Rattrapé par la justice internationale alors qu’il séjournait à Paris en France, l’ancien chef rebelle devenu politique ; le congolais Roger Lumbala Wa Tshitenga reste maintenu en prison. Ainsi en a décidé la Cour d’Appel de Paris qui a rejeté, mardi 19 janvier, sa demande de mise en liberté sous contrôle judiciaire.
Arrêté en pleine rue à Paris le 29 décembre 2020 et détenu à la prison de la Santé, l’ancien chef rebelle de 62 ans a été mis en examen le samedi 02 janvier 2021 pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de crimes contre l’humanité et complicité de crimes contre l’humanité ». Les Nations unies le soupçonnant même de massacres de civils, mais aussi de viols, de torture, de cannibalisme et de pillages selon l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH).
C’est la Chambre d’instruction de la Cour d’Appel de Paris qui a pris cette décision à l’issue d’une audience tenue à huis clos le 19 janvier 2021. La raison avancée pour son maintien en détention provisoire étant « un risque de fuite, au Kenya ou au Canada où résident deux de ses enfants ».
Une probabilité que contestent ses avocats pour qui « un statut sous contrôle judiciaire ou un bracelet électronique suffiraient largement » alors que ses proches évoquent « son âge, ses antécédents médicaux et le risque d’attraper la covid-19 » en prison.
Pour sa défense composée de Me Roxane Best et Me Antoine Van Rie, Lumbala n’avait pas le contrôle effectif de ses combattants au moment des faits évoqués, une raison de leur souhait de voir plusieurs témoins interrogés : « Notre client conteste formellement avoir été à la tête des forces armées qui ont commis les exactions et l’enjeu sera d’établir la chaîne de commandement dont laquelle il dit n’avoir eu aucun rôle ».
Les faits reprochés à Roger Lumbala remontent au début des années 2000, lorsqu’il était à la tête d’un petit groupe rebelle dénommé le Rassemblement Congolais pour la Démocratie-National (RCD-N) un temps soutenu par l’Ouganda de Museveni.
L’Onu soupçonne ses combattants d’avoir fait alliance avec les anciens rebelles armés du Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, également soutenu par l’Ouganda entre octobre 20O2 et janvier 2003. Dans leur connivence éphémère, leurs deux groupes armés auraient massacré de civils, notamment des pygmées sur lesquels des actes présumés de cannibalisme auraient été commis dans une opération dénommée « Effacer le tableau ».
Lire aussi : RDC : Roger Lumbala Wa Tshitenga arrêté et incarcéré en France à Paris https://www.afriwave.com/2021/01/04/rdc-roger-lumbala-wa-tshitenga-arrete-et-incarcere-en-france-a-paris/
Pour le Parquet national antiterroriste français, la procédure contre lui s’appuie sur le « Rapport Mapping https://www.ohchr.org/documents/countries/cd/drc_mapping_report_final_fr.pdf », un document réalisé il y a dix ans par le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU dans lequel sont recensés et analysés 617 crimes graves commis entre 1993 et 2003 en RDC ; aucune identité des auteurs présumés de ces exactions n’étant dévoilés dans la version publique gratuite sur internet.
Sa demande d’asile en France ne lui ayant jamais été accordée, Lumbala faisait l’objet d’un signalement de L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) auprès du pôle crimes contre l’humanité du Parquet de Paris pour son implication présumée dans des crimes de guerre. Une décision qu’il avait contesté devant la Cour nationale du droit d’asile même si l’enquête diligentée contre lui en 2016 et confiée à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH) a aboutie à son arrestation en décembre 2020.
Ancien ministre, député et sénateur ; Roger Lumbala Wa Tshitenga est président du Rassemblement des Congolais Démocrates et Nationalistes (RCDN) un petit parti politique ayant succédé à son mouvement armé du RCD-National qui se réclamerait de l’opposition politique.
Pour notre analyste Joseph Bunduki Kabeya, « Ce qui arrive à Roger Lumbala était prévisible. Sans vouloir être méchant, je dirais qu’il a joué dans une compétition qui dépassait son niveau de compréhension. Il a été un pion dans un jeu dont il ne maîtrisait pas les règles. Aujourd’hui, on n’a plus besoin de lui. On va lui appliquer la jurisprudence Bemba. Même s’il n’était pas à la tête des troupes qui ont commis des délits, il en était le chef. Entre autres pour cela, Bemba Gombo a passé 10 ans derrière les barreaux de la prison de La Haye ».
Et de poursuivre : « Les enjeux liés à la souveraineté de la RDCongo sont colossaux. Les Congolais ne le réalisent peut-être pas assez. C’est derrière ces enjeux qu’il faut voir la mort de Dag Hammarskjöld, ancien SG de l’ONU, l’assassinat de Lumumba et la déclaration énigmatique de feu Mobutu Sese Seko quand il répétait sans autre forme d’explication « il n’est pas facile d’être le Zaïre ». La guerre de l’AFDL et de toutes mes rébellions qui y sont dérivées entrent dans cette logique. Roger Lumbala tout comme Ntaganda et consorts vont payer le prix pour leurs actes. C’est aussi un avertissement pour tous les autres criminels qui se sentent encore intouchables. Tôt ou tard, la justice mettra la main sur eux et ils en sentiront le courroux ».
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
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