La saga de destitution des gouverneurs par leurs Assemblées provinciales continue avec la chute du gouvernement de Zoe Kabila Mwanza Mbala dans le Tanganyika au cours de la plénière de ce jeudi 6 mai 2021.
Dans parfois un climat tendu, 13 députés sur les 25 qui constituent l’organe de délibération provinciale ; majoritairement proches de Moïse Katumbi, l’ex-gouverneur du Katanga rallié à Tshisekedi, ont voté pour le départ du gouverneur. Les motifs évoqués de cette motion de méfiance contre le frère de l’ancien chef de l’Etat Joseph Kabila étant la mauvaise gestion, les détournements des fonds ; le manque de leadership et celui de considération envers l’Assemblée provinciale.
Il est également reproché au gouverneur destitué de semer la terreur et la dictature, de ne pas respecter les assignations budgétaires en recette et en dépense et de s’attribuer les réalisations du gouvernement central dans le Tanganyika. Pour les pétitionnaires, Zoé Kabila « souffre d’un déficit intellectuel notoire ne lui permettant pas de rendre compte de sa gestion et de s’exprimer devant les députés provinciaux », peut-on même lire dans la motion de censure.
Déposée le mardi 4 mai 2021 après plusieurs jours d’affrontements verbaux et parfois physiques entre les pros et les contres, la motion de censure a été adopté en l’absence du gouverneur retenu à Kinshasa comme celle des membres de son gouvernement.
Elu au poste de gouverneur en 2019 par l’ancienne majorité du Front Commun pour le Congo (FCC), l’ancien député de Manono fut l’un des gouverneurs dont les actions étaient visibles sur terrain. Raison pour laquelle il ne manquait pas de relayer régulièrement via des réseaux sociaux les photos de projets d’infrastructures dans sa province. Contrairement à ses 25 homologues, il n’avait pas rallié l’Union sacrée de Félix Tshisekedi. Une situation qui laisse place à des recours administratifs et judiciaires dans les jours à venir.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi