Des incidents graves avec mort d’hommes et au moins 14 blessés sont intervenus dans cette journée du 31 juillet 2022 au poste frontière de Kasindi dans la région de Beni en province du Nord-Kivu. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit « outré » de la mort dimanche de deux personnes lorsque des Casques bleus ont ouvert le feu.
Au moins deux personnes ont été tuées après que des militaires de la Monusco ont tiré à balles réelles sur des civils pour débloquer le poste frontière cadenassé entre la RDC et l’Ouganda. Dans une vidéo de l’incident largement partagée sur les réseaux sociaux, on voit des hommes dont au moins un en tenue de policier et un autre de militaire congolais, s’avancer vers le convoi immobilisé de l’autre côté de la barrière fermée à Kasindi. Après un échange verbal, on voit les Casques bleus tirer des coups de feu, avant d’ouvrir par la force la barrière et de franchir le poste.
Alors que des manifestations de la population parfois violentes contre la présence de la Monusco en RDC depuis plus de 25 ans sans aucun résultat probant, Joël Kitausa ; le président de la société civile urbaine de Beni a affirmé aux médias que « les soldats de la Monusco ont tiré sur des manifestants qui les empêchaient d’entrer sur le sol congolais ».
De son côté et dans un communiqué, le Bureau du porte-parole et des relations avec les médias écrit : « La Représentante spéciale du Secrétaire Géneral des Nations Unies et chef de la Monusco, Madame Bintou Keita, vient d’apprendre avec stupéfaction l’incident grave qui s’est produit, ce matin, à Kasindi à la frontières entre la RDC et l’Ouganda. Au cours de cet incident, des militaires de la Brigade d’intervention de la force Monusco de retour de congé, ont ouvert le feu au poste frontalier pour des raisons inexpliquées et forcé le passage. Cet incident grave a causé la perte en vie humaines et des blessés graves ».
Après avoir reconnu il y a quelques semaines son incapacité à combattre les groupes armée considérés par elle comme une armée conventionnelle, la Monusco fait état d’un comportement inadmissible dans le chef de son contingent en RDC : « Face à ce comportement inqualifiable et irresponsable, les auteurs de la fusillade ont été identifiées et mis aux arrêtes en attendant les conclusions de l’enquête qui a d’ores et déjà commencé en collaboration avec les autorités congolaises. Les contacts ont été également établis avec le pays d’origine de ces militaires pour qu’un procédure judiciaire soit initiée urgemment avec la participation des victimes et des témoins, afin que des sanctions exemplaires soient prises dans les meilleurs délais ».
En conclusion dudit communique, on y lit avec légèreté que : « La Représentante spéciale du Secrétaire Géneral ; Madame Bintou Keita, est profondément choquée et consternée par ce grave incident. Elle présente ses condoléances les plus attristées aux familles de victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés ».
Toute chose restant égale par ailleurs et comme en 1960 avec les casques bleus ghanéens qui avait empêché le héros national et Premier ministre Patrice Lumumba de sorti de sa résidence alors que Mobutu le rechercher et l’on connait la fin de l’histoire, la Monusco tue aujourd’hui tue la population congolaise qu’elle était censée protéger.
Le temps n’est-il pas finalement venu que cette force militaire onusienne, la plus grande déployée en temps de paix depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale quitte la RDC où elle est devenue plus « affairiste » que protectrice ? La question ne mérite même pas d’être répondue.
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Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi