Vingt-quatre heures après la motion d’approbation à une majorité écrasante du programme d’action et d’investiture du gouvernement de l’Union Sacrée de la Nation à l’Assemblé nationale, le Premier ministre Sama Lukonde Kyenge a pris le bâton de commandement de l’exécutif national le mardi 27 avril 2021. Et ce, à l’issu d’une remise et reprise avec son prédécesseur ; le sortant Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
Présidé par le Secrétaire Général du Gouvernement à la Primature, la cérémonie officielle entre le Premier Ministre sortant Ilunga Ilunkamba, et le Premier Ministre Sama Lukonde Kyenge aura été marqué par des petites phrases énigmatiques et subliminales du sortant à l’endroit de son successeur : « C’est une fonction prestigieuse mais, aussi dérisoire à la fois. Si ça marche, le bénéfice c’est pour quelqu’un d’autre. Si ça ne marche pas, c’est de votre faute. Le Premier Ministre, c’est celui qui encaisse tous les coups. Vous êtes le responsable de tout ce qui arrive de mauvais dans ce pays. Quand vous avez fait quelque chose, ce n’est pas vous. C’est une fonction dérisoire pour l’individu, mais très importante pour la Nation ».
Pour le désormais Premier Ministre honoraire, Ilunga Ilunkamba, 15 mois de gestion des dossiers de la République ; « La fonction de Premier Ministre est prestigieuse et enviée mais, elle fait appel à plus de responsabilités ».
La valse des remises et reprises s’est poursuivi dans tous les ministères dont les responsables étaient sur place dans la capitale Kinshasa. Dès ce matin, plusieurs nouveaux responsables ont commencé le travail dans le cadre de « L’urgence du gouvernement de construire un Etat fort pour l’intérêt du peuple Congolais » selon le souhait de Sama Lukonde.
Pour notre analyste Joseph Bunduki Kabeya, « Maintenant qu’il a le bâton de commandement entre les mains, le nouveau PM doit se mettre au travail. Il doit démontrer qu’il est un meneur d’hommes et qu’il a autorité sur ses ministres. Qu’il est capable de communiquer avec efficacité avec les Congolais sur tout problème qui énerve. Il doit montrer qu’il est capable d’écouter et surtout de proposer des solutions réalisables à court, moyen ou long terme. Il doit être capable de rassurer les Congolais ».
Il poursuit que « Le PM Sama doit se démarquer de l’attitude d’Ilunkamba qui, à l’image de son autorité morale, se taisait dans toutes les langues et ne s’exprimait publiquement sur aucun sujet de la vie nationale. Sama Lukonde doit être au contact de la Nation ; il est attendu au tournant. Le plébiscite de l’accueil du programme gouvernemental n’est pas une fin en soi. Ce programme est un catalogue des bonnes d’intentions ».
Bunduki Kabeya conclut par un conseil : « Pour obtenir l’adhésion populaire, Sama Lukonde doit sérier dans son programme ce qui est le plus urgent, demander au parlement les moyens financiers nécessaires pour mener son action mais surtout, il doit s’engager à tenir la Nation informée des avancées et des difficultés. Il doit également sanctionner sans atermoiements tous ceux qui s’illustreront par des négligences coupables et freinent l’avancée vers le progrès. Le Premier ministre a le devoir d’instaurer un exercice de fonction le plus transparent possible avec l’aide du parlement. Oui, si la fonction est importante, l’avertissement de son prédécesseur vaut tout son pesant d’or. En clair, Ilunkamba dit à Sama, « ton échec ne te sera jamais pardonné car tu es devant le parlement le seul responsable. Mais en cas de réussite, les lauriers seront attribués à l’initiateur de la vision du développement ». À Sama Lukonde de démontrer qu’il a la carrure pour marquer positivement l’histoire de la RD Congo. La chance ne repasse jamais deux fois les plats ».
Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi