Les images dégradantes tirées des captures d’écran comme la vidéo de l’interpellation musclée à Kinshasa d’Atou Matubuana Nkuluki, auront fait le tour du web via les réseaux sociaux le samedi 18 décembre 2021. Provoquant colère et interrogations dans divers milieux, des questions demeurent encore ce dimanche 19 décembre 2021 pour savoir à quoi aura servi cette humiliante et inutile mise en scène et à qui profite le crime ?
L'interpellation humiliante à Kinshasa ce samedi 18 décembre 2021 de l'ancien gouverneur du Kongo Central Atu Matubuana Nkuluki par les services spéciaux. Conduit au parquet, il a été libéré ce soir avant de regagner son domicile. pic.twitter.com/Xm5GKU5rmD
— Roger DIKU (@DKapotho) December 18, 2021
L’ex-Gouverneur du Kongo Central Atou Matubuana Nkuluki a été appréhendé à son domicile de Kinshasa par des agents du Parquet près la Cour de Cassation et emmené à pied chez le Procureur sous les railleries des passants. Aussitôt arrêté et trimbalé dans la rue comme un malfrat par ces agents, l’ancien homme fort de Matadi a été relâché moins d’une heure après son interpellation pour un retour à son domicile.
Le retour d'Atu Matubuana Nkuluki chez lui à la maison après une arrestation musclée le samedi 18 décembre 2021 par les services spéciaux à Kinshasa. pic.twitter.com/97GygVPFUe
— Roger DIKU (@DKapotho) December 18, 2021
Une arrestation-libération expresse de l’intéressé qui serait officiellement liée à un dossier judiciaire pour détournements présumés des fonds publics à la tête de la province révélée par l’Inspection Général des Finances (IGF). « Mais aussi derrière laquelle des nombreuses autres forces dites « obscures » se battent pour la conservation du pouvoir dans le Kongo Central » selon un observateur attentif de la situation politique dans la province.
Bien avant son élargissement dans la soirée à Kinshasa, des pneus brûlés, des cris de colère et des jets de projectiles ont embrasé spontanément la ville natale d’Atou Matubuana de Mbanza-Ngungu. La route nationale n°1 (RN1) reliant Kinshasa à Matadi ayant même été coupée un moment dès l’apparition de la vidéo d’Atou Matubuana, menotté et traîné dans les rues de la capitale comme un vulgaire type.
Plusieurs réactions des leaders Ne Kongo ont été enregistrées, désapprouvant la procédure brutale et humiliante de son arrestation, à l’instar de Jean-Claude MVuemba, Président de l’Assemblée provinciale du Kongo Central et de Fabrice Puela, ministre congolais des Droits Humains ; qui évoque pour sa part la présomption d’innocence reconnue à toute personne non encore jugée et condamnée.
Convoqué par le Procureur Général de la Cour de cassation et sous le coup d’un mandat d’amener depuis son éviction de la tête de la province, l’homme ne s’est jamais présenté ; multipliant recours après sa première condamnation.
Après une courte disparition, Atou Matubuana était réapparu à Kinshasa en prenant part à la cérémonie officielle du discours sur l’Etat de la Nation du Président de la République Félix Tshisekedi ; ses proches annonçant même son prochain retour aux affaires à Matadi, fort d’un Arrêt en sa faveur pris par le Conseil d’Etat, en totale contradiction d’un Arrêt antérieure de la Cour constitutionnelle.
Les haines, rancœurs et rivalités politiques
Dans cette nième saga Matubuana, elle n’est pas loin « l’ombre de la haine, des rancœurs et des rivalités politiques entre leaders Ne Kongo qui ne fait aucun doute. Que l’on se rappelle de la manière dont Atou Matubuana avait voulu se débarrasser de son vice-gouverneur Justin Luemba en 2019, celui-là même qui assume aujourd’hui l’intérim à la tête de la province. Le scandale Mimie Muyita Ankieta a causé des dégâts que même le FCC était contre la réhabilitation d’Atou Matubuana et Justin Luemba à la tête de la province » explique une source sous anonymat.
Et de poursuivre, le blingbling gouverneur honoraire n’avait pas que des amis : « des élus nationaux à ceux provinciaux, tous étaient en front contre le gouverneur et son adjoint. Le départ de l’ancien président de l’Assemblée provinciale Pierre Anatole Matusila Malungeni et son remplacement par Jean-Claude Mvuemba n’étaient pas de nature à arranger les choses pour Atou Matubuana ».
Lire aussi : Scandale Sexuel du Kongo Central : Atou Matubuana Nkuluki, le seul poursuivi ? https://www.afriwave.com/2019/09/13/scandale-sexuel-du-kongo-central-atou-matubuana-nkuluki-le-seul-poursuivi/
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi