Le chanteur Franco-congolais Antoine Agbepa Mumba dit Koffi Olomide a été condamné le lundi 13 décembre 2021 en appel à 18 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire de trois ans pour avoir séquestré ses danseuses lors de ses tournées en France.
Par contre, le musicien s’est vu relaxé au cours du même procès des chefs d’accusation d’agressions sexuelles sur quatre de ses ex-danseuses. Cette décision étant prononcée au « bénéfice du doute » profitant à l’accusé, comme l’a expliqué la présidente de la 7ème chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Versailles, évoquant notamment des « déclarations évolutives, parfois contradictoires » des plaignantes.
Paf contre, la séquestration « ne fait aucun doute », avec des plaignantes « privées de toute liberté et surveillées de manière constante » par deux complices de Koffi Olomidé entre 2002 et 2006 dans un pavillon de banlieue parisienne, où avaient été installées des serrures sur les volets. Et pour ces faits, les deux gardes de sécurité congolais, Mbila Kakese et Ogima Tsasa Nduka ; ont été condamnés à six mois d’emprisonnement avec un sursis probatoire de trois ans.
Le chanteur avait toujours soutenu que sa « manière d’agir » était de protéger ces filles et que les accusations de viol l’étaient pour obtenir le titre de séjour en France après qu’elles se soient enfuies à l’issu de la tournée des concerts.
L’arrêt rendu lundi par la cour est loin des attentes du parquet général qui pendant le procès qui s’est tenu fin octobre 2021, avait requis huit ans de prison contre le Franco-Congolais de 65 ans, demandant de revenir sur « le naufrage » du premier jugement et de reconnaître coupable cet « homme puissant », star internationale qui vit désormais entre le Congo et la France.
En première instance déjà, en 2019, le tribunal de Nanterre l’avait condamné à deux ans de prison avec sursis pour « atteinte sexuelle » sur l’une des jeunes femmes, déclarée mineure au moment des faits, et l’avait relaxé des poursuites concernant les trois autres.
Réagissant via des réseaux sociaux au verdict clément presqu’en sa faveur, l’homme qui n’ira pas en prison dit « remercier Dieu d’avoir été lavé des accusations d’atteinte à la pudeur et de viol et qu’à présent, il peut continuer sa carrière avec sérénité ».
Les quatre femmes congolaises, qui avaient déposé entre 2007 et 2013, accusaient Koffi Olomide de les avoir enfermées dans un pavillon en banlieue parisienne et de les avoir forcées à avoir des relations sexuelles avec lui, de façon régulière pour certaines.
Les plaignantes « seront nécessairement déçues sur l’infraction d’atteintes sexuelles puisque c’était pour elles la chose la plus importante », a déclaré à l’issue du délibéré Me David Desgranges, qui représente trois des danseuses. « En revanche, la séquestration a été retenue » au contraire du jugement en première instance, avec des intérêts et dommages conséquents, estime l’avocat : Koffi Olomidé et ses deux complices doivent verser de 10.000 à 32.000 euros pour chaque danseuse.
Le chanteur n’en est pas à sa première pour les faits de « violence » sur ses danseuses. En tournée au Kenya, il avait été interpellé et expulsé du pays pour avoir assené un coup de pied sur une danseuse à l’aéroport. A son arrivée à Kinshasa, il fut arrêté et passa quelques jours en prison. Cette infortune lui valut un refus de visa pour la Zambie où il devait également presté dans une série des concerts.
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TSHIKUYI TUBABELA