Alors que feu son président national Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba n’est pas encore inhumé, son mouvement de résistance connait ses premiers soubresauts avec une contestation et un début de fronde des cadres face à la présidente ad intérim. Pendant ce temps, sa famille biologique avec ses enfants poursuivent les négociations avec les autorités françaises afin que son corps soit momentanément enterré en France après rapatriement du Maroc.
Tout a commencé avec les dernières décisions datées du mercredi 08 avril 2021 prises par la présidente intérimaire Madame Candide Okeke « portant nominations de plusieurs cadres » du mouvement apparues sur le site du mouvement et qui ne plaisaient pas à tous : [APARECO/ Série de décisions de la Présidente nationale de l’APARECO portant nominations de plusieurs cadres http://www.info-apareco.com/2021/04/07/apareco-serie-de-decisions-de-la-presidente-nationale-de-lapareco-portant-nominations-de-plusieurs-cadres/].
Cette série de trois premières décisions de celle qui se dit « Présidente nationale de l’Apareco » alors qu’elle n’assume que l’intérim en expédiant les choses courantes portent sur la « composition et désignation des membres du Bureau du Comité national, les nominations des membres du cabinet de la Présidente nationale et la mise en place d’une commission ad hoc pour l’organisation du prochain Congrès » du mouvement.
La réplique
Même endroit et même méthode de communication pour passer leur message, un site du mouvement qui semble être dupliqué car ce communiqué n’apparaissant pas sur celui où se trouve le message de Mme Okeke et vice-versa http://www.info-apareco.com/2021/04/08/alliance-des-patriotes-pour-la-refondation-du-congo-aparecowww-info-apareco-com/.
Car comme il fallait s’attendre, la réplique ne s’est pas fait attendre avec une contestation de la part d’un groupe des cadres membres du Comité national face à celle qu’ils venaient de designer présidente ad intérim. Parmi eux José Yango W’Etshiko (Vice-Président National et Porte-Parole), Clovis Mbikay (Vice-Président National), Patrick Lukika (Secrétaire Général), Paulin Lomena (Secrétaire Général Adjoint), Michel Luzolo (Conseiller en charge des Relations publiques).
De la dernière mise en place et des nominations effectuées par madame Candide Okeke, ils disent rejeter « avec la plus grande force toutes ces nominations qui ne reflètent ni l’esprit de nos statuts ni la bonne pratique en la matière ».
Ils rappellent que « Madame Okeke a été désignée Présidente Nationale a.i. par ses pairs du Comité National. À ce titre et juridiquement, elle ne fait qu’expédier les affaires courantes telles qu’actées dans le Procès-verbal de la réunion extraordinaire du Comité National tenue le lundi 22 Mars 2021. En effet madame Candide Okeke a été désignée pour une période intérimaire allant jusqu’aux obsèques de notre regretté Président National et aux termes desquelles le Congrès sera convoqué endéans les soixante (60) jours suivant son inhumation. Nous rejetons donc vigoureusement cette façon arrogante, cavalière et éhontée de faire main basse sur l’Apareco ».
Pour eux, « En tant qu’Africains, on ne peut pas concevoir de tels actes alors que notre leader, Son Excellence monsieur Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba, n’a pas encore été inhumé. En effet, l’occasion ne s’y prête pas et l’empressement qu’affiche madame Candide Okeke dans ces conditions pose certainement bien de questions à l’opinion ».
Deux de ces cadres avaient été plus que sévères avec Candide Okeke : « Je dénonce fermement et de la manière la plus indignée à la fois la prétendue nomination faite par madame Candide Okeke qui n’est que et à titre provisoire « présidente nationale ». En ce qui me concerne cette foutaise de nomination est nulle et de nul effet. Avec Candide Okeke, l’Apareco est en grave danger de disparition imminente » écrivait sur son mur Facebook le Vice-président national en charge de la politique intérieure de la RDC et de l’insécurité à l’Est, et Porte-parole de l’Apareco (VPN/P.I.E&PP) pourtant reconduit ; Monsieur José Yango W’Etshiko.
Même protestation du SG en fonction Patrick Lukika Fariala, nommé au poste de Vice-président national en charge des Affaires juridiques (VPN/AFFJ). Sur son compte Facebook, il écrit également « je rejette les dernières mises en place établies par la Présidente ai de l’Apareco. Je suis Le Secrétaire Général de l’Apareco ! Seul un Président voté par le Congrès, et donc muni de toutes les prérogatives statutaires, peut changer cela ! Ceux qui accepteront cette supercherie auront eux aussi participé à la trahison de la mémoire de notre bien aimé leader ! ».
A l’endroit de la nouvelle responsable et avec des mots très durs, il poursuit : « Toute personne avec un minimum d’instruction sait que la période intérimaire sert à expédier les affaires courantes. Il en découle que la personne qui assume l’intérimaire n’a ni le droit de nommer ni celui de restructurer une organisation. Par ailleurs, l’amour que nous sommes censés démontrer à la mémoire de notre Président aurait voulu que nous restions unis ne serait-ce que jusqu’à son enterrement. Quelle est cette personne qui a réellement aimé Ngbanda de son vivant, en bantou, pourrait procéder à des nominations au moment où le Président n’a même pas encore été mis en terre ? Quelle urgence justifie une telle trahison ? Quelles sont les véritables motivations ? Ahhhh si les morts pouvaient parler ! Je pleure ! Malheureusement, ceux à qui la mort de Ngbanda profite sont sans valeur, sans scrupules, sans cœur, et égocentriques ne regardant que leur pouvoir. Moi j’ai choisi de respecter sa mémoire jusqu’au dernier moment. Ainsi, je ne parlerais qu’après son inhumation ».
Tout était prévisible
Au lendemain de sa désignation le 24 mars 2021 soit trois jours après le décès d’Honoré Ngbanda au Maroc, « Pour vite palier à l’incertitude et dans la nécessité » ; un cadre de ce mouvement dit de résistance nous déclarait sous anonymat : « La disparition d’Honoré Ngbanda laisse non seulement notre mouvement politique plus qu’orphelin d’un père, mais de tout tellement qu’il était l’incarnation personnifiée et le leader incontesté ; les autres membres du Comité national n’étant que des figurants ».
De la présidente par intérim il expliquait : « La désignation de son ancienne bras droit, une camarade engagée de première heure était plausible face aux autres prétendants. Une réalité cependant, malgré sa toute bonne volonté et son investissement à la tête du mouvement, Mme Candide Okeke ne saurait faire ni disparaître ; encore moins faire oublier l’image titulaire du fondateur Honoré Ngbanda. Certes qu’elle était devenue une des quatre vice-présidents du mouvement depuis quelques années, n’oublions pas que c’est une femme au milieu des hommes qui ont chacun leurs ambitions longtemps inhibées par la présence de Ngbanda. Notre avenir est plus qu’incertain comme mouvement de résistance car la survie après Ngbanda sera plus que dure ».
Au vu de ce qui précède, le prochain Congrès extraordinaire s’annonce mouvementé alors que la création d’une commission ad hoc chargé des préparatifs devrait s’y attelait. Mais aussi que la scission du mouvement semble bien en marche pour cause d’idéologie entre deux camps qui semblent se détester. C’est un avenir proche qui le dira à moins d’un dernier sursaut d’orgueil de la part de tous en mémoire d’Honoré Atu qui aura tenu l’unité de tous autour de sa forte personne .
Lire aussi : RDC : Candide Okeke assume l’intérim d’Honoré Ngbanda à la tête de l’Apareco https://www.afriwave.com/2021/03/26/rdc-candide-okeke-assume-linterim-dhonore-ngbanda-a-la-tete-de-lapareco/
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi