jeudi, novembre 21, 2024
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Le Cardinal AMBONGO SERAIT-IL UN MÉDIOCRE ? [OPINION]

Chez les chrétiens catholiques, le prestigieux titre de Cardinal est porté par le plus haut dignitaire chargé avec ses homologues d’autres pays, d’élire et d’assister le Chef suprême de l’église Catholique Romaine. Pour cela, la formation intellectuelle chez les catholiques est l’une des plus rigoureuses si pas la meilleure dans les pays d’Afrique sub-saharienne. Leurs écoles s’occupent de l’intellect. Mais forment-elles l’homme, ce dernier étant un tout ?

Le Cardinal Ambongo, Archevêque de Kinshasa, serait-il un médiocre ? Telle serait juste une innocente question qu’un congolais imaginerait se poser à la suite de l’observation de derniers évènements et du climat politique actuel en République démocratique du Congo.

La justification de cette interrogation est liée à l’attitude affichée par le Cardinal Ambongo ainsi qu’à la place qu’il s’est donnée dans le débat politique en cours. La preuve ? Son nom est actuellement le plus cité dans les discussions tant à la cité que sur les réseaux sociaux. Curieusement, il apparaît plus que celui de Mgr Utembi, président de la Cenco en exercice.  Malheureusement, l’Archevêque Ambongo lui a ravi la palme du succès ou de l’insuccès. C’est selon. Pourtant, chacun sait qu’aucun prêtre, semble-t-il, ne peut accéder à ces hautes charges cardinalices en étant un nul, convenons-nous-en. Les critères d’accessibilité sont simples et ou multiples. Seuls les concernés et les initiés s’y intéressent, mais aussi en savent un peu plus. Si chez les catholiques on peut supposer que la qualité d’un certain cursus, d’un certain parcours serait nécessaire, elle l’est aussi dans d’autres domaines par et pour ceux qui y œuvrent.

Les catholiques, mieux que tous les autres devraient le savoir. Les membres du clergé ajoutent souvent si pas toujours, c’est Dieu qui choisit. La formule consacrée est : « Les voies de Dieu sont insondables, voire impénétrables ». Comme pour dire : ce que Dieu a décidé, personne ne peut le remettre en doute. Curieusement ces mêmes voies ne sont pas insondables quand il s’agit du choix fait par le peuple en contradiction avec la volonté du Cardinal.

Déjà peu avant la chute du précédent régime Kabila et début de celui de Tshisekedi actuellement en cours, l’autre archevêque de Kinshasa en l’occurrence feu Laurent Monsengwo Pasinya, dans son style déclamatoire habituel, tel un prophète, lançait cette tirade restée gravée dans la mémoire politico-religieuse congolaise. Il avait déclaré ceci : « Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique. Que les médiocres dégagent et que règnent la paix et la justice en République démocratique du Congo ».

Ce bref rappel peut rassurer chacun de mes lecteurs que l’intention de l’auteur ici n’est pas de porter atteinte à l’intégrité morale de qui que ce soit, mais de nous en servir, de tourner autour de cette réflexion pour peaufiner la présente analyse. Toutes choses étant égales par ailleurs, devant Dieu, les humains restent égaux.

Oui certains prêtres du Congo sont réguliers, présents plus dans l’une que dans l’autre de ces deux sphères de vie, religion et politique par excellence. Et ils s’en défendent.Cependant, les médiocres auxquels il faisait allusion n’étaient pas si loin. Ils n’étaient pas seulement là où on semblait les imaginer, sous-entendu dans la sphère politique. Le Cardinal Monsengwo ne l’avait point clairement insinué. Les médiocres sont pourtant là. On les a vu à l’œuvre, et on les a même côtoyés.

Par ailleurs, depuis deux ans, s’opère un renouvellement de la classe politique congolaise par un changement de régime qui signe une alternance apparemment apaisée peut-on le dire par rapport aux craintes d’avant les élections. Mais cette alternance n’est pas de tout repos tant pour les gouvernants que pour les autorités de l’église catholique.

Si pour les premiers notamment le Président de la République, il s’agit de trouver des solutions à apporter aux difficultés majeures, et aux problèmes laissés ou causés par le régime précédent, pour l’église catholique cependant, il s’agirait d’imaginer, inventer, créer des mécanismes par lesquels il faut mettre fin au mandat en cours du Président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Mieux encore, il s’agirait d’éviter avec adresse que l’actuel Président de la République rempile, alors que la Constitution lui en donne le droit.

Donc, il s’agirait pour ces « prêtres » de marquer nettement leur opposition politique tout en se réclamant apolitiques en faisant la politique. Le beau rôle tout aussi ambigu qu’ils jouent n’a de sens que quand on cerne leurs objectifs. Le chaos, l’échec du Président actuel. Comment interpréter et comprendre certaines sorties médiatiques si pas toutes quand le premier représentant du Pape en RDC semble se mêler les pinceaux en faisant des déclarations hors contexte.

Référons-nous au dernier cas en date. En pleine célébration de la messe, lors des funérailles de feu Laurent Monsengwo Pasinya, le Cardinal Ambongo déclare : « On ne peut rendre hommage à la mémoire du Cardinal Laurent Monsengwo si on laisse la population croupir dans la misère, alors que les gouvernants vivent dans l’opulence ».

C’est la phrase de trop. C’est la phrase qui tue. Ni le contexte, ni l’atmosphère de deuil pendant la cérémonie ne justifiaient pareille sortie impromptue ! Sauf à vouloir régler certains comptes politiques contre des ennemis ou adversaires ou même à vouloir s’attirer de la sympathie politique chez les adversaires du Chef de l’État qui était présent en première ligne en face de la chaire utilisée par le Cardinal pour soi-disant prêcher. Même dans un combat de catch le plus sauvage, le célèbre catcheur Edingwe parvient à respecter arbitre, spectateurs et téléspectateurs.    

Et les participants de se demander de quelle opulence parle-t-il ? Sûrement pas de la sienne. Lui qui a reçu gratuitement deux véhicules de luxe en l’espace de deux mois. De quelle opulence parle-t-il ? Il est admis que l’usage des paraboles, d’adages et autres formes de style langagier reste courant dans les prédications des hommes de Dieu. Mais ici, la question a été tournée dans tous les sens pour comprendre. Rien n’y fait. C’était tout simplement hors contexte. Propos difficiles à contextualiser. C’est ce que les professeurs de cours de français soulignaient au bic rouge sur le papier de l’étudiant en inscrivant cette annotation célèbre : « HORS SUJET !» 

Cette note scolaire appelée cote en Belgique, cumulée à d’autres, aboutissait à l’appréciation générale qui se traduisait par « médiocre ». Dans les écoles catholiques, un élève coté médiocre en était exclu à la fin de l’année. Ses chances de se réinscrire dans une autre école catholique étaient nulles. De même, aucun autre élève venant d’une autre école que catholique ne pouvait être inscrit, admis dans une école catholique avec un bulletin portant cette cote de Médiocre.

Or, le constat est qu’actuellement ces médiocres se retrouvent malheureusement au sein de la classe politique, mais aussi au sein du clergé.

Tribalisme primaire ou lubaphobie ?

Tout peut être dit. Des conclusions aussi hâtives soient-elles peuvent être encore tirées. L’homme peut être tout sauf un religieux, encore moins un politique. L’habit ne fait pas le moine nous dirait-on. Lui est moine et porte cet habit. Cet habit cache-t-il le moine que l’œil ordinaire du commun des Congolais ne semble point voir ? Plutôt que cache le moine qui serait dans cet habit ? Le Cardinal Ambongo y cacherait-il un guerrier à la recherche des glorioles, ou un politicien qui n’ose pas se déclarer à travers un véritable parti politique ?

De mémoire de congolais aucun comportement de prêtre catholique n’a autant nourri en mal des conversations de salons aussi bien huppés que ceux des bidonvilles de la République démocratique du Congo. Ambongo par-ci, Ambongo par-là ! Il est sur toutes les lèvres. O mon Dieu ! quel exploit de se faire tirer vers le bas à force d’accumuler couac, bourdes, indélicatesse et indécence à l’intelligence ?

Dans certains secteurs professionnels autres que la religion, seul le sceau de l’incompétence aggravée mériterait d’être apposé sur le document de licenciement d’un pareil ouvrier ou cadre d’entreprise. Les Congolais constatent que dans le dire et l’agir du prélat transpire la tare d’un tribalisme primaire mortel. Tenez ! Un candidat s’est vu refuser d’aspirer à ce poste de Président de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) pour un seul motif qu’il était de l’ethnie luba. Alors que ce critère d’exclusion ne figure sur aucun texte de règlement.

Décision ne reposant sur aucun critère. Seule la voix du Cardinal compte pour écarter le candidat. Tout autour de lui y-compris dans son cabinet, la province majoritairement représentée est la sienne, à savoir celle de l’Équateur. Dans les années antérieures, selon des informations en notre possession, il se révèle qu’il ne suffisait pas de déclarer sa vocation pour devenir prêtre. Un jeune homme en avait fait les frais.

Après avoir attendu et avoir travaillé auprès de son éminence Évêque Ambongo, il s’était vu refuser l’ordination sous un motif le plus fallacieux possible qu’il était jugé inapte. Voilà une autre manière de déclarer quelqu’un de médiocre. Or il se dit clairement dans ce milieu-là que l’appartenance tribale du jeune homme aurait beaucoup pesé dans l’appréciation de son chef spirituel qu’était Mgr Ambongo.

Ainsi le pauvre n’a jamais été ordonné prêtre et avait dû retourner dans son Kasaï natal à Kananga. Il avait mis ainsi une croix sur ce qu’on appelle vocation sacerdotale. Plus près de nous monsieur Akusul Sukula, professeur d’université, chrétien catholique devant l’Éternel jure de ne plus mettre ses pieds à l’église catholique vu le comportement et le tribalisme avéré du Cardinal. Ils sont nombreux à jurer pareil. La baisse de vocation s’ensuivra.

Madame Lisette Lisa Mongendu congolaise de père et de mère originaire de l’Équateur n’a pas attendu pour épingler dans une lettre ouverte, le tribalisme primaire du Cardinal Ambongo son frère de clan. Plus forte encore est la réaction de l’analyste de télévision sur les réseaux sociaux l’excellent Christian Bosembe, congolais de père et de mère, lui-même originaire de l’Équateur. Juriste de formation, il demande au Cardinal sans le citer, sur base de quel texte de loi ce dernier se permet de rejeter les candidatures des originaires luba au poste de la présidence de la CENI entre autres.

La nouvelle a traversé les frontières. A l’ère du numérique, plus rien ne peut longtemps rester caché. Hier, le Cameroun faisait écho d’un courrier adressé au Cardinal en signe de lettre ouverte pour le rappeler à l’ordre. Aujourd’hui c’est du Sénégal que nous vient un cri de détresse et de profonde déception des chrétiens catholiques indignés du comportement du non moins célèbre prélat catholique congolais Ambongo.

Que dit-on ? Célèbre ? Oui célèbre, le qualificatif l’est dans tous les sens. Seuls comptent, le déterminant et l’explication que l’on met devant et derrière. Le premier et le dernier de la classe sont tout autant célèbres l’un et l’autre. Surtout quand c’est à répétition, donc sur une longue durée. Autant on s’habitue à admirer le premier de classe ou de promotion donc le meilleur, autant on se lasse d’encourager le cancre qui n’écoute aucun conseil et continue à en faire à sa tête. Il est tout autant célèbre.

Star du mal, star en mal !

Lors de la lecture d’une libre tribune diffusée cette semaine dans les réseaux sociaux, deux confrères ayant lu un article où le prélat catholique est pris à parti n’ont pas hésité à interpeller son auteur. On ne peut pas critiquer un ministre de l’Église disent-ils. Pourtant le même ministre ne met pas de gant pour dénuder par un vocabulaire cru d’autres ministres, en l’occurrence ceux du gouvernement qu’il critique sans considération. Il ne fait d’ailleurs que ça.

On pourrait se demander si sa profession était celle de critiquer le gouvernement et ses animateurs, ne se limiterait qu’à cela, au point de se contredire quand il déclare que sa fameuse CENCO aurait une mission prophétique d’accompagner le peuple de Dieu. Lequel peuple ne serait visible que dans sa pensée.

LA PARABOLE DE LA PAILLE ET DE LA POUTRE :

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère » Évangile selon Matthieu chapitre 7, versets 3 à 5 :

Il nous revient de constater qu’une certaine loi non écrite serait d’application au sein de l’église catholique congolaise. Mais, on n’en parle jamais. Pour être fait Cardinal, il faut être originaire de l’Équateur ou y avoir des liens même indirects.

