Depuis tôt ce matin, la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu se vide de sa population à la recherche d’un lieu sûr pour s’abriter. De la frontière rwandaise de Rubavu (ex-Gisenyi) à l’embarcadère du port lacustre de la ville, ce sont des foules qui s’agglutinent pour fuir la ville prise comme dans un piège de feu qui couve.
La situation s’est encore aggravée avec l’ordre du gouverneur militaire du Nord-Kivu le Général Constant Ndima pour l’évacuation d’une partie de la ville de Goma. Et pour cause, une probable nouvelle éruption du volcan Nyiragongo qui risque d’être dévastatrice.
En effet, selon des informations scientifiques fiables, même si les coulées de lave du volcan en activité ont cessé, le magma de la lave en ébullition se retrouve maintenant sous terre dans la ville de Goma et voir sous les eaux du lac Kivu, cherchant des failles terrestres pour se répandre à l’extérieur et semer de nouveau la mort dans la ville.
Les mouvements des populations sont visibles vers la localité congolaise de Sake en territoire de Masisi, où il faudra improviser des infrastructures d’accueil inexistantes pour accueillir autant de monde. D’autres encore ont pris la direction de Mushaki, de Masisi, Minova provoquant des embouteillages monstres sur ce qui reste des routes.
La file des véhicules sur la route coupée de Goma vers Saké. Cet embouteillage fait suite à l'ordre d'évacuer certains quartiers de la ville à cause d'une probable nouvelle éruption du Nyiragongo. L'on signale une intense activité du magma dans le sous-sol et dans le lac Kivu. pic.twitter.com/nmnwaCh3AX
— Roger DIKU (@Cwambuyi) May 27, 2021
Ceux du port sont à la recherche d’un bateau pour traverser jusqu’à Bukavu, une traversée finalement interdite par les autorités de peur des accidents sur le parcours d’un côté. De l’autre, une certaine mafia semblant s’être installée ; les compagnies lacustres qui desservent Bukavu ayant triplé les prix de la traversée tout en refusant du monde, face à l’afflux des passagers involontaires.
Les personnels de la Monusco, hommes de troupes et personnel civil, ont commencé à plier bagages depuis hier pour le Rwanda voisin et la ville de Bukavu, avec armes et véhicules.
Même la Monusco évacue sa base et son personnel de la ville de Goma pour un lieu sécurisé. pic.twitter.com/RqlRQeGDis
— Roger DIKU (@Cwambuyi) May 27, 2021
Craignant des infiltrations des personnes armées, le gouverneur militaire du Nord-Kivu a interdit tout trafic sur le lac Kivu « jusqu’à nouvel ordre ». « Les voyages entre les villes de Goma et Bukavu via le lac Kivu sont suspendus, mais la voie terrestre (RN3) reste ouverte et un poste de contrôle a été installé à Minova au Sud-Kivu » dit un communiqué officiel.
Dix quartiers à évacuer de force
Pour les autorités, les habitants de dix quartiers de la ville de Goma doivent partir de chez eux pour un endroit sûr. Car en cas d’une nouvelle éruption, ces quartiers se trouveront tous sur la ligne de coulée de lave en fusion et les conséquences seront désastreuses à cause de la présence de magma volcanique sous leur sol, y compris dans le fond lac Kivu. Tous les quartiers évacués se trouvent tous sur la ligne de coulée de lave en cas d’une nouvelle éruption.
Il faut noter que bien avant l’activation de ce plan d’évacuation, plusieurs secousses sismiques ont obligé nombreuses personnes à quitter la ville volcanique depuis la matinée du dimanche 23 mai 2021 après le début de l’éruption du Nyiragongo dans la soirée du samedi 22 mai 2021.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
