Corruption, détournements présumés des deniers publics, enrichissement illicite ; il ne se passe plus aucun jour sans qu’un nouveau scandale ne vienne ternir ce qui reste de l’image de la BGFIBank RDC dans un pays déjà en profondes crise et dérive économiques.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’ironie du sort fait que c’est depuis son siège général du Gabon que la BGFIBank lance des menaces abjectes : « Dans ce contexte, le Groupe BGFI Bank au travers de sa filiale RDC SA se réserve le droit de poursuivre toute personne prenant part à la diffusion et la reproduction de fausses informations et ou à la divulgation d’informations confidentielles ou privées dans les médias ou sur les réseaux sociaux à son encontre ».
Prenant à témoins la justice congolaise, le Groupe BGFIBank ne fait aucune allusion à ce qui lui est reproché pourtant : « Sans préjudice du droit des journalistes, le Groupe BGFIBank affirme néanmoins qu’en RDC comme ailleurs, les autorités judiciaires restent les seules habilitées ç établir, dans le respect des lois, l’innocence ou la culpabilité des personnes poursuivies. En conséquence, toutes les informations et allégations autres que les vérités établies par des décisions judiciaires définitives, doivent être prises avec les réserves qu’imposent la crédibilité de la démarche et l’objectivité des faits de la part de leurs auteurs » peut-on également lire dans ce communiqué de presse.
Le Groupe BGFIBank explique par contre s’être « résolu » de ne pas répondre aux révélations « afin de d’observer le devoir de réserve qu’impose les enquêtes en cours ». Mais aussi assure avoir pris depuis 2019 « les mesures d’assainissement qui s’imposaient » dans sa filiale de la RDC éclaboussée par plusieurs scandales dès 2016.
La RDC, un cas de modèle…
De la Banque Centrale du Congo (BCC), autorité de régulation du système bancaire dans le pays à l’Inspection Générale des Finances (IGF) en passant par la Cellule Nationale des renseignements Financières (CENAREF) ; tous sont unanimes qu’il existe une « sérieux problème » avec la BGFIBank RDC et la justice serait saisi en ce sens.
Si la population elle s’appauvrie de jour en jour, les politiques eux et tous ceux qui leurs sont proches ou semblables s’en goinfrent avec la complicité de certaines institutions financières à capitaux étrangers qui se croient être au-dessus de toutes les lois.
Pour ce qui ressemblerait à une volonté de détruire carrément un pays tout entier au profit d’un individu et de ses proches, il en est une avec le cœur même du pouvoir de l’ancien régime de Joseph Kabila à la manœuvre.
De la jeune sœur de Kabila Gloria Mteyu qui détenait 40% du capital de la filiale BGFIBank RDC depuis 2010 au Directeur Général de la BGFIBank RDC, Francis Selemani Mtwale, frère adoptif du même Joseph Kabila, alors chef de l’État congolais ; tout avait été mis en place pour piloter cette manœuvre de destruction avec un choix : la BGFIBank RDC. La démission contrainte de Selemani Mtwale et le désengagement de Gloria Mteyu ont fini par révéler la profondeur du mal et le rôle néfaste de cette banque.
Après les révélations du scandale de « L’affaire Lumumba papers » par le jeune cadre Jean-Jacques Lumumba qui a eu à dénoncer les détournements de l’argent devant servir au financement des élections par des proches du régime, il ne se passe plus un jour sans que la banque gabonaise presqu’en faillite ne soit citée dans une nouvelle affaire.
A lire aussi : RDC-FINANCES : Indemnités de sortie des parlementaires, la BGFI et le scandale de trop ? https://www.afriwave.com/2017/07/28/rdc-finances-indemnites-de-sortie-des-parlementaires-la-bgfi-et-le-scandale-de-trop/
La guerre contre les antivaleurs
Depuis son accession à la magistrature suprême du pays, le 24 janvier 2019 ; le Président de la République Félix Tshisekedi a inscrit la lutte contre les antivaleurs et spécialement contre la corruption, comme l’une de ses priorités.
Lors de ses déplacements à l’étranger comme à l’intérieur, il ne cesse de promettre sans relâche à s’atteler à la lutte contre la corruption : « Je combattrai, avec la dernière énergie, la corruption, le détournement des deniers publics, le tribalisme, le népotisme, la concussion, le clientélisme, l’incivisme et j’en passe. Le respect des droits humains et libertés fondamentales sera assuré », disait-t-il le 13 mai 2019, devant les gouverneurs et vice gouverneurs, à l’occasion du 1er Séminaire de mise en train de nouveaux Gouverneurs élus et leurs adjoints.
Pour y parvenir, le Chef de l’Etat Felix Tshisekedi promettait-il la réforme de la justice, la mise en place des tribunaux spécialisés et la création d’une agence en charge de la lutte contre la corruption ; l’APLC déjà en service. Sur le plan des finances publiques, la numérisation des services publics pour lutte contre le coulage des recettes se poursuit.
Dans cette stratégie, « le premier chien de garde » est l’Inspection Générale des Finances, service rattaché directement à la présidence de la République. Et depuis lors, les résultats se font voir, y compris dans le dossier BGFIBank RDC.
Dans son courrier daté du 04 mai 2021 adressé à l’Avocat Général près la Cour de Cassation , Secrétaire Exécutif de la CENAREF Kisula Betika Yeye, l’Inspecteur Général des Finances Chef de Service Jules Alingete Key alertait : « Je vous transmets en annexe de la présente, les éléments constitutifs du dossier détournement de la somme de 43 000 000 USD (Dollars américains quarante-trois millions), sortie du compte de la banque Centrale du Congo (BCC) à la BGFIBank pour une destination non encore élucidée à ce jour. L’Inspection Générale des Finances poursuit encore les investigations pour en tirer les conséquences ».
De son cote, le Secrétaire Exécutif de la Cellule Nationale des renseignements Financières (CENAREF), l’Avocat Général près La Cour de Cassation Kisula Betika Yeye Adlex écrivait au Procureur Général près La Cour de cassation en date du 18 mai 2021 : « J’ai l’honneur de vous transmettre en annexe, pour disposition et compétence, le dossier n° RDI/072/S.E./01/2021 ouvert à la CENARF ainsi que ses annexes, cotés de I à XIII et de 1 à 356, relatif à la destination de la somme de USD 42.999.699 ; cent quatre-vingt-dix zéro cinq ) transférée du compte du Trésor Public vers le compte de la société EGAL SARL par la Banque Centrale du Congo via la RAWBANK et la BGFIBank, étant donne que certains membres du Gouvernement sont concernés ».
Comme l’avait souhaité l’IGF, une réunion avec la BGFIBank a eu lieu ce jeudi 25 novembre 2021. Le but étant de discuter du possible remboursement par cette banque d’argent irrégulièrement obtenu du Trésor public en convenant des modalités pratiques du remboursement de 43 millions de dollars prélevés par le BGFI dans le compte de la Banque centrale du Congo. « La réunion a eu lieu, les travaux vont se poursuivre, peut-être pendant quelques jours, et nous allons nous retrouver pour les conclusions » expliquait à l’issue de la rencontre une source sous le sceau de l’anonymat.
A lire aussi RDC : Vers une liquidation de la Banque Gabonaise et Française Internationale (BGFIBank) RDC ? https://www.afriwave.com/2021/11/23/rdc-vers-une-liquidation-de-la-banque-gabonaise-et-francaise-internationale-bgfibank-rdc/
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