C’est au terme d’un communique de la Présidence de la République signé le Directeur ai du Cabinet du Chef de l’Etat et rendu public dans la nuit du 31 décembre 2020 que le Sénateur Modeste Bahati Lukwebo a été nommé « Informateur ».
On peut y lire : « Consécutivement à la fin de l’Accord politique entre les forces politiques membres du Cap pour le Changement (CACH) et celles du Front Commun pour le Changement (FCC) en vue de la formation d’un Gouvernement de coalition représentatif de ces deux regroupements politiques, le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, vient de confier ce jeudi 31 décembre 2020, conformément à l’article 78 de la Constitution, une mission d’information à l’Honorable Modeste Bahati Lukwebo en vue d’identifier une coalition majoritaire à l’Assemblée nationale. La mission d’information est de 30 jours renouvelable une seule fois à compter de ce jour ».
La nouvelle majorité parlementaire dont il est chargé d’identification devra être celle de l’Union Sacrée de la Nation voulue par le Président Tshisekedi et à laquelle plusieurs personnalités tant politiques que de la Société Civile ont adhérées depuis quelques temps depuis l’annonce de la mort de la coalition CACH-FCC. L’objectif final étant la formation d’un nouveau gouvernement national représentatif des forces politiques et sociales du pays en vue d’appliquer un vrai programme de développement.
Bahati, un vrai « dinausore » de la politique
C’est depuis les temps « immémoriaux » de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) des années 1990 que Modeste Bahati Lukwebo, simple professeur à l’Institut Supérieur du Commerce de Kinshasa a fait son apparition dans la marre politique zaïro-congolaise.
De Mobutu à Joseph Kabila en passant par Laurent-Désiré Kabila, l’homme devenu un « vrai requin politique » a su comment nager dans toutes les eaux troubles de la politique congolaise en faisant partie de presque tous les gouvernements et aux postes clés.
Son alliance la plus longue étant celle d’avec Joseph Kabila dont on le pressentait comme « dauphin » en 2018, l’ancien chef de l’Etat l’ayant finalement préféré Emmanuel Ramazani Shadary qui sera le candidat malheureux du FCC à la présidentielle du 30 décembre 2018.
Bahati qui espérait toujours son « heure » à côté de Kabila s’est vu une seconde fois marginalisé après la création de la méga plateforme électorale du Front Commun pour le Congo (FCC). Malgré ses 145 députés nationaux, la deuxième force politique au sein du FCC, juste derrière le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de Kabila ; il s’était vu combattu avec le dédoublement de son parti avec une aile favorable à Kabila dirigée par Nene Nkulu et consorts.
Candidat malheureux poste du président de la Chambre Haute du parlement en 2019, il avait été une deuxième fois écarté au profit d’Alexis Thambwe Mwamba désigné par Kabila en personne. Ayant maintenu sa candidature contre toute attente, l’homme avait tout de même recueilli 43 voix alors que son parti ne comptant que 13 sièges de sénateurs ; Thambwe Mwamba n’étant finalement élu à la tête du Sénat qu’avec 65 voix sur un total de 108 sénateurs dont celui à vie Kabila en personne.
Lire aussi : RDC-SÉNAT : Bahati contre Thambwe Mwamba, un nouveau choix-dilemme de Kabila qui divise https://www.afriwave.com/2019/07/23/rdc-senat-bahati-contre-thambwe-mwamba-un-nouveau-choix-dilemme-de-kabila-qui-divise/
En rupture de banc avec son ancienne famille politique du FCC et ayant rejoint l’Union Sacrée de la Nation à côté de Tshisekedi, le président et Autorité morale de l’Alliance des Forces Démocratiques et Alliés (AFDC-A) partait favori pour la tâche « d’Informateur ». Et ce, pour cause de sa longue durée dans la fourmilière politique depuis les années 1990 mais aussi de sa forte représentativité politique en nombre d’élus tant nationaux que provinciaux.
Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
