Soutenu par six des huit confessions religieuses membres de la société civile du pays dans la course à la présidence de la commission électorale alors qu’il aura franchi toutes les étapes de la rigoureuse sélection, l’ECC protestante et la CENCO catholique le soupçonne d’être le candidat du pouvoir. Lui, c’est Denis Kadima dont la technicité en matière électorale n’est pas mise en doute par tous et son sort pourrait être tranché à l’Assemblée nationale.
Si le manque de consensus tant attendu entre les confessions religieuses depuis plusieurs mois risque de causer un retard préjudiciable au futur calendrier électoral, le bras de fer entre les catholiques et les protestants d’un côté et les autres de l’autre quant à lui persiste.
Le délai leur fixé par l’Assemblée nationale pour parvenir à un consensus étant arrivé à son terme le 4 octobre 2021, les chefs des huit confessions religieuses ont fait le même constat de blocage : il leur est, en l’état des discussions, impossible de s’entendre autour d’un candidat commun qui succèdera à Corneille Nangaa, dont le mandat a expiré depuis juin 2019.
La contrattaque de l’équipe Kadima
Après les sorties médiatiques des uns et des autres et en attendant que l’Assemblée nationale ne tranche peut-être, les accusations claires et gravissimes du SG de la Cenco et représentant catholique l’Abbé Donatien Nshole ne sont pas passées inaperçues.
Selon lui, certains chefs de confessions religieuses auraient subi corruption, menaces et intimidations au profit de Denis Kadima considéré comme candidat du président de la République Félix Tshisekedi. Le SG et porte-parole de la CENCO l’ayant nommément cité et face à toute cette agitation, l’équipe de communication du candidat Président de la CENI considéré comme à la base du blocage de la machine veut rétablir les faits et contrattaque au travers d’une mise au point.
1. Sur les prétendues tentatives de corruption : le porte-parole de la CENCO omet de dire que, au moment de la lecture du PV en question pour adoption, ces allégations de corruption ont été démenties par le chef religieux concerné, qui a précisé que ses propos étaient sans rapport avec le candidat Kadima et sortis de leur contexte car relatifs plutôt à des dissensions au sein de sa propre confession religieuse. Il avait indiqué que ces allégations ne devraient donc pas être portées dans le PV de la réunion de la Plateforme. Son appel n’a malheureusement pas été pris en compte. En tout état de cause, la CENCO continuant de mentionner ce PV, ferait bien de produire des preuves circonstanciées et les noms des corrupteurs et corrompus, pour faire éclater la vérité.
2. Sur les supposées menaces et intimidations : le communiqué du 23 juillet 2021 signé par les 8 confessions religieuses et évoqué par l’abbé Nshole dans ses interviews ne cite nulle part le nom du candidat Kadima comme acteur ou bénéficiaire de menaces et intimidations envers des chefs religieux. D’autre part, le porte-parole de la CENCO ne dit pas jusqu’ici qui sont les intimidateurs et intimidés. Nous restons convaincus que le candidat Kadima a été mentionné par ses adversaires dans l’unique but de le discréditer et obtenir sa mise à l’écart de la compétition. Denis Kadima n’est concerné ni de près ni de loin par ces actes ignobles qui, dans tous les cas de figure, n’auraient pas fait prospérer sa candidature
3. Sur la notion d’éthique : comment et selon quels critères l’éthique des candidats est-elle mesurée ? Sur base d’allégations d’actes prétendument (car non prouvés) posés par des tierces personnes ? Il est inacceptable de jeter des pierres à un citoyen et le condamner sans preuve. Le 27 juillet 2021, le candidat Denis Kadima est passé au grand oral devant les 8 confessions religieuses. Il a répondu à toutes les questions lui posées. A aucun moment il ne lui a été signifié des faits d’intimidation et de corruption. Officiant dans le domaine de la gouvernance démocratique depuis plus de 20 ans, Denis Kadima a œuvré inlassablement pour l’intégrité électorale et pour des processus crédibles et apaisés sur le continent. Il a conseillé Oppositions et Pouvoirs et initié des dialogues politiques, formé les parties prenantes politiques, électorales et citoyennes, géré des financements importants et jamais sa crédibilité et son intégrité n’ont été mises en cause.
4. En conclusion, Denis Kadima reste persuadé que la CENCO (et l’ECC) ont été induites en erreur dans les faits qui leur auraient été rapportés. En tant que citoyen congolais, il garde toute sa confiance dans les institutions républicaines et religieuses de son pays. Il est candidat à la présidence de la CENI par patriotisme et parce qu’il connait les profondes aspirations de ses concitoyens pour des scrutins inclusifs et sincères, et il est convaincu que son pays en est capable. Il devrait être jugé non par présomption et procès d’intention, mais uniquement à l’œuvre et sur le terrain.
Lire aussi : RDC-CENI : La CENCO, L’ECC contre les autres ; un bras de fer préjudiciable à la démocratie https://www.afriwave.com/2021/10/05/rdc-ceni-la-cenco-lecc-contre-les-autres-un-bras-de-fer-prejudiciable-a-la-democratie/
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi