RDC : De l’ISTI à l’UNILU, le « Lionceau » Gaspard Patrice Mukamba Longesha ne rugira plus !

Triste nouvelle pour sa grande famille biologique comme celle communicationnelle de la RDC et de l’Afrique pour lesquelles il aura consacré sa vie jusqu’à sa fin. De Kinshasa à Lubumbashi en passant par Kigali au Rwanda où il a trainé ses valises pour dispenser ce qu’il avait de meilleur dans le domaine de l’Information, le professeur Gaspard Patrice Mukamba Longesha n’y reviendra plus.

Et pour cause, l’homme a paisiblement tiré sa révérence aux petites heures du mercredi 18 novembre 2020 au matin. Son décès est survenu chez lui à la maison à Braine-Le-Comte, province de Hainaut en Belgique où il était revenu dès la fin du premier confinement mondial en août 2020 en provenance de Lubumbashi dans le Haut-Katanga où il continuait d’enseigner à l’Université de Lubumbashi.

Le « Lionceau » de son nom de code au Conseil National de Sécurité (CNS) sous la présidence du Maréchal Mobutu où il avait presté comme analyste, Mukamba Longesha ne rugira plus ; laissant ainsi orphelins nombre de ses anciens étudiants de l’école de journalisme de Kinshasa, l’ancienne Institut des Sciences et Technique de l’Information (ISTI) devenu L’Institut Facultaire de Sciences de l’Information et de Communication (IFASIC). Mais aussi ceux des Universités de Kigali et de Lubumbashi ainsi que les tous anciens de Kamina qui l’ont connu.

Nombre des témoignages émouvants sur les réseaux sociaux illustrent ce que ce fut cet homme de sciences à l’air austère mais pourtant abordable de tous et par tous. Son collègue à l’Université de Lubumbashi, Kasongo Mwema Yamba Y’Amba écrivait sur son compte Twitter :

Son ancien assistant de cours à l’ISTI Kinshasa devenu professeur à son tour, Eddie Tambwe Kitenge écrit ceci sur son mur Facebook : « Cette nouvelle me terrasse… En 1990, je fus son assistant pour le cours de Sémiologie de la Communication… Il m’a presque confié le cours, car il allait entre temps à Saint Louis à Dakar. Ma dette envers lui est immense ».

Joseph-Emmanuel Bunduki Kabeya, ancien journaliste à l’Ozrt et un aîné de la Promotion 8 de l’ISTI en 1985 qui ne l’a pas connu comme professeur mais qui l’a à plusieurs reprises rencontré témoigne : « Je retiens du Prof Gaspard que c’était un homme discret. Il ne brassait pas d’air comme certains compatriotes qui aiment se donner à voir. Toujours souriant et il aimait rire. Derrière sa bonhomie, il y avait cet esprit vif et incisif. C’est sans doute cela qui l’a amené à devenir analyste au CNS. C’était aussi un homme de cœur. Il a aidé beaucoup de candidats au Doctorat à se mettre sur orbite et à achever et à défendre leur thèse ».

Et de terminer : « De par son expérience de vie professionnelle et de son regard acéré due la société congolaise, il aurait pu écrire des mémoires riches en enseignements. Mais personne de ne se prépare à la mort et la rédaction de Mémoires n’est pas encore une discipline ancrée dans la mentalité congolaise. Combien d’acteurs politiques ou sociaux ont fermé les yeux pour l’éternité sans laisser à la nouvelle génération leur vision du monde. Vision qui aurait permis d’éviter certaines erreurs. Chaque chose en son temps. Tout s’apprend ».

En guise de reconnaissance à ce grand homme du savoir qui a contribué en ce qu’ils sont devenus, ses anciens étudiants de la diaspora européenne en général et belge en particulier ont décidé de lui rendre des hommages mérités le moment venu auprès de sa famille. Et ce, vu les mesures actuelles des restrictions sanitaires décidées par les autorités des pays respectifs pour cause de la pandémie de Covid-19.

Une fois le nouveau confinement levé, une délégation rendra visite à sa veuve maman Victorine et aux enfants à leur domicile de la commune de Braine-Le-Comte en Belgique pour un moment de consolation. Mais également effectuer un passage aux cimetières pour déposer une gerbe de fleurs sur sa tombe.

Ancien de la Belgique où il avait défendu sa thèse de Doctorat, Gaspard Patrice Mukamba dont le post-nom prédestiné Longesha signifie « Enseigne » laisse une veuve, maman Victorine; six enfants dont cinq filles et un garçon et des petits-enfants. Repos éternel Prof comme on aimait bien t’appeler.

Roger DIKU à Bruxelles

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Rédaction

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