La guerre des tranchées ouverte que se livre les institutions du pays n’épargne pas non plus son administration. Depuis deux ans de la présidence de Félix Tshisekedi, l’Assemblée nationale, le Gouvernement central et le Sénat à majorité FCC n’ont jamais émis sur la même longueur d’ondes concernant la conduite de la Res publica.
Le blocage continuel de l’action de l’Etat entre les partenaires FCC et CACH étant à la base même des consultations présidentielles actuelles lancées en vue de trouver une Union sacrée de la Nation pour pouvoir relancer le pays paralysé.
La dernière illustration de cette animosité politique est cette réaction musclée du ministre PPRD des Finances Sele Yalaghuli à la lettre de l’Inspecteur Général des Finances sur la situation préoccupante des finances publiques adressée au chef de l’État Félix Tshisekedi en date du 06 novembre 2020.
Outre ce qu’il qualifie de « plusieurs déficiences et contrevérités découlant de cette correspondance », le ministre des Finances relève également « une confusion entretenue entre le Compte Général du Trésor qui constitue un stock et l’exonération du Plan de trésorerie de l’Etat qui renvoie à un flux ».
Contrairement à l’alerte donnée par l’IGF Alingete, le ministre le contredit en affirmant qu’en ce qui concerne « la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat, elle est couverte chaque mois à raison de ¾ et le reste, le mois suivant. Ainsi, à fin septembre 2020, toutes les paies des Agents et Fonctionnaires de l’Etat ont effectuées et que celle du mois d’octobre le sera au plus tard le 15 novembre courant ».
Il justifie ce chevauchement entre deux mois pour cause d’une part de la « modicité des recettes », et d’autre part, « de l’importance des dépenses contraignantes et non discrétionnaires ».
Lire aussi : RDC : L’IGF s’alarme de la « Situation préoccupante des finances publiques » https://www.afriwave.com/2020/11/08/rdc-ligf-salarme-de-la-situation-preoccupante-des-finances-publiques/
Concernant les questions des exonérations, le ministre accuse carrément l’IGF de « n’avoir jamais porté à sa connaissance le rapport intérimaire vanté pour pouvoir apporter la réaction contradictoire, et statuer en connaissance de cause ».
Le ministre souligne que « les rapports de contrôles effectués par l’IGF ne donnent pas lieu à des décisions à priori ». Sele Yalaghuli termine son courrier au président de la République en parlant « des contrevérités, des écarts et dérives d’interprétation » qui « méritent d’être recadrés par un travail professionnel, serin et objectif pour éviter de discréditer l’action gouvernementale ».
En attendant l’issue de ce nouveau bras de fer, une information non confirmée ferait état que « le chef de l’Etat aurait retiré au premier ministre la signature de tout décaissement sans son autorisation préalable ».
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi