samedi, novembre 23, 2024
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RDC : Quid d’une opposition bananière ? [OPINION]

Par Zadain KASONGO, LAUTREINFO, Belgique

Dans le microcosme universel d’analystes politiques, le langage a toute son importance. Car, il reste le code de base qui permet à tous de communiquer, mais aussi d’être compris par les autres.

Cela étant retenu comme principe de base, on a coutume de lire ou d’entendre parler de République bananière. Peut-être pas ou jamais de l’opposition bananière. Pourtant il en existe bien une dans cette République du centre de l’Afrique où tout le monde fait de la politique tant en robe qu’en costume ordinaire. Le plus important, semble-t-il, étant de parler politique. Ce qui sous-entend que le reste importe peu pour les semeurs du désordre, confusionnistes et autres manipulateurs à souhait de tous bords regroupés sous le vocable des « politiques ou politiciens ».

La situation étant ce qu’elle est, comment pouvons-nous les distinguer dans ce champ d’action ? Cette question est très importante. Car elle permet au citoyen lambda de pouvoir y voir clair. Par exemple, de pouvoir choisir entre l’ivraie et le bon grain.

Les acteurs portent-ils des signes particuliers ? Affichent-ils des attitudes singulières qui les distinguent des autres ? Bien sûr que oui. Faut-il être initié pour savoir découvrir leurs signes distinctifs ? Pas nécessairement, car leur tempérament et leur attitude les trahissent facilement et souvent les isolent du reste de la société.

Vous constaterez qu’ils sont passés maîtres dans l’art de la désinformation. Leurs propos frisent l’intolérable, ils diffusent la haine, incitent à la subversion. Ils ont aussi l’injure facile à la bouche. Ils s’en défendent pourtant de très belle manière par une citation chère à l’ancien premier ministre français Michel Rocard. Mais parfois ou souvent, cette citation si mal assimilée est abusivement mal pratiquée. Notamment elle dit : « Si vous ne vous occupez pas de la politique, elle s’occupera de vous ».

Si les uns le disent tout haut, d’autres l’appliquent sans jamais le dire ni tout haut, ni tout bas. Entre temps, les faits les accusent, les portent aux nues, c’est selon, en les propulsant au-devant de la scène politique. Alors une fois dans cette arène au goût de Machiavel, en robe ou en costume, en cravate ou en nœud papillon, les seules règles qui y prévalent demeurent tout autant politiques. Le jugement aussi. C’est à s’y méprendre pour les non-initiés.

Vous avez dit : République bananière ! 

L’expression plaît certainement. Elle semble plaire à l’usager même sans qu’il en maîtrise le sens ni l’origine. Mais elle ne demeure pas moins péjorative pour qui en connaît l’origine.

L’histoire politique immédiate nous ramène à celle du début du siècle dernier, outre atlantique. Elle nous renseigne qu’à une certaine époque l’écrivain et journaliste américain William Sydney Porter, signant ses papiers sous le pseudonyme de O. Henry. Caressant sa plume dans le sens de la description et du compte rendu, il dépeignait à sa manière le désordre politique dont il était témoin en son temps. Il n’avait pas trouvé mieux que de qualifier de bananière cette république du Centre-américain, le HONDURAS.

Car il s’agissait en fait de l’implication directe en politique de United Fruit Company. Cette grande compagnie était spécialisée autant dans le commerce de fruits que dans la sale besogne d’exploiter et de sous payer les ouvriers de plantations de banane. Ainsi l’entreprise s’adonnait-elle allègrement à la manipulation et au financement de dictatures d’Amérique du Sud. On peut constater qu’il était tout simplement question de corruption savamment bien entretenue et de manipulation pour empêcher toute réforme sociale.

Contextualisée et prise dans ce sens, l’expression « OPPOSITION BANANIÈRE » peut trouver toute sa substance dans la cacophonie délibérément créée et entretenue au Congo par ceux qui hier semblaient prêcher la bonne nouvelle, et qui ont pour mission de ne prêcher que celle-là. Malheureusement ce n’est pas cela qui s’observe sur le terrain politique congolais.

Incapables de susciter l’unanimité autour de leur prise de position déjà au sein de leur église, Ambongo et Nshole, puisqu’il est question d’eux ici, semblent naviguer à contre-courant. Tout commence par le refus inexpliqué du Cardinal d’assister à la cérémonie d’investiture du Président Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO. Pire, l’homme censé apporter la paix entre individus, chrétiens et parmi les hommes est celui qui apporte la guerre et la haine entre eux. Celui par qui le scandale arrive. Ce n’est pas tout comme attitude négativiste et méprisante.

Plus tard, il se distinguera par des prises de position et petites phrases aussi sibyllines qu’irrespectueuses. Des réactions qui divisent le peuple de Dieu qu’il est appelé à gérer en bon pasteur.

Interrogé par la presse, on s’en souvient, sur son refus de répondre à l’invitation à l’investiture du nouveau Président. Une invitation n’est pas une convocation avait répondu le Cardinal AMBONGO. Une réplique sans tact, indigne d’un pasteur et plus qu’une injure. Ceci peut ressembler à tout sauf à un modèle d’éducation pour les plus jeunes qui assistent médusés à ce spectacle politico-religieux. Quant aux vertus démocratiques, loin d’être comprises, elles sont encore davantage loin d’être appliquées par ces deux hommes d’Église. Ils se sont distingués par la fausse et mauvaise assimilation des principes régissant les règles démocratiques.

Tenez ! Lorsqu’au cours d’un vote ou d’un processus de délibération, un camp l’emporte sur l’autre en termes de nombre comme ici 6 contre 2 pour la désignation du président de la CENI, tout est conclu et d’ailleurs démocratiquement. La loi du nombre en démocratie est une valeur sûre et indéniable. Malheureusement les deux princes de l’Église Catholique trouvent à redire en réinventant une autre règle, celle de la proximité tribale entre le candidat président de la CENI et le Président de la République. Une proximité qu’ils n’auraient pas repérée depuis le début du processus de désignation.

Étonnant ! Pourrait-on les croire et continuer à leur faire confiance ? Poser la question c’est y répondre. Alors, NON ! Il y a ici fausse et mauvaise assimilation des principes régissant les règles démocratiques. Toute forme d’estime appelée confiance s’avoue rompue. Comme pour désapprouver l’ordre de sa hiérarchie désorientée, le diocèse de MBUJIMAYI a organisé une messe de soutien aux institutions et au Président de la République le même jour où la fameuse opposition avec deux prêtres en tête, avait prévu une marche de la honte contre la République.

Depuis, les deux prélats, en duo infernal, ont entrepris une tournée dans les capitales occidentales. Dans leur cahier de charges, ils cherchent désespérément appui afin de consolider leur position d’opposants. Ils demandent à l’Union Européenne :

  • 1°-d’appuyer diplomatiquement les mesures nécessaires à des élections transparentes.
  • 2°-l’obligation pour la CENI de publier les résultats électoraux de vote bureau par bureau.
  • 3°-L’allongement à un minimum de deux semaines du délai de recours.

Y-a-t-il encore des doutes que ces deux-là font de la politique à temps plein ?

Injures publiques

L’opposition actuelle accuse un déficit en matière démocratique. Très présente là on ne l’attend pas, mais elle s’affiche absente du vrai débat démocratique. Les spécialistes et utilisateurs habituels des réseaux sociaux découvrent chaque jour des nouvelles formules d’injures contre le Président de la République et son gouvernement. Un coup d’œil survolant certaines plateformes de communication rend compte de cette carence.

Il serait inadmissible de penser à retrouver, de nos jours hommes et femmes suffisamment instruits user des mots aussi orduriers pour offenser le chef de l’État. Pourtant, nous le lisons et l’entendons de certaines bouches insoupçonnées. Et cela est produit par certains catholiques, à la limite de l’extrémisme religieux pour appuyer leur commandant en chef AMBONGO et son adjoint Nshole auxquels ils croient pouvoir faire plaisir. Certainement un plaisir avilissant !

