« Il n’y a point d’homme qui débite et répande un mensonge avec autant de grâce que celui qui le croit »
Dans l’arène politique, il est impossible de ne pas mentir, au moins par omission. Pour réduire les risques, les acteurs disposent de stratégies discursives bien rodées : celles de l’oubli, du flou, de la dénégation, comme celles choisis par Kabund ce 18 juillet 2022, en un délire inepte à base de refus d’évidences, de propagande imbécile, de pulsions suicidaires, et pour tout dire d’aveuglement assez terrifiant ; et de la raison d’État, on tient l’action secrète.
La métamorphose est en apparence seulement extraordinaire du point de vue de la narrativité de son discours tant le fossé est énorme entre le dérapage et la réalité. Tellement c’est gros, croit-il lui-même à ce qu’il raconte ? Ne chercher pas un sens à ce qu’il dit, même dans le rêve le plus fou, l’essentiel est dans l’insulte faite à son ancien patron, dont l’action continue à changer le monde, même si la réalité sociale n’a pas encore rattrapé la réalité politique et physique.
En répétant de fausses allégations sans fondement contre le Président de la République et son administration dévoilent ses liens avec l’opposition aux faits et à la réalité des saboteurs, qui hier encore fossoyeurs de tout ce qui se fait de bien aujourd’hui. Ils espèrent se hisser tout en haut en tant que farce politique de demain. Il ne s’agit pas de simples recettes mais d’un décodage systématique qui devient le langage unique de référence, utilisé dans le débat politique suranné et les médias à la solde, si fortement investi dans ce fantasme fantaisiste. Rappelons que la présentation faisandée des faits, ayant subis un « montage » préalable (donc un complet trucage !), avec, en interlignes ; tous les marchandages des…lobbies, etc… « ne peut pas » être de l’actualité. Jamais. … Ni de l’information. Encore moins.
Qui de lui, de Fayulu ou de mon cher ami Ambongo trouvera une innovation dans l’insulte gratuite. Les formules qu’ils utilisent sont usées jusqu’à la corde et ne sont crédibles que pour eux-mêmes, car ils sont obligés de se convaincre, faute d’une opposition politique véritable, il faut trouver à s’opposer aux faits. Il y a des vérités qui ne sont pas bonnes à dire, il y a des mensonges qui sont bons à proférer.
Chacun sait qu’après son arrivée au pouvoir, en 2019, le Président Félix Antoine Tshisekedi s’est attelé à la tâche gigantesque de déboulonner le système mafieux du pouvoir et de trafic d’influence en tout genre installé sous le régime d’occupation et de nettoyer les écuries d’Augias dans tous les secteur de la vie du pays. Incapables d’appréhender le réel ou le refusant tout bonnement, tous ceux qui se sont sentis lésés sont allés grossir les rangs de l’opposition aux faits et à l’histoire immédiate. Ils se sont inventé un monde à eux et en sont réduits à tanguer, comme de « chauve-souris » ou vagabonds politiques qui se croyaient chauves, sur un sol qui se dérobe sous leurs pieds.
D’une époque à l’autre, le plus difficile, lorsqu’on vit une période de profonds changements, c’est que personne ne se soucie de vous informer que le temps ont changé et que rien ne sera plus comme avant. Seule subsiste la propagande, la manipulation et la tromperie. Ce qui compte, dans le mensonge, n’est pas son fait mais le motif qui le suscite. D’une manière générale, il est un acte de langage qui obéit à trois conditions : énoncer le contraire de ce que l’on sait ou pense ; en être conscient, ce qui en fait un acte volontaire ; donner à son interlocuteur des signes qui fassent croire à celui-ci que ce que l’on énonce est identique à ce que l’on sait ou pense, ce qui distingue le mensonge de l’ironie.
Et dire que ce type, qui a ainsi mémorisé son lexique d’insultes à la grande satisfaction de ceux au service desquels il a été catapulté sans leadership avéré depuis longtemps mis, s’est trouvé à la tête de l’UDPS, pendant plusieurs années de suite par erreur induite sans doute de casting, avec un bilan boomerang aussi négatif qu’en dresse Mende, qui l’a presqu’accuser d’être atteint d’un « syndrome du petit homme » et de vouloir changer l’histoire par « la violence », et que percevaient confusément les adhérents de l’UDPS, on se rend bien compte, aujourd’hui, qu’il fallait le faire partir absolument, dans la mesure où son apport intellectuel et stratégique, à ce grand parti au de la majorité présidentielle, n’a pas été à la hauteur des enjeux ni des attentes.
Ce moment marque donc un point d’inflexion qu’il a lui-même voulu crucial. Son suicide politique, qu’il fait coïncider avec le pire moment de l’aggravation de la guerre d’invasion de l’Est, a été précédé par des pratiques fort répréhensibles qui ne manqueront pas tôt ou tard de rattraper notre frondeur impertinent, montre à quel point il est totalement décérébré et nuisible même pour sa propre carrière politique. Il ne reste plus qu’à constater que l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), où il s’est rendu coupable de plusieurs détournements des fonds, lui a plus apporté que lui n’était, dans sa grande misère intellectuelle, en capacité de donner à l’UDPS.
Bien au contraire, il a réduit à néant la grande espérance des militants et combattants, des communicateurs, des leaders d’opinion, etc. ; qui n’attendaient qu’une chose, une impulsion vers des sommets de la politique congolaise. Mais Kabund était très loin de toutes ces attentes et n’a toujours rien compris de la situation même après sa mise à la touche et devient un grand opposant aux faits et gestes de celui qu’il s’est choisi comme ennemi personnel.
Construit de toutes pièces par l’UDPS, le point d’interrogation de sa propre déconstruction sans la moindre éthique propre est-il nécessaire ? Lorsqu’on parle de Kabund, c’est bien de l’homme lui-même ; de sa clique, de son système de corruption ; de la construction de son simulacre de militantisme, de sa complicité active entachée de chantage, qui le soutiennent. Il est dans la tourmente, – et son expression est aujourd’hui plus pervertie, plus partisane, plus détestable, plus improductive ; et elle est faite pour alimenter les médias sociaux avides de l’invraisemblance dans ce style qui est aussi le leur propre, en infracteur candidat potentiel à la servitude pénale. Et quelques signes montrent déjà qu’il a eu l’audace de quitter sa zone de confort et l’intrépidité de se mettre dans une zone de possible tempête pour son passé très chargé, pour sa position actuelle eu égard à ses ambitions démesurées et à sa sécurité.
« Un mensonge d’épreuve est comme une première charge qu’on met dans une pièce d’artillerie pour l’essayer ; c’est un mensonge qu’on lâche à propos, pour sonder la crédulité de ceux à qui on la débite ».
Il y a des vérités qui ne sont pas bonnes à dire, et, il y a des mensonges qui sont bons à proférer. Ce qui compte, dans le mensonge, n’est pas son fait mais le motif qui le suscite. D’une manière générale, il est un acte de langage qui obéit à trois conditions : énoncer le contraire de ce que l’on sait ou pense ; en être conscient, ce qui en fait un acte volontaire ; donner à son interlocuteur des signes qui fassent croire à celui-ci que ce que l’on énonce est identique à ce que l’on sait ou pense, ce qui distingue le mensonge de l’ironie. Mais la signification de cet acte dépend, elle, des circonstances de l’énonciation, des motifs qui y président, des effets qu’il produit. Il n’y a donc pas de mensonge en soi, pas plus qu’il n’y a de menteur en soi. Il n’y a de mensonge que dans une relation, en fonction de l’enjeu que recouvre cette relation, et du regard de celui qui peut détecter le mensonge.
Dire, par exemple, que la Deuxième Guerre mondiale n’a pas eu lieu te confère un statut d’opposant aux faits, à plus forte raison quand on s’oppose à l’histoire immédiate : non, aujourd’hui ce n’est pas vendredi mais mercredi, tout en niant la réalité des faits ; ou sous un orage dire que pour soi il ne pleut pas. L’opposition aux faits est passé maître dans ce genre d’élucubrations déroutantes à dessein.
Bref des vraies conneries, comme par exemple, être rwandais et dire que l’on n’est pas rwandais mais congolais. Il n’empêche qu’il y a tromperie. Tromperie des citoyens du fait de la distorsion entre les paroles d’engagement et les actes réalisés, mais, diront certains, une tromperie nécessaire car elle n’est pas destinée à protéger des personnes dans leurs agissements délictueux, mais à servir le bien commun.
C’est ce type d’irréalité qui nourrit l’opposition que revêt en vedette, aujourd’hui pendant que la guerre à l’Est gagne en intensité, un certain Kabund, qui s’’est fait frauduleusement un nom en passant pendant longtemps pour un rund du Katanga et ferait désormais partie de l’oligarchie mercantile prédatrice qui s’est accaparée du patrimoine minier congolais. On ne serait pas surpris de le découvrir comme pour l’autre mythomane Fayulu en demi-Dakar, malgré la bienveillance mafieuse de son parrain Ambongo, le point cardinal de l’opposition aux faits et à toute réalité.
C’est une manière de faire de la politique face au vide sidéral et au déficit de politique ! Mais Ambongo est un bon traître, c’est-à-dire un traître-habile, et comme les menteurs-habiles saupoudrent leurs mensonges de quelques grains de vérité, il assaisonne sa trahison de quelques clins d’œil de fidélité qui ne durent que le temps de prononcer la phrase. C’est enrobé d’une fausse érudition.
Ambongo sans peur, Fayulu sans pays, Olive sans huile, Kamerhe cent jours et sans servitude pénale ainsi que tous les non-patriotes sans mérite pour le Congo, dont Ponyo sans Matata (monsieur Hakuna Matata, alias Al Mapone, le sicilien, même quand 250 millions sont détournés ; il est de bons conseils pour tout détournement. Avec lui, les tribunaux deviennent incompétents, véritables opposant politique des faits établis).
Mieux vaut dans ce pays être un opposant des faits plutôt qu’un politicien d’opposition, c’est plus difficile puisqu’il faut des idées politiques à défendre. Il est plus facile d’être Charly Hebdo et Charlot que d’avoir des idées et défendre une orthodoxie politique singulière, une loyauté, une constance, une ligne de conduite qui vous démarque des autres vagabonds politiques, attirés par la corruption, en véritables girouettes. C’est le cas de l’opposant Ambongo, qui donne l’apparence de ne pas tourner quand le vent tourne. Il est le produit vectoriel des vents opposés et donc une différentielle socio-politico-financière du moment. Il est à lui tout seul une bourse financière à Kinshasa, où la côte de certaines écuries d’Augias de la collaboration étrangère ne faiblit pas.
C’est pourquoi il est si difficile de le définir comme s’il s’agissait d’un cyclope et de le distinguer entre plusieurs antéchrists … Il est l’Antéchrist en personne et le plus grand d’entre eux, les autres ne le sont que sur la dorure marginale de la bordure de leur accoutrement d’apparat et dans la grandiloquence des rituels lucifériens criminels. Quelle prouesse que cette poésie dramatique sans le moindre ver, une épitaphe avant l’heure, mais toutefois avec du rythme et un tempo saisissant d’un instant mythologique pour une légende vivante, Ambongo, bon vivant par nous bien aimé et opposant le plus représentatif ; un point cardinal, surtout illuminé comme un phare marin sous l’occupation, ce moment, intense et plein de nostalgies, de sa vie d’homme-orchestre de l’ancienne classe politique sans boussole ni équerre, aujourd’hui naufragée de la politique et complètement à la rue, mais alors à la rue. C’est-à-dire qu’il est du genre à s’adapter à la nouvelle dynamique du monde sans y rien comprendre. Pouvait-il en être autrement ?
Mais la stratégie de dénégation, comme la pratique Kabund et ses autres condisciples, pervers narcissiques mythomane, vient souvent compléter une stratégie de détournement sociopathique de la vérité : il y a d’abord détournement, puis, pour le renforcer, recours à la dénégation des faits et donc de la réalité. Les stratégies employées jouent sur l’impossibilité immédiate d’apporter la preuve de l’implication des pervers narcissiques mythomanes dans les affaires de corruption des mœurs et de la sociopathie, ambiantes.
Mais le temps ne jouent pas toujours en leur faveur, à condition d’asseoir un Etat de droit et un bon état de droit devant mettre fin à toute pratique frauduleuse de cette mafia politico-économique. L’état de grâce tiendra le temps que tu dépenses l’argent des mines dont tu disposerais encore, quelques jours dans le meilleur des cas. Puis très vite c’est le retour de bâton d’autant plus violent qu’il aura été retardé. Comment le savons-nous ? Toujours le réel miracle du feed-back (se nourrir, feed, en retour, back) – les boucles de rétroactions qui « disent » tout sur l’action).
On parle de mythomanie à partir du moment où le mensonge est pathologique. Les causes de la mythomanie relèvent souvent d’un choc émotionnel, d’un échec professionnel ou de n’importe quel événement dont la portée négative semble impossible à assumer pour la personne qui le vit. Elle fuit la réalité qui la fait souffrir et s’invente un autre monde plus serein, loin de l’UDPS et du bal des chauves, fait de mensonges.
Le comble est que le mythomane n’est pas conscient de son trouble psychique. C’est à son entourage de le convaincre de consulter un spécialiste. Même alors, il n’existe pas de traitement à proprement parler. Seule une analyse psychiatrique pourra aider cette personne à retrouver les causes enfouies de sa maladie, et ainsi trouver une voie vers la guérison après la surprenante pousse des cheveux à celui qui a voulu longtemps se mêler au bal des chauves. Le mythomane n’est pas conscient de son trouble psychique.
C’est à son entourage de le convaincre de consulter un spécialiste. Mais il n’existe pas de traitement à proprement parler. Seule une analyse psychiatrique pourra aider cette personne à retrouver les causes enfouies de sa maladie, et ainsi trouver une voie vers la guérison. Dans le cas d’espèce, cette prise en charge psychiatrique pourra se faire plus facilement en prison, suite à la gravité des voies des faits.
Bruxelles, le 20 juillet 2022
LAUTREINFO / Christophe Mwanza Chabunda