Dans un pays réputé « scandale géologique » comme la RDC, sur lequel toute l’attention du monde est portée ; un compatriote s’est assigné une mission de protection de l’environnement et de sa biodiversité. Et lui, c’est Adams Cassinga ; un citoyen de la classe philosophique des personnes qui pensent qu’il y a un prix à payer pour toute chose et qui choisissent la raison au lieu et place de l’émotion…
Tout d’abord, en tant que journaliste en Afrique du sud, dans la ville de Nelspruit à 40 km du Kruger National Par ; Adams avait choisi comme niche « L’investigation ». Ses domaines de prédilection : Les questions liées à l’environnement, à la conservation de la nature etc…
Parcours et actions
Journaliste d’investigations et Ecologiste de formation, Alumnus de Young African Leaders Initiative, Cohorte 2016 et de Mandela Washington Fellowship, Cohorte 2017, tel est le parcours d’Adams Cassinga. Les expériences acquises l’ont forgé et servi à beaucoup des choses.
Mais bien avant cela en 2013, Adams a mis en place une structure dénommée « Conserv Congo », une ONG qui milite pour la conservation de la nature. On la retrouve presque dans toutes les grandes provinces du pays. Elle est également représentée et collabore avec quelques pays de la sous-région dont notamment la République du Congo (Brazzaville), l’Ouganda et la Zambie, en passant par la République Centrafricaine, le soudan du sud et bientôt l’Angola.
Depuis sa création jusqu’aujourd’hui, Conserv Congo a, à son actif plusieurs actions et travaille sur beaucoup d’autres. Par exemple en 2018, alors que l’Organisation avait contribué à plusieurs arrestations mais qui n’aboutissaient toujours pas aux résultats escomptés, Conserv Congo tombe encore sur un nouveau dossier de trois trafiquants d’une espèce faunique totalement protégée, les Bonobos. C’est un dossier qui a, lui au moins, apporté une nouvelle donne, un qui change le cours des choses et coupe avec le cycle des dossiers interminables et sans suite.
« En 2018, on avait déjà effectué toute une série d’arrestations mais dont l’effectivité posait problème au niveau de la justice, c’est-à-dire, qu’on pouvait arrêter quelqu’un avec preuve à l’appui mais une semaine plus tard il était plutôt relâché, une situation qui nous dérangeait…Pour ce nouveau dossier, on s’y est mis à fond, les trois trafiquants étaient arrêtés dans deux opérations différentes dont un qui était surpris avec « onze mains » de Bonobos, séchées qu’il vendait à Cinquante dollars la pièce dans la commune de N’Djili ( à Kinshasa ), et deux autres étaient appréhendés à Kingabwa, dans la commune de Limete, toujours à Kinshasa, avec un bébé Bonobo qu’ils vendaient à Cinq mille dollars » explique-t-il.
Les trois étaient conduits devant la justice et condamnés à Six mois de prison, à la satisfaction minimale de Adams Cassinga, qui explique : « La loi 14/003 de 2014 relative à la conservation de la nature, prévoit la sanction allant d’une à dix années de prison pour quiconque serait pris entrain de ventre ou acheter un animal totalement protégé. Et dans ce cas, le bonobo étant un citoyen congolais, qu’on ne retrouve nulle part ailleurs qu’on Congo, ainsi ils étaient obligés de payer une somme de Cinq mille dollars de dédommagement à l’Etat congolais ».
Cassinga reconnait par ailleurs que, ce dossier est un premier étant donné son caractère inédit dans l’histoire d’arrestation des trafiquants en RDC. Ce dernier a été l’ouverture d’une succession d’autres dossiers qui ont atteint leur climax.
Mais en général, la liste est longue, confirme l’activiste, « Nous avons contribué à plus de mille arrestations et avons amené plus de 600 trafiquants d’animaux devant la justice. Nous avons également plus de 200 autres dossiers qui ont été condamnés et pour le moment, il y a trois dossiers au niveau du tribunal. Nous avons effectué le sauvetage de plus de 400 animaux de différentes espèces et plus d’une centaine des grands singes que nous avons réinstallés dans les différents sanctuaires de la RDC ».
Et les défis…
Adams Cassinga savait bien à quoi il pouvait s‘attendre. Si ce dernier s’était assigné la mission de la « conservation de la nature » à travers son organisation, il comptait bien y parvenir grâce aux enquêtes sur les réseaux de trafiquants, cela en étroite collaboration avec les autorités pour mettre la main sur ces derniers. On ajoute aussi le suivi judiciaire vers les instances ad-hoc, mais aussi et surtout la sensibilisation communautaire sur les lois et textes relatifs à la conservation de la nature…
Conserv Congo a plus de 80 enquêteurs, volontaires et employés à temps plein qui combattent le trafic illicite des espèces fauniques depuis sa création, et ce ; malgré la question sécuritaire qui se pose.
« Nous rencontrons beaucoup de difficultés, mais le plus grand obstacle dans notre travail c’est la « sécurité » de nos enquêteurs, nous en avons au moins quatre-vingt, leur sécurité est souvent un challenge, deuxièmement l’administration congolaise dans ce secteur est trop lourde, extrêmement lourde que même avec l’évidence à l’appui, les dossiers trainent, les jugements également. Nous faisons souvent des appels mais qui trainent aussi parce que le personnel du ministère n’est pas efficace vu son effectif très minime. Il faut associer à cela le manque des fonds. La RDC est parmi le peu des pays du monde qui reçoivent trop peu des fonds dans la conservation de la nature, la conservation de la nature est encore dans les mains des étrangers. Par conséquent, les organisations de base ne bénéficient pas de ces dits fonds… » confie Adams.
Les projets d’avenir demeure « plus de capitaliser sur la justice, sur les crimes relatifs à la faune, avoir un tribunal exclusivement pour ces genres de crimes. Ces tribunaux nous aideront à être expéditif dans les jugements, et ça sera aussi un moyen de créer une certaine répression en ce qui concerne les crimes fauniques, nous pensons aussi à la création de plusieurs sanctuaires pour le bien-être des animaux confisqués et sauvés issus de trafic illicite… il y a aussi la réintroduction de tous les animaux sauvés et capables dans leur habitat naturel, la réduction du trafic d’espèces sauvages et du braconnage de 80 pour cent dans le pays, la réhabilitation des anciens braconniers et trafiquants volontaires ayant purgé leur peine mais aussi et surtout, essayer de voir comment faire de communautés riveraines une plaque tournante dans la conservation de la nature en RDC ».
Adams Cassinga est tout simplement un héros pour la faune congolaise que la National Geographic Society l’a reconnu et l’a nommé « Explorateur Émergent » de la classe 2020. Il est ainsi le premier congolais de ce genre que l’histoire s’en souviendra.
Sylvain-Gauthier KABEMBA
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