Simple observation :

  • Joseph Albert Malula fait premier Cardinal est de père luba Kasaï et de mère de l’Équateur. C’est sur l’identité de sa mère qui l’a élevé seule qu’il avait été fait Cardinal. L’étonnement du Président Mobutu au stade lors d’un meeting en disait long. Il venait d’apprendre que le père du tout premier cardinal était d’origine luba-Kasaï. Car Malula avait décidé de dédier sa première messe à son père en allant la célébrer sur le sol Kasaïen.
  •  Cardinal Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi, né le 3 décembre 1930 et décédé le 6 janvier 2007, était de l’Équateur.
  • Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, originaire d’Inongo, ancienne localité de l’Équateur, rattachée plus tard au Bandundu.
  • Cardinal Fridolin Ambongo Besungu originaire de l’Équateur

Comme on peut le constater, le Cardinal Ambongo n’a jamais dit mot sur ça. Il ne serait pas étonnant qu’il soit considéré dans le futur comme un incitateur à la haine tribale dans ce pays par des prochaines générations.

Paradoxe comique

Le paradoxe qui ferait rire certains serait ce constat de similitude à rebours entre un prêtre qui se comporte comme un catcheur et un catcheur qui décide d’abandonner le ring, les fétiches et le monde de spectacles mondains pour embrasser la parole de Dieu. Il s’appelle Edingwe.

Quelqu’un nous avait prévenus qu’il y aurait dans ce pays un Président entrant et un Président sortant. C’était sans préciser qu’il s’agirait d’un catcheur sortant pour l’église et d’un prêtre sortant de l’église pour entrer sur le ring pas seulement du spectacle mais aussi politique.

Et Kadiombo s’invite !

Pendant tout ce temps maman Nicole Ngalula Ilunga, veuve Kadiombo se bat seule pour rétablir la vérité sur le meurtre de son cher époux Mars Kadiombo Yamba Bilonda décédé depuis plus de deux semaines. Comme si cela ne suffisait pas pour cette famille, maman Lusamba Nzeba mère du défunt comédien vient de le rejoindre dans l’au-delà sans avoir enterré son fils. Double deuil pour la veuve. Elle reçoit du réconfort moral du monde entier par des coups de fil, mais jamais celui du Cardinal pourtant réputé être du côté des plus faibles, veuves et orphelins. Le seul combat qui accapare le représentant du Christ à Kinshasa est celui de la prochaine élection présidentielle.

Quoiqu’il en soit, l’histoire nous démontre que le choix de faire de quelqu’un président de la République Démocratique du Congo ne dépend pas du président de la CENI seul, mais aussi de Dieu. Sinon, les congolais savent qu’un certain monsieur dénommé Emmanuel Ramazani Shadary, Tout puissant Secrétaire Général du PPRD, parti au pouvoir et dauphin de son état du Président Joseph Kabila Kabange lors des dernières élections présidentielles de 2018, ayant déclaré avant de déposer son bulletin dans l’urne « que dès ce soir, il serait élu président de la République Démocratique du Congo ». Il ne le deviendra jamais et la suite est connue de tous.

Que reste-t-il de l’évangile selon saint Ambongo ? Sûrement mettre sur le chemin de l’exil tous les baluba-Kasaï à défaut de les éliminer physiquement comme l’avait fait un autre Saint en Allemagne Nazie ou Saint Antoine Gabriel KYUNGU wa Kumwanza au Katanga en 1992-1993.L’homme est déterminé à faire parler de lui, à laisser ses traces dans l’histoire de la République démocratique du Congo. Quel euphémisme ! Mais quelle histoire ? Celle de l’évangile de la haine.

Faudra-t-il attendre la mise à exécution de son plan ? Il se chuchote entre certains congolais la désertion pure et simple de l’église catholique comme l’a déclaré ce professeur d’université en Belgique et d’autres qui ont requis l’anonymat. Ils n’entendent pas prier et partager la même parole qui prône l’amour avec ceux qui prêchent la haine sans masque, c’est-à-dire sans se voiler la face. En ce temps dominé par des mesures sanitaires contre la pandémie de Covid-19,la précision reste utile.

Notre Cardinal Ambongo n’en a-t-il jamais tiré de leçon ? A moins qu’il n’ait rien appris de l’histoire récente. Ce qui serait une des caractéristiques des potentiels médiocres ! Il serait un véritable défi à la médecine, un malade qui s’ignore.

Ce qui, cependant reste vrai, est que les médiocres du futur, ce n’est pas la peine de les chercher ailleurs ni de les attendre, ils sont déjà parmi nous !

Zadain KASONGO

LAUTREINFO, Belgique

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