Telle est l’une des facettes peu reluisantes de l’actuelle opposition à la tête de laquelle trône le duo infernal Ambongo-Nshole. Elle en est à ses premiers pas. On peut comprendre ses balbutiements. Devrait-elle commencer à compter le nombre d’années qui lui restent pour égaler la longévité de cette autre opposition aujourd’hui au pouvoir ?

Déstructurée, sans idéal et engluée dans le mensonge de ses représentants attitrés, on dirait qu’elle se recherche encore. L’exemple venant d’en haut n’est pas le plus digne pour faire avancer le débat dans ce pays en convalescence de 50 ans de ruine morale et de tant de maux qui ont miné la société congolaise. L’on ne peut compter sur ses représentants pour effacer ce sombre tableau, tant ils sont des garants et initiateurs de cette forme d’opposition. C’est à croire que le duo infernal en manque évident de l’Esprit-Saint nourrit une haine inavouée contre le Président de la République.

Marche de l’opposition bananière

C’est aujourd’hui qu’a été prévue la première marche de l’opposition sous Fatshi à Kinshasa la Capitale de la République Démocratique du Congo. Annoncée plusieurs fois et plusieurs fois reportée, elle a finalement eu lieu. Les organisateurs ne sont jamais parvenus à fixer l’opinion publique sur l’opportunité et les objectifs de cette marche. Parmi eux, Le FCC de triste mémoire, Lamuka aile-Fayulu/Muzito, l’Eglise catholique et d’autres parmi lesquels la présence des étrangers serait soupçonnée de vouloir commettre des dégâts à imputer aux adversaires politiques. L’on parle ainsi d’un mélange détonnant des groupes jadis incompatibles, mais qui seraient aujourd’hui obligés de s’unir semble-t-il sans le consentement de tous leurs membres. Alors là, point n’est besoin de se demander pourquoi ce qualificatif de BANANIÈRE ne leur conviendrait-il pas ?

Manipulation, corruption, mensonges, frustration, haine constituent, le lot de qualificatifs accompagnant cette opposition. Elle aurait plus besoin d’apprendre les rudiments de la vraie opposition constructive plutôt que de continuer à gratter sans gain sur la fibre du tribalisme, de l’injure facile. Pendant que nous mettons la dernière main à ce texte, Les nouvelles en provenance de Kinshasa font écho de la fin de la marche au cours de laquelle les partisans d’Ambongo et de Nshole se sont illustrés par des casses, injures publiques à l’égard de la mère du Président de la République. Comme qui dirait les enfants reproduisent le modèle du père.

Dans un Etat des droits, casses et injures publiques sont passibles de poursuites judiciaires. Ici aussi quand les présumés coupables ou leurs autorités morales et initiateurs de la dite marche seront convoqués par le tribunal, peut-être diront-ils une convocation n’est pas une invitation. Il convient de signaler que la marche n’a pas été un succès. Pour tout gâcher, même madame la pluie s’est invitée. Personne ne l’a vu venir, mais tout le monde l’a vu arroser tout le monde. Un prophète aurait dit : « Même Dieu dans le Ciel ne veut pas de cette marche sans objectif ». Cependant, connaissant les acteurs de l’opposition BANANIÈRE présents sur le terrain, il ne serait pas impossible qu’une plainte soit déposée contre X pour conspiration.  

Quant à la presse étrangère appelée à la rescousse de la « Bananière », elle y va par son lot de désinformation, de contrevérités, de calomnies, voire de l’intox pour obtenir un quelconque dialogue facilitant ainsi l’entrée au pouvoir des faux opposants. Ceux-là même qui viennent de faire chou blanc aujourd’hui.

Malheureusement rien n’y fait. Au pouvoir ce n’est pas un roseau mais un béton qui y règne. Pourvu qu’ils puissent s’en rendre compte une fois de plus !

Zadain KASONGO

LAUTREINFO, Belgique

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