vendredi, novembre 22, 2024
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RDC : François Beya Kasonga suspend son assistant principal et lui interdit de quitter le pays

Du rififi au sein de l’appareil sécuritaire du chef de l’Etat, l’Assistant principal du Conseiller Spécial en matière de sécurité Yan Fumuatu a été suspendu de toutes ses fonctions par son supérieur hiérarchique François Beya Kasonga. Cette sanction s’accompagne d’une « interdiction de quitter le territoire national et d’engager les services vis-à-vis des tiers jusqu’à décision contraire ».

Qu’est-ce qui justifie alors cette décision draconienne ? Selon nos informations, l’homme aurait manqué à la règle élémentaire de « discrétion » qu’impose sa charge en matière de sécurité.  En effet, Yann Fumuatu alors assistant principal chargé des questions politiques de François Beya, le Conseiller spécial en matière de sécurité de Félix Tshisekedi ; devrait s’occuper du cas de la réélection d’Albert Yuma, l’ancien patron des patrons à la tête de la Fédération des Entreprises du Congo FEC depuis 26 ans.

Des sources concordantes font état du fait Yann Fumuatu devrait « tout faire afin » afin qu’un autre candidat sauf Yuma soit élu à la tête de la FEC, une situation dont l’intéressé se serait plaint auprès du président de la République par le biais de François Beya. Le chef de l’Etat étant plus que « sèche » à cette demande en dépêchant Tete Kabwa Kabwe, un autre conseiller ; auprès d’Albert Yuma pour lui dire « de ne pas interférer dans le dossier FEC ».

A l’actif de Yan Fumuatu, il serait comptabilisé l’Insubordination, l’usurpation des pouvoirs, le trafic d’influence, l’extorsion des fonds auprès des responsables des entreprises publiques, l’indiscipline notoire et la rébellion à la Présidence de la République. Cet ancien de la diaspora en France se comportant comme un électron libre convoquait des responsables des institutions privées et publiques pour être entendus au Conseil National de Sécurité (CNS).

L’affaire Yuma

Reconduit à la tête de la Présidence du Conseil d’Administration de la Gécamines dans une entente sur fond des contradictions entre partenaires de l’ex-coalition au pouvoir, Albert Yuma avait été pressenti au poste de premier ministre au lendemain de l’accord entre le FCC de Joseph Kabila et le CACH de Félix Tshisekedi. C’est le veto du chef de l’Etat qui avait fait qu’il ne soit pas devenu premier ministre.

Réélu pour un sixième mandat le 26 novembre 2020 comme président du Conseil d’Administration de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) à la tête de laquelle il trônait depuis 15 ans ; Albert Yuma avait vu son élection annulée par le Conseil d’État le lendemain 27 novembre 2020. Kabiliste de première heure, un proche des proches de l’ancien chef de l’Etat Albert s’était vu évincé de la présidence de la FEC dans une bataille de dernière heure alors que la rupture entre Kabila et Tshisekedi semble consommée.

En effet, sur plainte de Dieudonné Kasembo Nyembo, le Conseil d’État avait estimé que le scrutin ayant conduit à la réélection de Yuma pour un nouveau mandat de trois ans avait été entaché d’irrégularités, et donc demandé l’organisation d’une nouvelle élection à bulletin secret. Lors de ce vote, Yuma réélu par plébiscite fut le seul candidat en lice ; ses deux concurrents Michel Sefu et Dieudonné Kasembo Nyembo ayant été recalés par la Commission des sages avant le vote en conseil d’administration.

Contexte politique tendu et recomposition en vue

Quoi qu’on en dise, la chute d’Albert Yuma constitue une autre page qui se tourne et une nouvelle étape de gagner par Tshisekedi sur le clan Kabila et la toute hégémonie de son parti le PPRD ainsi que sa plateforme électorale du FCC aujourd’hui en déliquescence.

Ce changement de tête au sommet de l’organisation patronale intervient en plein bouleversement politique à Kinshasa avec la fin annoncée, le 6 décembre 2020, de la fin de la coalition que formait Joseph Kabila et Félix Tshisekedi avec la naissance bientôt de l’Union Sacrée de la Nation voulu par le nouveau président de la République après deux ans de pouvoir conflictuel avec son prédécesseur.

Le nouveau PCA élu, Dieudonné Kasembo Nyembo, l’a été aussi au terme d’un processus épique que polémique car étant aussi le seul candidat en lice ; et seulement avec 14 votants sur 130 membres présents lors de ce scrutin qui s’est déroulée dans la salle de réception de l’organisation. Les locaux de la FEC étant officiellement fermés pour cause « d’incompatibilité de la tenue d’une séance électorale avec les normes légales et statutaires pertinentes » un document de la présidence sortante relevait également « le risque sanitaire qui requiert obligatoirement la désinfection immédiate de ses locaux et la prise de mesures préventives appropriées ».

Jusqu’à la dernière minute, les équipes d’Albert Yuma ont tout tenté pour bloquer l’organisation du nouveau scrutin. Ce changement de tête au sommet de l’organisation patronale intervient en plein bouleversement politique à Kinshasa. La fin de l’ère Yuma Mulimbi en poste depuis 2005, l’un des piliers de l’entourage de Joseph Kabila s’inscrit dans ce contexte tendu et la recomposition politique en vue à Kinshasa.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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