C’est en solitaire que le colonel Eddy Kapend a commémoré son 17 mai 2022, journée dédiée aux Forces Armées des FARDC au cours d’une conférence de presse tenue à l’Hôtel Sultani de Kinshasa.
Qu’on l’aime ou non, l’homme ancien aide de camp du Président Laurent-Désiré Kabila a toujours son bagout. Dans sa tenue militaire olive kaki, casquette bien vicé sur la tête et son petit bâton de commandement toujours à la portée de sa main, il demeure vif et intelligeant.
Après une minute de silence en mémoire de celui qu’il dit toujours dit être son « père », le Président assassiné Laurent-Désiré Kabila Ka Makolo, Eddy Kapend réitère une fois de plus ce qu’il a toujours affirmé depuis les jours de son arrestation, de sa condamnation à mort et de sa libération 20 ans après par la grâce présidentielle accordée du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi à savoir : « Je ne porte pas sur mes mains le sang de Mzée Laurent-Désiré Kabila à qui comme fils, je suis resté loyal avant, pendant et après ses fonctions. Ce que je retiens de cet épisode douloureux [son assassinat NDLR] en tant que combattant, voudrais-je dire soldat ; c’est le serment qu’il nous a légué à savoir : Ne jamais trahir le Congo ».
En attendant un jour de dire sa vérité, le Colonel Eddy Kapend a martelé : « J’ai été injustement mis en prison, l’opinion manipulée et trompée et manipulée ». Du Président de la République Félix Tshisekedi, ce sont des mots aimables qu’il a eus : « M’interdire de remercier le chef de l’État Félix Tshisekedi, c’est comme interdire Lazare de remercier Jésus. Je dédie ma loyauté au chef de l’État et je me mets à la disposition de la patrie pour le reste de mes jours ».
Résilient, l’ancien aide de camp de Laurent-Désiré Kabila en a profité pour expliciter le serment de feu l’ancien Président de la République : « A l’occasion de la commémoration de la date du 17 mai, laquelle a une grande signification à mes yeux comme à beaucoup d’entre, ma ferme conviction s’agissant du progrès social et de la réconciliation nationale ; préserver l’unité du pays est un devoir sacré pour chacun d’entre nous ».
Se faisant écho du « Forum pour l’Unité et la Réconciliation des Katangais » qui s’est ouvert ce même 17 mai à Lubumbashi et qu’il considère à « géométrie variable », le Colonel Eddy Kapend s’est dit « malade à l’idée de savoir que c’est ce jour qu’on célèbre la libération que les katangais se réunissent pour se réconcilier… On ne réconcilie pas seulement les frères d’une même province, le Congo est un ensemble et ma vision est de demander à tous les congolais de rester Unis. Ce qui se passe au Katanga c’est de la manipulation ».
« S’il doit y avoir la réconciliation, c’est entre les politiciens et le peuple qui a faim. Les politiciens ont plusieurs mécanismes pour la réconciliation et le parlement existe. Cette rencontre de Lubumbashi n’a rien de réconciliation. Réunir les gens pour parler des choses qui n’ont aucun intérêt pour la République, c’est dangereux, car les anciennes provinces étant déjà démembrées, plus lieu de parler de Grand Katanga, Grand Bandundu » a-t-il soutenu.
Se considérant comme aussi un « notable Katangais », pour lui ce forum de Lubumbashi « trahit la vision et le serment de Mzée Laurent-Désiré Kabila car ségrégationniste ».
Le pays commémorait le 17 mai 2022 le 25ème anniversaire de l’entrée des troupes rebelles de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) dans Kinshasa et la prise du pouvoir après la fuite du Maréchal Mobutu Sese Seko, une journée dédiée aux Forces armées de la RDC.
A lire aussi : RDC : Ouverture du Forum pour l’Unité et la Réconciliation des Katangais à Lubumbashi https://www.afriwave.com/2022/05/17/rdc-ouverture-du-forum-pour-lunite-et-la-reconciliation-des-katangais-a-lubumbashi/
Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
