RDC : Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi de retour au pays pour affronter un nouveau procès

C’est nuitamment que le jet privé ramenant à Kinshasa Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi, son épouse Hamida Chatur et son secrétaire particulier Michel Moto ; a atterri sur le tarmac de l’aéroport international de la N’Djili en provenance de l’Europe.  

En liberté provisoire depuis le 6 décembre 2021 et quatre mois depuis qu’il partait vers la France le 03 janvier 2022 pour des « soins appropriés », Kamerhe est demeuré plus que discret. Le toujours très influent ex-directeur de Cabinet du Président de la République Félix Tshisekedi revient au pays pour affronter un 3ème procès en appel après l’annulation par la Cour de Cassation le 11 avril 2022 de l’arrêt de la cour d’appel de Kinshasa Gombe l’ayant condamné à 13 ans de prison pour corruption et détournement de fonds publics.

Pour ce qui apparait comme une demie victoire du président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), dont les supporters ont toujours dénoncé un « procès politique », la décision de la Cour de Cassation n’est en soi qu’une étape, un nouveau procès devant avoir lieu devant une autre Cour d’appel autrement composé pour le rejuger sur le fond de l’affaire.

Pour la poignée des proches qui l’ont vu, l’homme politique va mieux qu’avant son départ même « s’il n’est pas totalement guéri » affirme un cadre de son parti. C’est dans cet état de soulagement temporaire qu’il devra de nouveau affronter les juges dans son procès réouvert en son absence la semaine dernière.

Loin du triomphalisme de la semaine dernière après la décision inattendue de la Cour de Cassation, « la prudence quant à l’issue de cette affaire s’impose, le dossier est tellement sensible » tempère autre cadre de son parti.

Vital Kamerhe n’est pas guéri, mais soulagé, nuancent ses proches. Ils décrivent tout de même un homme en forme et déjà apte à reprendre la gestion quotidienne de son parti, en attendant l’issue de son procès.

Quid d’un avenir politique

Pour celui qui est présenté comme un « phœnix » de la politique congolaise depuis plus de de 20 ans, des scénaris ont été imaginés comme des rumeurs répandus sur son « possible retour aux affaires » ; et ce, à un an des échéances électorales dont la présidentielle de 2023.  

De la prison à la primature comme le fut Bruno Tshibala Nzhenze, Kamerhe serait même présenté comme le « joker » de Félix Tshisekedi qui reste lié à lui par l’Accord de Nairobi avec la naissance de la plateforme électorale Cap pour le Changement (CACH) après leur retrait de celui de Genève créant Lamuka.

Un pari risqué tout de même risqué pour Félix Tshisekedi de le faire revenir au centre du jeu, surtout que son ancien bras droit a été condamné à deux reprises pour corruption et détournement des deniers publics. En attendant, ses avocats-conseils préparent leur défense devant les nouveaux juges dont la décision finale pourrait surprendre tout le monde.

L’ancien Directeur de cabinet du Président de la République avait été condamné en première instance en avril 2020 à 20 ans de prison, peine réduite à 13 ans en appel pour détournement de près de 50 millions de dollars américains. Cette somme était allouée au programme dit de « 100 Jours du Chef de l’Etat » pour la construction de maisons préfabriquées pour des militaires et des policiers. Était également condamné dans ce dossier le  fonctionnaire de la présidence de la République Jeannot Muhima.

Son co-accusé toujours en détention

Alors qu’il bénéficie de toutes les mesures de « mansuétudes » vu son rang politique, son principal co-accusé, l’homme d’affaires libanais Samih Jammal, plus de 80 ans ; demeure toujours en prison malgré les demandes répétées d’une libération provisoire de ses avocats. En appel et vu son âge avancé, il avait été condamné à 6 ans détention.

Comme Kamerhe jadis et selon son avocat, Samih Jammal se trouve dans un centre médicalisé dépendant de la prison de Makala, mais dans un état préoccupant. « Nous nous réjouissons de la possibilité offerte à monsieur Kamerhe de pouvoir se soigner à l’étranger, en revanche nous ne comprenons absolument pas la décision de la Cour de Cassation, les décisions prises par les gouvernements successifs et l’insensibilité qu’ils ont tous par rapport à la situation hautement dangereuse, inquiétante et grave de notre client » expliquait Me Jamal Taleb, avocat au Barreau de Paris et conseil de Samih Jamal à la libération provisoire de Kamerhe en décembre 2021.

A lire aussi : RDC : Dossier Vital Kamerhe, la Cour de cassation renvoie l’affaire devant la Cour d’appel https://www.afriwave.com/2022/04/11/rdc-dossier-vital-kamerhe-la-cour-de-cassation-renvoie-laffaire-devant-la-cour-dappel/

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

print
Rédaction

Recent Posts

NOUVELLES TECHNOLOGIES : « Alliance Cloud/IA » au rendez-vous de la 13ème Edition des ATDA d’Abidjan

La 13ème Edition des Assises de la Transformation Digitale en Afrique (ATDA) et Village Numérique…

2 heures ago

Firmin Mvonde Mambu et sa petite prestigieuse acquisition immobilière cash au cœur de Bruxelles

Alors que les Etats Généraux de la Justice Congolaise du 06 au 13 Novembre 2024…

22 heures ago

CPI : Une enquête contre le procureur Karim Khan accusé de comportement sexuel inapproprié présumé

Par : RFI   Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas Le procureur de la Cour…

1 jour ago

MEDIA : De Kinshasa à Lourdes, Hubertine Mbungu Mwema parle de sa passion pour la RDCongo [TEMOIGNAGE]

Fille de journaliste et pionnier de l’indépendance Joseph Mbungu Nkandamana dit le « Mukandier » pour ses…

2 jours ago

DIASPORA : Redeemed Women Ministry holds its 4th London Conference

As every year, « Le Ministère Femmes Affranchies » is holding its « Mega Conference » in the City…

2 jours ago

RELIGION : Le Ministère « Femmes Affranchies » tient sa 4ème Conférence Internationale de Londres

Comme chaque année, « Le Ministères Femmes Affranchies » organise sa « Méga Conférence » dans la Ville de…

2 jours ago