Branle-bas dans les Etats-majors des proches du chef de l’Etat honoraire Joseph Kabila depuis le début de la publication par des médias étrangers de Congo Holdup, une enquête censée être la fuite de millions de documents et transactions bancaires à la BGFIBank révélant les détournements de fonds publics dans lesquels Kabila et son clan sont cités comme bénéficiaires directs.
Après la conseillère en communication et le conseiller diplomatique, c’est autour du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de donner de sa voix. Dans un communiqué de son Bureau politique on peut lire « Le Bureau Politique du PPRD suit avec la plus grande attention une énième attaque politique orchestrée contre son Leader, le Camarade Joseph Kabila Kabange, au travers des méthodes connues et dont l’usage récurrent n’est plus à démontrer ».
« Qu’un consortium d’ONG et des médias prétendument indépendants, fasse usage du substantif « CLAN » dans le but de semer une confusion malsaine, s’éloignant de toute factualité juridique, voulant joindre à tout prix, des structures juridiquement distinctes à une personnalité, dénote clairement une volonté pernicieuse et politicienne, à peine voilée » écrit le Rapporteur du Bureau Politique du PPRD.
Promettant « s’engager à réagir avec énergie à cette attaque politique qui a pour objectif subtil de travestit l’histoire récente de notre pays », le PPRD rappelle que « l’Etat de droit veut que la responsabilité juridique soit factuelle et non supposée ».
Pour l’analyste Jeff Bunduki K., « Quelle ironie du sort. Le PPRD qui n’a jamais en 18 ans de gestion du pays fait preuve d’une once d’application de l’Etat de droit au point de s’y référer aujourd’hui. Ce « leak » fait couler beaucoup d’encre et de salive. Il y a peu c’était Kikaya Bib Karubi, en fuite, qui défendait Kabila. Aujourd’hui, c’est le PPRD qui bloc comme un seul homme derrière son leur « camarade Joseph Kabila ». C’est d’autant plus étonnant que les Congolais n’ont pas souvenance d’une adhésion formelle de « Joka » comme membre affilié de ce groupement politique. C’est une autre histoire !!! ».
Et de poursuivre : « Le communiqué du PPRD évoque entre autres l’adoption de la Constitution de 2006 comme acquis de Kabila. Mais ne dit pas un seul mot contre la banque par laquelle le scandale est arrivé. Je me serais attendu à ce que ce groupement politique saisisse la justice pour dénonciation calomnieuse de leur leader et demande à l’IGF de faire un audit contradictoire pour laver l’honneur de leur autorité morale. Mais là, pas un mot ! Pourtant, ce groupement invoque l’état de droit. Qu’est ce qui les empêche de demander une contre-enquête nationale puisque l’enquête étrangère est contestée ? Ce resserrement des rangs serait-il un signe qu’il craint de se retrouver éclaboussé puisque c’est le PPRD qui a tenu les rênes de la République 18 ans durant. Pense-t-il qu’il ne s’en sortira pas indemne ? À ce stade, ce ne sont que des conjectures ».
Jeff Bunduki K. conclut : « Le principal accusé garde pour le moment un silence monacal. Il ne dit mot. Face à l’ampleur de cette accusation, il serait judicieux que les autorités judiciaires congolaises se saisisse de l’affaire et essaie d’éclairer la lanterne des congolais. L’affaire est délicate et tous les prétextes seront bons pour certains esprits excités pour remettre à jour les déclarations d’un certain Emmanuel Shadary du … PPRD qui a un jour dit que leur composante politique allait « paralyser le pays. L’actuel gouvernement fait tout son possible pour éteindre l’incendie allumé dans l’Est et qui brûle depuis 20 ans. Se retrouver pris entre deux feux est plus qu’à éviter. Ce « Congo hold-up » fera encore longtemps parler de lui dans les maisons ».
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TSHIKUYI TUBABELA