Tube n°1 au hit-parade de la polémique, la chanson « Ingratitude » de l’artiste musicienne Tshala Muana sortie sur les réseaux sociaux le 14 novembre 2020 dernier est aujourd’hui inaudible dans toutes les langues. Et pour cause, « Ingratitude » est frappée d’une interdiction de diffusion provisoire sur les chaines de télévision et stations de radio émettant en RDC par la Commission nationale de censure des chansons et des spectacles.
Mieux encore, après le « buzz » crée par sa diffusion calculée en pleine crise entre les partenaires de l’ex-coalition FCC-CACH, cette chanson est revenue comme un « boomerang » aux visages de ceux qui se « mentaient » encore à eux-mêmes en se considérant comme étant des vrais fidèles du « raïs » ; signant ainsi du coup la fin de leur « bal des chauves » des courtisans vrais ingrats.
Au lendemain de l’annonce de la fin de la coalition FCC-CACH décrétée par le Président de la République Félix Tshisekedi qu’on n’attendait pourtant pas, « le bal des chauves ingrats » s’est terminé en plein jour : des cadres pourtant non de moindre du FCC ont quittés le navire avant qu’il ne sombre à la manière des rats, rejoignant l’Union Sacrée de la Nation pour disent-ils ; « accompagner le Chef de l’Etat dans sa nouvelle vision de gouvernance », reniant ainsi leur propre serment vis-à-vis de Joseph Kabila.
Diverses interprétations
Nom féminin singulier, « ingratitude » démontre le caractère de celui qui est ingrat avec acte, parole ou manifestant ce sentiment. C’est aussi payer quelqu’un d’ingratitude, un manquement grave au devoir de reconnaissance, à la suite duquel une donation ou un legs peuvent être révoqués.
Officiellement dans sa chanson, Tshala Muana parle de « l’histoire d’une douloureuse séparation dans laquelle un homme quitte sa femme pour une autre sous une de trahison. La femme exprime son désarroi et estime avoir été usée et jetée comme une épave. Ironie du sort, l’homme se fait lui aussi jeter par la nouvelle femme », explique-t-elle en invitant invite à plus de « respect d’engagement ».
« Depuis toujours, j’aborde des thèmes comme la déception ou encore l’ingratitude. Je n’ai aucun intérêt à m’adresser au Chef de l’Etat (…) Cette chanson concerne MJ 30 et à plusieurs personnes qui m’ont déçue, mais pas au Président de la République. Je suis vraiment déçue de voir que les personnes malintentionnées collent plusieurs images à ma chanson par des montages. Je n’ai jamais tourné un quelconque clip de cette chanson », se défendait encore la chanteuse de 63 ans aujourd’hui.
Pour les pros Félix Tshisekedi, cette chanson n’est autre qu’une « attaque et une offense à la personne du Chef de l’Etat » et cela justifie l’interpellation de l’artiste pour qu’elle s’explique.
Malgré la défense alambiquée de Tshala Muana et la décision d’interdiction de sa chanson, à moins d’une provocation délibérée des courtisans, « Ingratitude » avait été reprise à gorges déployées lors de l’anniversaire d’Emmanuel Ramazani Shadary, Secrétaire permanent du PPRD, le parti de Joseph Kabila. Et ce, quelques jours après la libération mardi 17 novembre 2020 par l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) de la PPRD Tshala Muana aujourd’hui disparue de tous les radars culturels.
De la pure provocation,c’est le moins que l’on puisse dire de ces gens du Pprd fredonnant « ingratitude » sous la conduite de Tshiala Muana à l’occasion de l’anniversaire de Ramazani Shadary à Kinshasa. Et demain l’on niera que ce ne pas un message subliminal. pic.twitter.com/Ddj9tbXyVg
— Roger DIKU (@DKapotho) November 30, 2020
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi