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RDC-JUSTICE : La saga de la « Vraie-Fausse » démission du juge Benoit Lwamba Bindu

C’est un nouveau feuilleton judiciaire qui tient depuis quelques jours toutes les conversations concernant cette affaire de la « vraie-fausse » démission du plus haut magistrat du pays, le juge Benoit Lwamba Bintu ; président de la Cour constitutionnelle et du Conseil Supérieur de la Magistrature actuellement en soins médicaux en Belgique.

Tout est parti d’une série des lettres datées du 27 juin 2020 dernier et « apparemment » signées du juge Lwamba circulant sur des réseaux sociaux alors qu’il se trouvait depuis quelques jours déjà à l’étranger. Faux documents, signature imitée, démenti de l’entourage ; la confusion est restée totale.

S’adressant au président de la République et à ses collègues membres de la Cour constitutionnelle, il y annonçait sa démission de ses fonctions. Plusieurs sources confirmant même cette thèse que le président de la Cour constitutionnelle a effectivement démissionné au pays et se serait rétracté une fois arriver à l’étranger pour des raisons que lui seul connaît.

Pour justifier sa décision, le juge président évoque dans ces courriers son âge certes avancé, 75 ans nonobstant son état de santé précaire ainsi que des « raisons de convenance personnelle ». il y affirme également avoir affronté, « des dures épreuves ayant permis au pays, tout en gardant le cap, de traverser des moments historiques ». Une plénière ayant été organisée avec les 7 autres juges, sa démission est actée et le procès-verbal transmis au président de la République.

L’onde de choc provoquée par cette nouvelle inattendue entraîne une réaction personnelle du juge Lwamba depuis Bruxelles dans un courrier de démenti adressé à ses pairs.

Et s’en suit un autre démenti de son Directeur de Cabinet en date du 11 juillet 2020 alors qu’il serait en même temps soupçonné dans le trafic de la signature : « … contrairement aux rumeurs diffusées dans les réseaux sociaux, faisant état d’une prétendue démission de ses fonctions de Président et Membre de la Cour constitutionnelle, il n’en est rien. Il demeure détenteur du mandat de cette qualité jusqu’à son terme au mois d’avril 2021. Il ne s’agit donc que de fausses informations contre lesquelles le présent démenti est apporté » pouvait-on lire.  

L’ANR s’invite dans la danse

Face à l’imbroglio provoqué par l’affaire juge Lwamba, l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) aurait procédé dimanche 12 juillet 2020 à une perquisition des locaux de la Cour constitutionnelle à Kinshasa dans le cadre d’une enquête sur une présumée démission du président de la plus haute Cour de justice du pays.

Dans cette action menée par ce service relevant du président de la République, le bureau du juge Lwamba aurait été particulièrement visé comme en témoignent les images circulant sur les réseaux sociaux. Les agents ayant été à la recherche des « insignes » du pouvoir à savoir le cachet du juge et certains documents selon des témoignages. Et du coup, le président intérimaire de la Cour constitutionnelle et le Directeur de Cabinet du président de la Cour constitutionnelle seraient invité à se présenter aux bureaux de l’ANR.

Manœuvres politiques ?

C’est le moins que l’on puisse dire car les relations entre les partenaires de la coalition au pouvoir, le CACH de Tshisekedi et le FCC de Kabila ne cessant de se détériorer. Les bras de fer devenant successifs pour maintenir une prétendante hégémonie d’abord au parlement avec la destitution du premier vice-président de l’Assemblée nationale, l’UDPS Jean-Marc Kabund pour un motif n’ayant aucun lien avec son mandat ; l’entérinement presqu’en en catimini et précipité de Ronsard Malonda Ngimbi comme futur président de la Céni. Les manifestations qui s’en sont suivies dans le pays ayant fait des dégâts matériels et des morts…

Ensuite au gouvernement avec le scandale sur les propositions des lois Minaku-Sakata qui a entrainé le bannissement puis la démission du vice-Premier ministre et ministre de la Justice et Garde des Sceaux, le PPRD Célestin Tunda Ya Kasende.

L’affaire de la « vraie-fausse » démission du juge Lwamba, l’indépendance retrouvée des procureurs et des magistrats se situant dans la prolongation dans cette stratégie malgré les « négations » du camp du FCC de Kabila pointé par tous : « Pas en tout cas de notre part » comme l’affirme un haut responsable mais qui pointe du doigt en accusant le camp de l’actuel président, « qui voudrait contrôler la haute Cour pour peser face à la fronde parlementaire du camp de l’ex–président ».

Or selon des sources crédibles, le juge Lwamba qui avait sollicité début juillet le président Félix Antoine Tshisekedi pour une évacuation vers Bruxelles pour des raisons de santé, aurait également fait part de sa volonté de démissionner de son poste ; évoquant dans la foulée des « pressions » subies de la part d’un camp politique, qui ne serait autre que le Front Commun pour le Congo (FCC) pro-Kabila.

Un dossier à suivre…

TSHIKUYI TUBABELA et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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