Maillot du PSG sur le haut du corps, shirt, babouches aux pieds et mains menottée dans le dos ; ainsi est apparu Barnabé Mulinganyo Wimana cueilli chez lui quelques heures plutôt le matin du samedi 28 novembre 2020 selon ses propres dires par trois agents de sécurité appartenant à l’Agence Nationale des Renseignements (ANR).
Amené devant ses juges pour y comparaitre en flagrance de ses propos tenus sur plusieurs chaines de télévision internet de la capitale congolaise, il a été condamné à trois ans de servitude pénale par le Tribunal de Grande Instance (TGI) ; cette lourde peine se répartissant à deux ans de prison pour offense au chef de l’Etat et 1 an pour menaces verbales d’attentat.
Celui qui se dit « analyste politique » pro-FCC n’a pas eu la clémence des juges malgré ses excuses sur ses virulents critiques contre le chef de l’Etat dont des menaces de mort contre le président de la République lors d’une interview qui circule sur les réseaux sociaux.
Dans l’une de ces vidéos des griefs à sa charge, on voit Barnabé Mulinganyo dire « L’unique voie la plus facile pour que le Chef de l’Etat ne fasse pas tuer des gens est qu’il démissionne », « Akozwa mbuma », une phrase qui, dans le jargon kinois se traduit par : « Il recevra une balle » ; malgré sa tentative de se justifier par une entourloupe en affirmant qu’il voulait simplement dire « Il mangera le fruit », une traduction littérale qui ne cadre pas cependant pas avec le contexte de son discours.
Un acte prémédité
L’homme arrivé à Kinshasa dans les bagages du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD-Goma) dirigé par Azarias Ruberwa, Barnabé Wimana aurait eu « des problèmes financiers depuis un certain temps qui se seraient empirés après les dernières élections ; son Bureau de lobbying et de communication ayant fait faillite » selon des propos attribués à un confrère kinois.
Selon lui, « Pour raison de survie, l’ancien chargé de communication de l’Agence Congolaise de Grands Travaux (ACGT) s’était allié à Samy Badibanga pour plus de punch à son regroupement politique, mais celui-ci n’a pu le prendre dans son Cabinet au Sénat. Et sa situation financière a été éprouvée davantage par le Covid-19. Un homme aussi vulnérable ne pouvait, sans dépassement de soi, qu’être à la merci de certaines forces obscures. Sa radicalisation m’étonne, mais entre-temps ; beaucoup d’eau a coulé sous le pont et je ne sais à quelles sources il s’abreuvait où à quelle loge il a été idéologisé. Probablement des ennuis financiers et des promesses fallacieuses l’ont fait craqué ».
Pour un autre confrère d’une des chaines de télévision en vue de Kinshasa, « En réalité, c’était son projet, il nous disait qu’il faut qu’il se fasse arrêté pour atteindre son but. Tout ce qu’il fait était calculé et il voulait ça ».
L’ancien « Kadogo » (enfant soldat) qui se vantait d’être arrivé à Kinshasa avec les armes pour chasser Mobutu du pouvoir et de n’y repartir que par sa dernière goutte de sang versé par les mêmes armes, l’homme presque méconnu s’est dit un « homme sous cure d’un médicament qui a besoin de l’eau en permanence et doit se soulager toutes les 45 minutes ».
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
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