Le ministre des Finances Nicolas Kazadi serait-il un vendeur d’illusions comme s’en interroge l’opinion ? Chaque fois qu’il est devant un public, il vante les performances réalisées dans les finances de l’Etat avec des milliards entrés au Trésor Public.
Ces affirmations de l’un des ministres le plus en vue du gouvernement Sama Lukonde ne sont pas partagées par plusieurs spécialistes des questions des finances. Ceux-ci craignent qu’il ne s’agisse juste que d’un verbiage qui s’apparenterait à une arrogance politique.
Sous couvert d’anonymat, une source bien renseigné s’interroge au sujet d’un scandale qui couve et qui risque de faire des vagues : « Si les affirmations de Nicolas Kazadi étaient vraies, pourquoi une grande entreprise étatique comme la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), ex-OFIDA, peut aller s’endetter chez un particulier au motif de payer ses salariés ? ».
Les faits accusateurs et contradictoires
« Madame Blandine Kawanda, DG de la DGDA serait allée solliciter 17 milliards de Francs Congolais auprès de Monsieur Ibrahim Issaoui, Président Directeur Général de SOCIMEX, de HYUNDAI Congo et d’INFINITI une entreprise en douanes ». Dans l’entre-temps, Ibrahim Issaoui de SOCIMEX aurait envoyé une lettre de demande de remboursement à la DGDA, mais en termes de compensation…
Les traces de ladite opération accusent les contractants d’un transfèrement de 15 milliards au profit de la demanderesse. Personne n’ignore que des pareilles transactions sont toujours conditionnées par des « intérêts et des pourboires ».
Cependant, il est très inquiétant qu’on se pose des questions qui méritent d’être répondues, à savoir :
- Comment Nicolas Kazadi peut étaler les pseudos performances financières de l’Etat alors qu’une entreprise non moindre de sa tutelle puisse contracter une dette avec intérêt chez un particulier ?
- Le ministre est-il au courant de cet emprunt ou pas ?
- Le Chef de l’État est-il au courant de cette opération qui ressemble bien à un montage financier frauduleux et une falsification d’écritures dans les livres de la DGDA ?
Toutes choses restant égales par ailleurs, ne s’agirait-il pas ici d’une tentative de détournement ou d’un vol des deniers publics visiblement bien organisé pour laquelle il est impératif que :
- L’Inspecteur Général des Finances, Monsieur Jules Alingete, avec tous ses services enquêtent et fassent un rapport qui ne contredira pas ces faits qui accusent et contredisent le ministre Nicolas Kazadi.
- L’Agence Nationale des Renseignements (ANR), par sa direction de lutte contre les crimes économiques se saisisse de l’affaire en auditionnant Monsieur Issaoui qui n’est pas à son premier forfait car il s’agit clairement d’un cas flagrant qui tendrait vers un blanchiment des capitaux.
- Que l’Assemblée Nationale prenne l’affaire en main pour y voir clair.
En conclusion, le Chef de l’État en personne ou son administration via son Directeur de Cabinet Guylain Nyembo ne devraient-ils pas ouvrir l’œil et surtout le bon, s’il ne sont pas au courant de cette situation qui est un deal pour un enrichissement illicite ?
Un ancien vérificateur polyvalent des impôts et de surcroît financier de formation, Bienvenu Ikelemba explique « De cette opération d’emprunt revêtue de libellé paiement de salaire du personnel, il peut s’agir d’une fraude de l’emprunteur (la DGDA NDLR) avec possibilité de la complicité du ministère de tutelle pour ne pas dire du ministre. De deux, soit il y a juste une mauvaise affectation des dites recettes tant vantées par le ministre des Finances. Car les salaires et les primes ainsi que les frais de fonctionnement sont des charges premières à ventiler sur les recettes dites de l’État. Une enquête de l’inspection Générale des Finances (IGF) pourra nous éclairer d’avantage si cela serait diligentée. Mais bon… ».
Un dossier à suivre…
Dominique Tchondo Wangima