RDC : Entre « Délinquant » et « Voyou », les amabilités aigre-doux de Mboso et Sesanga

La plénière de l’Assemblée nationale du vendredi 03 décembre 2021 restera dans l’histoire comme celle d’un échange d’amabilités aigre-doux sans précédent entre le Président de la Chambre basse du parlement Christophe Mboso N’Kodia Mpuanga et le député national élu de Luiza Delly Sesanga Hipung.

Devant intervenir sur la gestion de la question du budget 2020 qu’il a sévèrement tancé, alors qu’il avait la parole et du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, Delly Sesanga en bon avocat a usé du terme « délinquance financière dans le chef des autorités du pays en l’occurrence le gouvernement » pas au « goût » de son Président Christophe Mboso qui lui demandé de retirer ses propos.

Refus catégorique du député national qui s’est vu alors traité de « délinquant ». Reprenant sa place dans le banc, Sesanga remonté et en réponse à Mboso n’a pas hésité de répliquer avant de qualifier le président de l’Assemblée nationale de « ridicule et de voyou qui négocie la criminalité financière » sur le perron de l’hémicycle.

« Nous n’avons pas de loi de finances dans ce pays. Tout est fait dans la délinquance financière. Une gouvernance à col blanc de ceux qui gouvernent ce pays. Le parlement fait semblant de faire une loi de finances, que le gouvernement détricote derrière. Dans ces conditions, le peuple congolais ne peut rien attendre d’un budget qui est voté dans ces conditions si on ne sanctionne pas ceux qui gouvernent et qui détournent les crédits qui sont alloués au parlement à des tâches d’intérêts collectifs. Ce parlement est devenu une religion avec un pape qui ne croit en rien. C’est un parlement où le débat n’a pas lieu. On m’a retiré la parole sur le fait d’avoir dénoncé la délinquance des autorités publiques dans les détournements des fonds publics par rapport aux affectations qui leur sont assignées. C’est une gravité extrême dans un pays, une démocratie », dénonçait l’élu de Luiza sur le perron de l’hémicycle.

A moins d’un coup prémédité, l’on peut se poser des questions lorsqu’on découvre qu’en quittant le pupitre, la voix off de Sesanga est très claire malgré la distance. Ce qui laisse supposer qu’il avait un autre micro-baladeur branché sur lui par son cameraman privé qui était à distance.

Toute chose restant égale par ailleurs, en plus d’un manque de respect vis-à-vis de la population qui les a élus, le comportement de ces responsables dénote d’une voyoucratie inacceptable pour des personnes qui devraient être des modèles.

Il faut tout de même le dire que depuis sa décision de quitter l’Union Sacrée de la Nation voulue par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, Delly Sesanga, avocat de profession ; est passé « maitre » dans l’art de critique de tout ce qui touche au régime. Une situation qui lui a valu une défiance d’une partie de ses troupes qui dit rester aux côtés du Prédisent de la République en vue de l’accompagner dans sa vision.

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TSHIKUYI TUBABELA