RDC : Propos tribalistes et xénophobes de Dominique Munongo, quid du soutient d’Olivier Kamitatu ? [OPINION]

Les propos injurieux et outranciers à l’endroit des ressortissants du Kasaï tenus par Mme Dominique Munongo Inamizi, député nationale de son état et membre du parti politique Ensemble pour la République de Moïse Katumbi n’ont pas cessé d’alimenter la désapprobation unanime. Pour l’instant, une plainte a été déposée contre elle pour incitation à la haine tribale et la xénophobie.

Alors que l’opinion attendait des excuses de sa part pour celle qui dit s’assumer et reconnait que son père fut ministre de l’Intérieur de la sécession Katangaise, son parti ne s’est pas non plus désolidarisé des propos jugés séparatistes. C’est tout le contraire qui s’est produit par un soutien inattendu du « théoricien et maître à penser » de surcroit Directeur de Cabinet et porte-parole de Moïse Katumbi qui s’est fait.

En effet, sur son compte Twitter et au travers d’un long message ; Olivier Kamitatu prend la défense de Dominique Munongo Inamizi qui selon lui, a décrit avec courage « des faits et réalités qui sont les nôtres ». De quels faits voudrait parler Kamitatu, ceux « séparatistes, tribalistes et xénophobes » de Mme Munongo ?

« Incitateurs de haine et de divisions », Mr Kamitatu risque d’en être compté parmi car lui qui a émigré au Katanga et vivre auprès de Moïse Katumbi n’en est pas originaire non plus et croit-il s’y être intégré plus que les Kasaïens qu’il semble fustiger.

La vie étant un éternel recommencement, l’histoire du passage au sein du Mouvement de Libération du Congo (MLC) nous enseigne. De Bruxelles durant les études à la guerre de libération dans le maquis de l’Equateur et en arrivant au pouvoir à Kinshasa, ce fut la pluie et le beau temps aux côtés de Jean-Pierre Bemba. Avec l’arrestation arbitraire de Bemba par la justice internationale de la Cour Pénale Internationale (CPI), était venu le temps de reniement, trahison et témoignage contre hélas.

De plus et insidieusement sans peut-être en mesurer les graves conséquences, Mr Kamitatu injecte les termes propres à « L’extrême droite européen » dans la réalité politico-sociale congolaise en parlant de « certains modèles de comportements propres à un groupe ethnique et l’inexistence de ces mêmes modèles de comportements dans un autre groupe ethnique ».

S’il faut s’en tenir à son discours et pour ne pas falsifier l’histoire, le groupe ethnique de « Bayeke » dont se réclame Mme Munongo est-il au départ congolais ? Non, ce sont des envahisseurs venus de la Tanzanie voisine après avoir traversés le Lac Tanganyika dans les années 1840 pour s’installer au Congo contrairement aux Baluba du Kasaï et du Katanga dont l’ancêtre commun Ilunga Mbidi a toujours été sur les terres congolaises.

Une courte mémoire sélective…

Une « mémoire courte et sélective », c’est le moins que l’on puisse dire de Mr Olivier Kamitatu ; Directeur de Cabinet et porte-parole de Moïse Katumbi lorsqu’il ajoute de l’huile sur le feu dans « L’affaire Kasaïenne » de Mme Munongo.

Comme si le même Kamitatu s’était senti visé par les propos de Gabriel Mokia sur les ressortissants de sa province de Bandundu à l’époque, en bon théoricien de Twitter ; sa réplique était plus rapide. 

Au nom de cette « mémoire courte », le maitre à penser du parti Ensemble pour la République ne s’offusquait-il pas contre les propos de Gabriel Mokia jugés par lui « d’outranciers et injurieux à l’endroit des ressortissants de Bandundu » qui « vont sans nul doute conduire plusieurs associations à réagir » selon ses écrits. Et le même Kamitatu soutient aujourd’hui la même truculence récidiviste de Mme Munongo qui n’en est pas à sa première vis-à-vis des Kasaïens.

Cette affaire Kasaïenne aurait pu être une occasion pour Kamitatu de sa taire. Président du parlement et plusieurs fois ministre sous Joseph Kabila après la trahison contre Jean-Pierre Bemba et le MLC, qu’a fait Olivier Kamitatu pour sa province d’origine, le grand Bandundu et Kikwit en particulier qui n’a même pas un hall d’accueil sur sa piste d’atterrissage d’avions ?

Il aura fallu attendre la générosité de son nouvel ami Moïse Katumbi auprès de qu’il s’est rallié et sur demande d’une tierce personne, l’épouse de feu Katumba Mwanke pour qu’un « don d’une unité de soins intensifs » « soit fait à l’hôpital de sa province » ; allez-y comprendre !

Depuis Genève et le retrait de Félix Tshisekedi de l’Accord Lamuka, un constat pourtant ; tout a été et est fait chaque pour saper de l’intérieur comme à l’extérieur tous les efforts du nouveau régime de sortir le pays du bourbier légué par celui précédent de Joseph Kabila. Kamitatu s’était activé en coulisses, aujourd’hui le fruit est mûr avec le front Katangais qui vient de s’ouvrir. Et ce, sans oublier la récupération de Delly Sesanga comme il s’en félicite.

Qu’attend toujours le parti politique Ensemble pour la République de sortir de l’Union Sacrée de la Nations jusqu’à ce jour ? Les consultations de Moïse Katumbi se poursuivent-ils indéfiniment jusqu’à sa candidature pour la présidentielle de 2023 ? Le temps n’est-il donc pas venu de s’assumer politiquement, et Moïse Katumbi devrait se méfier des charlatans « théoriciens » politiques dont la traîtrise est légendaire avant qu’il ne soit peut-être trop tard.

Le savoir vivre ensemble

Dans le cadre du « changement du narratif » prôné par tous, c’est le savoir vivre ensemble qui devrait primer dans la mentalité congolaise, en commençant par celle des politiques. Contrairement à l’opinion répandue, les Kasaïens ne sont pas des « profiteurs » et tous ne sont pas « mangeurs de chiens ». Que dire alors des chinois et autres vietnamiens qui sont des gros mangeurs de la viande canine (chien) et qui sont plus développés que les katangais ?   

Pour sa part, le Président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso Nkodia Mpuanga a tenu à recadrer son collègue députée nationale Mme Munongo : « Nous sommes législateurs. Nous devons respecter la Constitution et les autres lois du pays. Chaque congolais est libre de s’établir là où il veut, personne ne peut l’en empêcher. Pas de dérapage ni excès de zèle. Vous les députés nationaux vous avez l’obligation de défendre dans vos circonscriptions électorales respectives tous les congolais peu importe leurs origines ».

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Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi