Depuis l’éruption soudaine mais douce du volcan Nyiragongo qui surplombe la ville de Goma dans la soirée du samedi 22 mai 2021, une intense activité sismique est constatée dans la région avec des multiples séismes de faible intensité. Au même moment, une pollution atmosphérique semble s’installer sur la ville au risque de causer d’autres problèmes d’ordre sanitaire pour la population.
D’après l’Observatoire volcanologique de Goma, 119 tremblements de terre ont été enregistrés dans la seule jurée du lundi 24 mai 2021. Même si l’ampleur diminue progressivement et le spectre du danger tend à s’éloigne, il y a lieu de rester vigilant précise le Directeur scientifique Kasereka Mahinda.
Une de ces répliques autour du volcan en éruption a causé l’effondrement ce matin du 25 mai 2021 d’un immeuble en construction qui devant servir d’hôtel situé non loin d’un autre établissement du nom d’ISHANGO, dans la Commune de Goma. Près d’une dizaine des morts sont récencés ainsi que des nombreux blessés.
Un hôtel en construction s’écroule ce 25 mai 2021 dans la ville de Goma. Et ce, suite à une activité sismique intense depuis l’éruption du volcan Nyiragongo. Des répliques des tremblements de terre de faible intensité se font sentir depuis lors sans interruption dans la ville. pic.twitter.com/3LXGvNqb3U
— Roger DIKU (@DKapotho) May 25, 2021
Selon des témoins sur le lieu du drame, aux dégâts matériels importants : on craint des victimes ensevelies et des blessés qui ont été évacués vers l’hôpital provincial pour les soins d’urgence. Selon des agences humanitaires sur place, jusqu’à 2.500 maisons ont été détruites par la coulée de la lave de l’éruption du volcan qui a rayé de la carte plusieurs villages.
Outre cette question d’instabilité terrestre, une importante pollution de l’air et de la surface est constatée au-dessus de la ville. Des fines particules des cendres volcaniques dues à la fumée toxique plane sur la ville, le risque étant l’apparition d’autres dégâts sur le plan sanitaire de la population déjà démunie de tout, rendant ainsi le port des masques nécessaire.
Pour notre analyste Joseph Bunduki Kabeya, « Il est quand même dommage que les Gomatraciens ne tirent pas les leçons du passé et ne se servent pas de l’expérience d’autres pays qui connaissent des fréquents de terre pour opter pour des constructions anti sismiques. Si cela avait été le cas, cet ex-futur hôtel ne serait sans doute pas détruit aussi gravement. Par ailleurs, l’expérience des Gomatraciens devrait leur servir pour être plus vigilants. Quand un volcan se réveille et crache de la lave, ce qu’il il y a toujours de fortes chances que des répliques sismiques suivent. Ce magma qui est projeté est un indicateur du bouillonnement et de l’activité sous-terraine de la terre. Ils devraient être plus prudents avant de regagner leurs domiciles ».
Et il conclut : « Les tensions latentes et le passif entre les Congolais et les Rwandais ne permettent pas pour le moment une cohabitation pacifique et on peut comprendre la rapide réinstallation des habitants des zones touchées par la lave. C’est aux autorités nationales et provinciales congolaises de prendre ce problème à bras le corps et imposer la construction d’immeubles ou de résidences respectant des normes anti sismiques sévères. Il y va de la vie et de la sécurité des habitants de Goma ».
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi