vendredi, novembre 22, 2024
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RDC : Mort d’Olivier Mpunga Tshibanda, des images inacceptables d’une bavure policière

Le décès tragique d’Olivier Mpunga Tshibanda 32 ans, de suite des mauvais traitements dans les locaux de la « Direction des Renseignements Généraux » de la police situés aux côtés du Commissariat provincial de la police (Ex-IPKIN).

Menotté, frappé et torturé par des agents des forces de l’ordre selon leurs propres propos ; la persistance de ces pratiques barbares d’un autre régime continue de susciter autant d’interrogations que d’indignation. Les pleurs de sa maman réclamant justice pour son fils unique n’ont laissé personne dans l’indifférence.

Interpellé dans une affaire de « disparition d’une voiture en gage », Olivier Mpunga Tshibanda a été retrouvé mort dans le cachot de la Police de Kinshasa sans que l’on sache ce qui serait exactement passé après avoir subi des mauvais traitements. Les vidéos des tortures lui infligées au cours de sa détention sont devenues virales sur les réseaux sociaux et y provoquent émoi et indignation au sein de l’opinion.

La police se dédouane et ouvre une enquête

La poursuite des pratiques décriés et hérités du système autoritaire passé par certains agents des services de sécurité notamment dans la police nationale inquiète comme elle interpelle alors que l’on veut d’un « Etat de droits ».

Dans son communiqué alambiqué alors qu’une bavure mortelle a été commise, la police tente de ses dédouaner en disant accomplir « ses missions dans le respect des droits humains », tout le monde sachant que la réalité reste pourtant autre chose dans la pratique. Elle parle d’un « acte isolé n’engageant pas tout le corps », les auteurs présumés étant « appréhendés et déférés devant l’Officier du ministère public ».

De son cote, le porte-parole du gouvernement annonce que « les auteurs présumés seront jugés en flagrance pour que cela serve d’exemple » même si c’est trop tard pour Mpunga et sa famille.

A la police, les choses sont allées plus vites dimanche après que le Général Dieudonné Amuli, Inspecteur Général ; ait ordonné l’institution d’une « commission d’enquêtes au niveau de la Coordination nationale Police judiciaire ».

Ainsi, deux hauts responsables des services spéciaux de la police sont-ils aux arrêts ; le Colonel Mopepe, chef de Département des opérations à la Direction Générale des Renseignements et Services Spéciaux (DGRSP) et un dénommé Morgan ; Capitaine de police de son état. Selon des sources policières, ils ont été transférés à l’auditorat militaire.

De son coté, le Vice-ministre de la Justice annonce quatre autres interpellations dont celles de l’officier de police judiciaire qui a auditionné Olivier Mpunga, le chef de poste du lieu, le propriétaire du véhicule qui a probablement filmé et diffusé ces images et le receleur qui a acheté le véhicule querellé qui a déjà été retrouvé et saisi. D’autres suspects pourraient être recherchés. 

Pour notre analyste Jeff Bunduki Kabeya, « Le comportement et les méthodes utilisées par la police ne sont pas adéquats. Malheureusement, la police RD congolaise n’est pas la seule à être clouée au pilori pour usage abusif de la force. L’opinion se souviendra que c’est un usage inapproprié de la force par la police américaine sur la personne de George Floyd que des cités américaines ont flambées et mises à sac par les sympathisants du mouvement « Black Lives Matter ». La police américaine n’est pas la seule. L’usage de la force de la police israélienne contre les palestiniens est un autre exemple. De deux choses l’une. Soit cette violence policière est induite dans leur formation soit elle est issue d’un sentiment d’impunité et de puissance généré par le port de l’uniforme qui donne une autorité sur le citoyen ».

Il poursuit « Quoi qu’il en soit, les policiers congolais doivent maintenant se mettre en tête que le respect des droits de la personne n’est pas un slogan creux. C’est une réalité avec laquelle ils doivent compter. Pour revenir à l’exemple de George Floyd, Derek Chauvin, le policier reconnu coupable de la prise mortelle est aujourd’hui en prison. Il doit se demander pourquoi son titre de policier ne l’a pas acquitté de la prison. Il paie pour ses actes et médite derrière les barreaux sur l’importance des droits de la personne. Nul n’est au-dessus des lois ».

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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