Le sénateur à vie Joseph Kabila ne comparaitra pas dans le procès sur l’assassinat de Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana. Ainsi en a décidé la Haute cour militaire siégeant au second degré en rejetant ce mardi 19 janvier 2022 la demande de comparution de l’ancien président de la République Joseph Kabila et d’autres personnes citées dans le dossier faite par les parties civiles.
Cette décision à laquelle il fallait s’attendre tient au principe de « l’article 249 » du code judiciaire militaire qui reconnait au juge président de séance le « pouvoir discrétionnaire » de décider de la comparution ou non de telle ou telle autre personne citée comme renseignant dans une affaire.
Pour les patries civiles déçues, cette comparution ratée de l’ancien homme fort du pays aurait permis d’apporter un peu plus de lumière dans ce procès rouvert en septembre 2021. Surtout que plusieurs « lampions » ont été condamnés. Et que John Numbi Banza Thambo, l’ancien chef de la police à l’époque des faits et considéré comme le « maitre à penser » de cette exécution macabre est en fuite du pays aujourd’hui.
Il faut le rappeler que lors d’une de ses dépositions en audiences, le policier Paul Mwilambwe longtemps en fuite et exil au Sénégal et en Belgique ; et un des témoins clés présents au soir du crime à l’Inspection Générale de la Police, avait chargé plusieurs personnalités dont le Président honoraire Joseph Kabila. Mais aussi les généraux John Numbi ex*Inspecteur Générale de la PNC, Joseph Mponde, ancien auditeur supérieur militaire et le bourgmestre de la commune de Limete.
« Quand le téléphone sonne, le général Mponde répond. Ça c’est le général John Numbi qui appelle. Il parle en swahili. Est-ce que tu as déjà reçu l’appel du Raïs ? Le général Mponde dit non. Et quand le Raïs appelle, il pose la question au général Mponde « est-ce que Mwilambwe est là ? » Passe-le-moi. Et quand il me passe le Président au téléphone, celui-ci me dit en swahili de ne pas révéler au général Mponde tout ce j’ai vécu. La personne qui m’a informé c’était le président Kabila lui-même », avait déclaré mercredi 8 décembre 2021 le policier Paul Mwilambwe.
Un témoignage rapidement qualifié de « contre vérité » par le ministère public après que ce dernier a été contredit par trois de ses anciens collègues policiers coaccusés ; le ministère public estimant que Paul Mwilambwe cherchait à se disculper comme s’il n’avait pas joué un rôle dans ce crime.
La prochaine audience dudit procès est attendue dans une semaine, soit mercredi 26 janvier 2022. Les avocats conseils des parties civiles continueront leurs plaidoiries avant les réquisitions du ministère public et les conclusions des prévenus tour comme de la partie civilement responsable.
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Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi