Non reconduit dans le gouvernement de l’Union Sacrée de la Nation dirigé par Sama Lukonde, le ministre sortant de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) Willy Bakonga Wilima aujourd’hui en fuite voulait à tout prix retrouver une immunité parlementaire pour éviter toutes poursuites à son encontre.
C’est le but même de son courrier adressé en date du 17 avril 2021 courant au Bureau du Sénat en vue de retrouver son siège à la chambre haute du parlement occupée par son suppléant Reagan Ilanga Bakonga qui n’est que son jeune frère. Willy Bakonga Wilima avait préparé ce coup bien avant sa fuite et son interpellation à Brazzaville au Congo d’en face où il comptait prendre un avion à destination de Paris en France le soir du mardi 20 avril 2021.
S’y opposant fermement au cours de la plénière de ce jeudi 22 avril 2021, Ilanga Bakonga qui dénonce « un usage de faux » à l’encontre de son grand-frère révèle qu’en début de législature, le ministre sortant avait préféré siéger à l’Assemblée nationale où il s’est fait remplacer par son épouse lors de sa nomination dans le gouvernement Ilunkamba ; et donc n’avait plus rien à voir avec le Sénat.
Cette « querelle de famille qui ne peut se régler que devant les cours et tribunaux » selon le président du Sénat Modeste Bahati démontre encore une fois de plus ce tard de la mauvaise conception-interprétation de la démocratie par une classe politique congolaise dévoyée. Et ce, à cause d’une législation en cours permettant que les suppléants des élus du peuple soient membres de leur famille biologique, un système qui entretient la corruption et détournements.
Des antécédents inacceptables
Son pléthorique cabinet sortant n’était-il pas le reflet de ce népotisme : le Directeur de cabinet gestionnaire des écoles du ministre, son fils comme son Parsec, son beau-frère conseiller financier ; son petit-frère comme intendant, son autre frère Directeur financier du Secope (Service de Contrôle et de Paie des Enseignants). Ajouté à ce monde 4 operateurs de saisi dont un seul pour le vice-ministre, 4 chargés d’études et 12 autres conseillers dont seulement 2 attachés au vice-ministre.
Cette situation kafkaïenne se retrouvait déjà dans la nomination même Willy Bakonga à la tête du ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST). Important promoteur d’écoles privées à Kinshasa et en provinces avec des établissements accueillant des milliers d’élèves en maternelle, primaire et au secondaire ; n’était-il pas en « conflit d’intérêt » en confondant parfois la gestion de la « chose publique » avec ses affaires privées. Des sources sous anonymat dénonçant le fait que les enseignants de ses écoles privées étaient payés sur le compte de la République.
L’analyste Joseph Bunduki Kabeya pense que « Willy Bakonga est un de ceux qui rêvent encore et pensent qu’il suffit de changer de fonction pour redevenir blanc comme neige. Il n’a sans doute pas pris toute la mesure de l’Etat de droit que chacun appelle de tous ses vœux. Il veut le beurre (le pouvoir), l’argent du beurre (l’argent) et le sourire de la fermière (l’immunité). Quel rêve ! Si Willy Bakonga n’avait rien à se reprocher face à la justice, pourquoi s’est-il empressé de tenter de disparaître sous une fausse identité pour la France via Brazzaville avec une palette bourrée d’argent ? ».
Et de se poser la question de savoir si « Cet homme vit-il sur une autre planète ? Ne sait-il pas que de nos jours un quidam ne peut plus se promener avec une valise remplie d’argent sans attirer l’attention des douaniers et sans se faire accuser de blanchiment d’argent ? Si Willy Bakonga avait le cœur tranquille, il se demanderait comment sa véritable identité a été connue à Maya-Maya. Pensait-il vraiment disparaître comme John Numbi ou Gédéon Kyungu ? Et s’il avait été piégé pour être humilié par une arrestation infamante ? ».
Bunduki Kabeya conclut que si « Son désir de changer son statut de prisonnier contre celui de sénateur est un véritable déni de la fonction et du prestige du sénateur. Il a sans doute cru que le troc avec son suppléant serait chose aisée. Mais il n’a pas compté avec le commun diviseur qu’est l’argent. Sa valise contenait selon les informations qui circulent 2 millions de dollars. Allait-il les partager avec sa fratrie ? Son frère de suppléant sénateur n’est pas près de (re)devenir un désargenté. Le salaire qu’il perçoit mensuellement au Sénat n’est pas facile à lâcher. Les Bakonga se feront peut-être la guerre. En attendant, chacun est pleinement averti. L’état de droit frappe tous les contrevenants. Willy Bakonga méditera sans doute bientôt sa mésaventure dans la commune de Selembao, dans la prison de Makala ».
Lire aussi : RDC : En fuite, le ministre Willy Bakonga Wilima débarqué d’un avion et interpellé à Brazzaville https://www.afriwave.com/2021/04/21/rdc-en-fuite-le-ministre-willy-bakonga-wilima-debarque-dun-avion-et-interpelle-a-brazzaville/
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