Dix ans de réclusion, c’est la sentence requise par le Parquet Général près la Cour de cassation de Kinshasa à l’encontre de l’ancien Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) Willy Bakonga Wilima qui comparaissait ce 30 avril 2021 en procédure de flagrance pour « violation de la réglementation sur le transport d’argent à l’étranger ».
Interpellé au même moment que son père à Brazzaville, son fils Joël Bakonga également jugé pour les mêmes faits ; écope de la même sentence malgré la tentative de disculpation de son père sur le principe de la « responsabilité individuelle » de délit. Les deux hommes avec sandales et babouches aux pieds sont apparus accablés et fatigués, dépassés dans une solitude qu’on ne les avaient pas connus encore sous peu.
Outre ce lourd réquisitoire, Willy Bakonga Wilima est condamné pour « transfert illicite de fonds » non déclarés à une amende équivalant à 3 fois la somme de 33.500 dollars américains trouvés sur lui.
Alors que des bruits faisant état de 2 millions de dollars trouvés dans ses valises, des fonds que le principal inculpé ne reconnaît pas : « On n’a pas trouvé l’argent dans ma valise. Je ne sais pas à quel moment moi, Willy Bakonga ; j’ai transféré de l’argent sale. Je suis allé à Brazzaville parce que j’ai des problèmes de santé, c’est un problème de poison », se justifie Willy Bakonga, qui dit même avoir « déjà perdu 20 kilos ».
En fin de compte, Willy Bakonga a été condamné à 3 ans de servitude pénale principale, la Cour ayant établi « l’interaction de transfert illicite des fonds à l’étranger » ; elle ordonne son arrestation immédiate. Son fils Joel Bakonga qui était avec lui dans l’avion à Brazzaville prend 6 mois.
Préférant le garder en détention après sa tentative de fuite à l’étranger, la Cour a balayé d’un revers de la main les arguments de ses avocats-conseils qui estimaient « violé » le « droit de la défense » et qui sollicitaient dans la foulée sa relaxe. Une manœuvre considérée comme une « distraction de la procédure ».
Selon une source de la justice, après ce procès en flagrance, Willy Bakonga devrait en principe : être jugé une deuxième fois pour détournement des fonds alloués à la gratuité de l’enseignement de base en RDC.
Dans la foulée de l’affaire Bakonga, le Secrétaire Général du ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST), Jean-Marie Mangobe, a été convoqué à se présenter le jeudi 29 avril 2021 par le même Parquet Général près la Cour de cassation de Kinshasa « pour des faits dont connaissance vous sera communiquée sur place ».
Dans son rapport publié le 18 novembre 2020, après la mission de ses inspecteurs sur le contrôle de la paie des Enseignants ainsi que sur la situation de mise à disposition des fonds au profit du ministère de l’EPST, plusieurs anomalies avaient été relevées par l’Inspection Générale des Finances (IGF).
Notamment « le détournement des fonds alloués à la gratuité de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) ». Au moins 17 personnes avaient été citées dans les magouilles au sein du ministère de l’EPST avec signature de faux arrêtés antidatés de recrutement des agents et de création des écoles fictives ainsi que l’explosion du personnel non enseignant au détriment de celui enseignant et qui reste le principal destinataire de la gratuité de l’enseignement.
Lire aussi : RDC : En fuite, l’ex-ministre Willy Bakonga Wilima extradé à Kinshasa https://www.afriwave.com/2021/04/27/rdc-en-fuite-lex-ministre-willy-bakonga-wilima-extrade-a-kinshasa/
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
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