« Tout un symbole pour la Nation », ainsi proclame une banderole photo géante du feu Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya déployé sur l’Esplanade du Palais du Peuple de Kinshasa, siège de l’Assemblée nationale et du Sénat congolais.
En présence des présidents de deux Congo Kinshasa et Brazzaville, Felix Tshisekedi et Denis Sassou Nguesso, d’officiels et de nombreux fidèles ; c’est toute une Nation qui a rendu ses derniers hommages mérités ce mardi 20 juillet 2021 à son « Prince » de l’Eglise décédé le 11 juillet courant à Versailles en France.
Ce qui devrait être un moment de recueillement s’est transformé en une tribune sévère où le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu n’a pas maché « ses mots » en distribuant bons et mauvais points aux uns comme aux autres. Et ce, en expliquant à sa manière comment il fallait rendre hommage à cet homme d’Église qui a tant œuvré pour la démocratisation dans son pays.
« La meilleure façon d’honorer la mémoire de ce personnage, c’est de s’engager résolument pour que les richesses immenses, dont Dieu a doté notre pays, servent réellement au bien de nos populations et non à un petit groupe de privilégiés. On ne peut rendre hommage à la mémoire du Cardinal Laurent Monsengwo si on laisse la population croupir dans la misère, alors que les gouvernants vivent dans l’opulence et l’impunité », a déclaré l’Archevêque Métropolitain de Kinshasa Fridolin Ambongo
Les mots très forts du Cardinal Fridolin Ambongo ne pouvaient aller dans une autre direction que celle jadis engagé de l’illustre disparu lorsqu’il qualifia la classe politique congolaise de « médiocre » et qui devrait « dégager ».
Cette pique aux dirigeants et politiques du pays pour le bien des peuples rappelle ce que fut jadis le caractère bien trempé de Monsengwo, son combat pour la justice et contre la médiocrité ; mais aussi pour la démocratie.
En dehors du fronton du Palais du Peuple, le visage du Cardinal Monsengwo avait été placardé partout sur des affiches géantes dans la ville de Kinshasa ; proclamant notamment qu’on ne « l’oubliera jamais ».
« Il faut poursuivre le combat du Cardinal Monsengwo »
« Il faut poursuivre le combat du Cardinal Monsengwo qui nous laisse un lourd héritage. Le meilleur chemin pour honorer sa mémoire est ce que nous faisons aujourd’hui. Mais l’hommage le plus important est de continuer son combat et d’accomplir l’œuvre de Dieu » a poursuivi Mgr Fridolin Ambongo.
Pour le successeur de Monsengwo, « Dans la situation actuelle de notre pays, son combat fut de voir le Congo debout, uni et prospère, voir ses fils et filles se donner la main pour faire reculer les frontières de l’injustice, de l’exploitation des pauvres pour bâtir ce Congo de rêve comme nous le chantons dans l’hymne national ».
Le combat de son prédécesseur fut aussi celui de « voir nos dirigeants ne pas se considérer comme les propriétaires du pays, mais comme les serviteurs, de s’engager résolument pour que l’immense richesse serve aux populations et non à un petit groupe de privilégiés ».
S’adressant au Cardinal défunt afin qu’il se repose de son dur labeur, Mgr Ambongo explique : « Nous avons voulu encore le voir, l’écouter, lui sourire. Hélas, nous ne le verrons plus avec les yeux humains. Nous ne partagerons plus avec lui des moments de joie. Laurent Monsengwo peut se reposer de son labeur. Ses œuvres accomplies seulement pour l’amour de Dieu et des hommes, sans recherche du pouvoir, le suivent. Il ne pouvait autrement terminer sa vie que dans le Seigneur. Il nous laisse un exemplaire de vie entièrement donnée aux autres, serviteur bon et fidèle. Nous rendons grâce à Dieu de nous avoir donné ce grand homme. Nous remercions le Cardinal Laurent Monsengwo d’avoir accepté de fructifier les biens que Dieu lui a confiés » conclut le cardinal Ambongo.
A titre posthume, le Cardinal Laurent Monsengwo a été décoré par le Président Félix Tshisekedi au grade de « Grand cordon » de l’Ordre national Héros nationaux Kabila-Lumumba. Le recueillement de la population devant son cercueil se poursuivant, il sera inhumé mercredi 21 juillet 2021 dans la nouvelle crypte dédiée en la Cathédrale Notre-Dame du Congo de la commune de Lingwala.
Une fausse note cependant lors de cette cérémonie, l’interpellation des présumés deux faux prêtres présents au Palais du Peuples.
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