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RDC / Lu sur les réseaux sociaux : Tshisekedi, le « faux con » face aux « faucons » [OPINION]

Quand il termine son séjour à Brazzaville, jeudi 16 juillet 2020, le Président Félix Tshisekedi a surpris l’opinion, dans son ensemble, lors de la conférence de presse d’après sa rencontre avec son homologue Dénis Sassou N’guesso.

 « Nous n’allons pas vers une rupture de la coalition », a-t-il rassuré au sujet des derniers remous entre le FCC, de son partenaire Joseph Kabila, et le CACH, sa plateforme politique.

Les analyses ont fusé de partout. Tantôt salué, tantôt hué, Félix Tshisekedi a apprécié, sué et encaissé. Mais, dans la suite de sa déclaration, ce sont d’autres couleurs qu’il a affichées.

Au FCC, le discours est bien accueilli. Les cadres de la plateforme politique de Joseph Kabila ont salué « la sagesse », « la bonne lecture des faits », « le désaveu du président aux agitateurs, immatures politiques, qui dirigent l’UDPS, parti présidentiel ».

Tant d’enthousiasme de la part de ces « faucons » qui se comportent comme des « gentils moustiques ». « Ils piquent et soufflent la piqûre au même moment ».

Du côté du CACH et de l’opposition Lamuka, qui réclament la dissolution de la coalition au pouvoir ; c’est la frustration.

 « Quand il a fallu retirer sa signature de l’accord de Genève (l’accord ayant institué la plateforme Lamuka, ndlr), on a suivi la base. Quand il faut se séparer d’un allié gênant, il est difficile de suivre la base », reproche un internaute « lamukiste » à Félix Tshisekedi.

« Comment le président peut-il tenir à une coalition qui lui met les bâtons dans les roues ? », s’interroge un internaute se réclamant de l’UDPS. Il ne comprend rien quand son président déclare, en justifiant la protection de la coalition FCC-CACH, que « l’essentiel est de garder les intérêts du pays ».

Et quelques heures seulement ont suffi pour repérer des actes contraires au discours tenu à Brazzaville. D’abord, la lettre que le président Tshisekedi adresse à Jeanine Mabunda sur le dossier d’investiture de Ronsard Malonda à la tête de la CENI. Le ton et le rythme de cette correspondance, affichant le refus d’investir ce candidat entériné par le FCC, étaient comme de l’alcool imbibé dans la plaie.

« Hier, il a réaffirmé son soutien à la coalition, aujourd’hui il frappe Ronsard Malonda. Ça s’appelle la haute politique », fait constater un analyste. Oui, c’est difficile de comprendre que lui, qui tenait à sauver la coalition, pose un acte aussi fâcheux que le rejet de la candidature très appréciée de son allié.

L’heure des nominations

Ensuite, le Chef de l’État procède à un remue-ménage au sein de l’Armée et dans la Justice. Les têtes sont tombées, les nouvelles sont entrées.

La disparition de l’âme des stratégies militaires de la kabilie, John Numbi, de l’organigramme militaire ; n’est pas passée inaperçue. Les analyses y voient une prise de contrôle d’un secteur qui était encore sous surveillance des hommes de confiance de Joseph Kabila.

Un autre fait qui devrait énerver le FCC, ce sont les nominations dans l’appareil judiciaire. Elles interviennent au moment où le FCC a perdu son vice-Premier ministre, ministre de la Justice, Célestin Tunda Ya Kasende, poussé à la démission.

Pour contresigner les ordonnances de nomination du Chef de l’État, Tshisekedi a recouru au vice-ministre UDPS qui assure l’intérim. Sans faute, le FCC se voit dribblé. Tshisekedi aurait-il avancé ces nominations pendant que l’allié de la coalition réfléchit sur le poids lourd à lui envoyer pour freiner les élans de son ambitieux « État de droit » ?

Là, on se gratte la tête et on fait la queue à l’entrée de Kingakati pour avoir de nouvelles instructions. Mais, la messe semble déjà dite du côté de la Cité de l’Union Africaine (UA).

Des hommes en toge, très aguerris, font leur entrée à la Cour constitutionnelle, une autre institution jusque-là dans la main du FCC. Et c’est du lourd que FATSHI envoie : Dieudonné Kaluba, brillant dans le procès 100 jours avec sa célèbre réplique à Kamerhe « l’infraction commise est d’intellectuel… », Kalume Yasengo et Kamulete Badibanga.

Et pour pimenter cette sauce judiciaire, il nomme le Haut magistrat Kisula Betika, lui qui s’est illustré avec brio dans la lutte contre le blanchiment des capitaux dans le dossier 100 jours, au poste du Secrétaire Général Exécutif de la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF).

Y a-t-il corrélation entre son séjour à Bruxelles, la démission –très regrettée au FCC– de Benoît Lwamba de la Cour constitutionnelle, le séjour à Brazzaville chez un vieux rôdé qui a la maîtrise des acteurs de la « kabilie » ?

Les fins limiers scrutent les arcanes de cette stratégie éparse. De quoi voir, en Félix Tshisekedi, un « faux malade ». « Monsieur le Président, comment faites-vous pour gagner là où l’on pense que vous échouez ? Qui est derrière vous ? », s’amuse un internaute, partisan du CACH.

Et un autre de répondre : « C’est ce qui arrive lorsqu’on est en face de quelqu’un qu’on croit idiot sans l’avoir soumis à un test d’évaluation du quotient intellectuel ». Ces semblants de contradictions dans les mots et actes de Tshisekedi font de lui un « faux con ».

  Bajika Édouard

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