RDC : Félix Tshisekedi confirme Denis Kadima Kazadi à la tête de la CENI

Dans son ordonnance présidentielle signée le vendredi 22 octobre 2021 ; le Chef de k’ l’Etat Félix Tshisekedi a investi 12 des 15 membres de la CENI, confirmant ainsi l’entérinement de Denis Kadima Kazadi à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Cela était d’autant prévisible dans le chef du Président de la République pour cause des critiques et autres injonctions parois non fondées qui ont émaillés le processus même de la désignation des animateurs pour les élections de 2023. Mais surtout de cette conjonction contre-nature de dernière minute entre les forces de l’ancienne majorité du PPRD-FCC, l’Eglise catholique au travers de la CENCO et celle protestante avec l’ECC.

Et ce, sans compter Moise Katumbi pourtant membre de l’Union Sacrée de la Nation souhaitée par Félix Tshisekedi qui avait fini par rejoindre dans un front de contestation le camp de Genève représenté par Martin Fayulu et son compère Adolphe Muzito.

Dans son adresse à la Nation avant la promulgation de son ordonnance, le Chef de l’Etat &tait revenu sur les péripéties qui ont emmaillées le processus au risque de retarder les élections de fin d’année 2023 tant attendues.

« Notre pays a résolument opté pour la démocratie compétitive. Celle-ci a ses règles qui veut que l’on ait des gagnants et des perdants. Nous ne pouvons pas, après avoir choisi la compétition et les règles qui y sont afférentes, nous en soustraire. Nos divergences, loin d’être des faiblesses, sont plutôt des illustrations de notre vitalité démocratique. Au regard de tout ce qui précède, j’ai décidé de signer l’ordonnance désignant les membres du nouveau bureau de la Céni. J’exhorte vivement ces derniers à œuvrer pour l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes dans les délais constitutionnels » a dit le Président de la République dans son allocution.

Contrairement à la confusion entretenue dans l’opinion sur le cas Ronsard Malonda en 2020 pour qu’il avait refusé de signer l’ordonnance de nomination, malgré la validation de l’Assemblée nationale, Félix Tshisekedi y est revenu en évoquant le « Trop d’irrégularités » dans ce dossier. Notamment le vote à la hussarde de l’Assemblée de l’époque dirigée par la PPRD Jeannine Mabunda qui avait fait entériné Malonda sans que la question ne soit inscrite à l’ordre du jour de la plénière des matières à traiter ce jour-là.

Toujours dans son allocution, le Chef de l’Etat a dit avoir « bon espoir » que les trois délégués de l’opposition soient rapidement désignés pour compléter le bureau. Et dans la foulée, il a annoncé la nomination prochaine d’un « responsable du suivi du bon déroulement de processus électoral » auprès de lui.

Katumbi face à deux refus

Le revirement de Katumbi au travers de longue lettre adressée au Président de la République s’explique. Les langues qui se délient dévoilent la cause principale du retournement de Moise Katumbi.

Sollicité pour participer aux discussions, il avait préféré dépêcher son bras droit Salomon Idi Kalonda pour le représenter. Dans le camps présidentiel, le Président de la République avait quant à lui choisi un trio : le président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso, le premier vice-président de celle-ci et président intérimaire de son parti l’UDPS Jean Marc Kabund et le Premier ministre, Sama Lukonde Kyenge.

Dans une espèce de compromis pour son acceptation de Dénis Kadima à la tête de la CENI, Katumbi avait conditionné l’obtention par son parti du poste stratégique du premier vice-président de la CENI. Refus catégorique mais poli des partisans de Tshisekedi arguant pour eux et ce qui est réelle que les transfuges de l’ancienne majorité du Front commun pour le Congo (FCC) ; qui compte environ 150 députés était prioritaire pour ce poste au-delàs du groupe Ensemble pour la République qui n’en a que 70.

La bagarre des postes s’est poursuivie à celui du Rapporteur où Moïse Katumbi avait tenté de se rabattre. Là aussi, refus de Kabund qui a estimait que l’UDPS, à l’origine de la formation de l’Union sacrée, devait avoir la priorité pour ce poste, même s’il dispose d’encore moins de députés qu’Ensemble pour la République. Et la fin est connue, c’est Patricia Nseya de l’UDPS qui a été désignée.

Selon une source bien renseignée, Moise Katumbi serait sous « emprise d’es plusieurs clans : ecclésiastique avec les catholiques d’abord, tribal originaire de l’ancienne Bandundu que l’on connait bien depuis Genève qui fait tout pour qu’il ne soit jamais avec Félix Tshisekedi ensuite et des courtisans enfin. Il aurait pu être premier ministre de l’Union Sacrée de la nation mais la conjonction de ces clans l’en a dissuadé au détriment de l’intérêt général ».

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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Rédaction

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