objet en se remettant aux autorités du pays pour leur sécurité ».
Malonda ou l’influence nefaste de l’ancien regime Kabila au travers du FCC
« Secrétaire Exécutif National de la CENI sortante qui a été à la base de la cacophonie électorale de 2018, le soutien à une quelconque candidature de Ronsard Malonda à la tête de la future CENI était le mal venue » explique un autre membre du comité sortant.
Et de poursuivre : « Il était temps de faire table rase avec des nouveaux hommes et femmes afin que le pays aie la chance d’organiser des élections crédibles un jour » avant de conclure : « Sans rien avoir contre Malonda, n’est-il pas la cheville ouvrière du point de vue technique, c’est lui qui fut le technicien qui a combiné tout ce que nous avons déploré aux élections de 2018 » comme l’estimait déjà la CENCO.
Nul n’en doute aujourd’hui qu’au travers de sa candidature, « c’est la main noire et invisible de l’ancien régime Kabila que l’on voit dans son calcul de réorganiser les choses pour s’emparer de nouveau du pouvoir en 2023 » explique un autre cadre de la CENI en place depuis les premières élections de 2011.
Malonda qui est là depuis plus de 15 ans avec l’époque de la Commission Électorale Indépendante (CEI) jusqu’à la CENI, « représente tout ce qui a été décrié dans l’organisation et la tenue chaotique des élections depuis 2011 à 2018 : la corruption, les détournements des deniers publics » explique un autre agent de la CENI.
« Étiqueté proche de l’ancien régime Kabila à l’instar de son prédécesseur Corneille Nangaa, Malonda n’incarne en rien les reformes tant attendues de l’organe nationale des élections. Comme on le voit, en lieu et place d’être un dénominateur commun, Malonda est aujourd’hui un diviseur commun et les futures élections ne peuvent pas se permettre cela » conclut-il.
Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi