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RDC : Le porte-parole de la Monusco Mathias Gillmann indésirable dans le pays

Le porte-parole de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), Mathias Gillmann ; désormais « indésirable » dans le pays. C’est la demande du gouvernement congolais via son ministère des Affaires étrangères dans un courrier daté du 28 juillet 2022 dont afriwave.com a pris connaissance.

Dans cette lettre, le porte-parole de la Monusco se voit notamment reproché des déclarations « indélicates et inopportunes » non détaillées qui ont contribué, selon la diplomatie congolaise à « l’exacerbation des tensions, mais qui ne sont pas détaillées dans le courrier. Le 26 juillet, Patrick Muyaya, ministre de la Communication avait déjà dénoncé « des déclarations des différents porte-paroles des Nations unies que nous avons considérées comme maladroites et qui ont ravivé le feu ».

« Au regard d’exacerbation regrettable actuelle des tensions entre la population civile et la Monusco particulièrement au nord Kivu dues notamment aux déclarations indélicates et inopportunes du porte-parole de la Monusco, Mathias Gillmann, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo considère que la présence de ce fonctionnaire sur le territoire national n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité si indispensable entre les institutions congolaises et la Monusco en vue, non seulement du meilleur accomplissement du mandat confié à cette dernière par le Conseil de Sécurité des Nations Unies mais aussi de faire aboutir le plan de transition aux fins de son retrait définitif de la République Démocratique du Congo d’ici à l’horizon 2024 comme convenu », peut-on lire dans cette correspondance.

« La présence de ce fonctionnaire sur le territoire national n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité si indispensable entre les institutions congolaises et la Monusco. Le Gouvernement appréciera beaucoup que des dispositions soient prises pour que Monsieur Mathias Gillmann quitte le territoire congolais dans le plus bref délai et saura gré à la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) de bien vouloir accorder à la présente toute attention qu’elle requiert ainsi que le bénéfice de l’urgence » écrit Christophe Lutundula, le ministre congolais des Affaires étrangères à la cheffe de la Monusco.

Cette demande du gouvernement congolais aux Nations unies intervient alors que les relations sont tendues entre les deux parties. Tout a commencé par une déclaration du porte-parole de la mission onusienne en RDC sur la capacité de frappe de mouvement terroriste du M23 qui occupe depuis plus d’un mois l’importante cité frontalière de Bunagana. Un aveux d’échec de la Monusco qui se dit « incapable d’affronter une armée conventionnelle » traduit son incapacité qu’aucune stabilisation n’a jamais été prouvée depuis plus de 25 ans de sa présence en RDC.

Au cours de son point de presse animé le mercredi 13 juillet, Mathias Gillmann expliquait que les terroristes du M23 disposaient « des armes plus sophistiquées que ceux que détenaient la Monusco et les FARDC, voir bien plus que ce dont disposent les autres groupes armés en général ». Un véritable aveux d’échec et d’incapacité de la Monusco qui se dit « incapable d’affronter une rébellion devenue une armée conventionnelle », une impuissance qu’aucune stabilisation n’a jamais été prouvée depuis plus de 25 ans de sa présence en RDC.

« C’est un aveu d’impuissance pour la Monusco que le porte-parole d’une mission qui est censée assurer la protection de la population, fasse l’apologie ou vante l’arsenal militaire, non pas d’un groupe armé ordinaire qu’il n’arrive pas à qualifier, mais plutôt d’un pays qui opère au grand jour dans un autre pays », peut-on lire. Ce qui a fait dire au porte-parole du gouvernement congolais, qu’il ne s’agissait ni moins ni plus d’une « déclaration qui démotive les militaires au front et qui démontre clairement l’état d’esprit des casques bleus » de l’ONU.

Le fait

Confronté depuis la fin du mois de juillet à une série de manifestations de la population de l’Est du pays parfois violentes réclamant son départ, les autorités congolaises ont choisi de durcir le ton en demandant une réévaluation avant un départ définitif.

Dans cet avenir de plus en plus incertain de la Monusco en RDC, l’ONU est confrontée depuis la fin du mois de juillet à une série de manifestations de la population de l’Est du pays du Nord et Sud-Kivu parfois violentes réclamant son départ, les autorités congolaises ont choisi de durcir le ton en demandant une réévaluation avant un départ définitif.

Pour le gouvernement congolais, les propos de Mr Mathias Gillmann sont ainsi la goutte d’eau qui a fait déborder le vase car étant à la base des tensions qui ont causé 36 morts parmi lesquels 32 civils congolais et 4 casques bleus de la Monusco et au-delà de 170 blessés dans le Nord et Sud-Kivu.  

Point n’est besoin de la dire que la sortie médiatique du porte-parole de la Monusco corroborait la thèse déjà avancée par la représentante spéciale du SG de l’ONU en RDC et cheffe de la Monusco, Bintou Keita devant le Conseil de Sécurité de l’ONU. Devant le Conseil de Sécurité, elle avait déjà exprimé sa stupéfaction face à la capacité de frappe de ces terroristes qui détiennent des armes sophistiquées sous-entendant un soutien militaire extérieur. Pour confirmer cette hypothèse, Bintou Keita avait soutenu qu’au cours des affrontements les plus récents, le M23 s’est comporté de plus en plus comme une armée conventionnelle que comme un groupe armé.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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