Autour du thème « Espoir, Résilience et paix », du 27 au 28 aout 2022 dernier se tenait dans la ville de Beni en province du Nord-Kivu la première édition du festival Tumaini [ESPOIR], une initiative du Conseil urbain de la jeunesse ville de Beni avec au menu des activités à caractère ludique, culturel et artistique.
Sur deux jours, cette activité qui a eu lieu dans l’enceinte du Stade du 15 Octobre avait pour objectif principal de sensibiliser la population et particulièrement mobiliser la jeunesse sur l’importance du retour de la paix et de la résilience économique dans cette région en « proie aux attaques de groupes armés » depuis plus de deux décennies. Un exercice auquel les filles et fils de cette entité devraient s’y faire désormais.
Conçu dans le but d’interpeller toutes les couches de la population de Beni, Tumaini Festival est un autre canal à travers lequel, le conseil urbain de la jeunesse ville de Beni veut redonner l’espoir, sensibiliser et rappeler aux autorités leur rôle dans le processus du retour de la paix totale.
« Tumaini Festival est un évènement qui consiste à mobiliser la communauté pour le plaidoyer afin de passer le message dans une grande dimension, et surtout amplifier la voix de sans voix, pour dire oui au retour de la paix dans la région, passer le message de la résilience économique de la population de Beni ; surtout de la jeunesse face à la situation socio-sécuritaire qui demeure trop inquiétante depuis plus de deux décennies. Donc, le sens de ce festival c’est de redonner l’espoir au peuple de Beni, à la jeunesse de Beni et de passer ce message de positivité et vendre l’image positive face au monde », a expliqué Benjamin Simoni, 1er vice-président du conseil urbain de la jeunesse ville de Beni au micro d’Afriwaveinfo.
Puisqu’il n’y a pas que les massacres à Beni…
Dénommé « Tumaini » qui signifie ESPOIR par ses organisateurs et parrainé par la mairie de la ville de Beni, le festival Tumaini est née d’un constat selon lequel, il y a eu depuis un certain moment une certaine « prise en légèreté »’ de la quête de la paix.
« Quelques années avant, nous avions remarqué un activisme de la population mais aussi un certain dynamisme du côté du gouvernement dans la quête du retour de la paix. Il y a eu plusieurs opérations militaires, plusieurs actions diplomatiques en lien avec le processus du retour de la paix. Mais aujourd’hui, le constat révèle qu’il y a une certaine perte d’espoir comme celle d’assiduité même du côté du gouvernement. Donc on sent que, de part et d’autre, il y a eu une prise en légèreté de la question sécuritaire désormais considéré comme normale » explique encore les organisateurs.
Puisqu’il n’y a pas que les massacres à Beni, « l’idée est de rappeler aux filles et fils de la région d’espérer, de demeurer résistants et résilients afin que la période post-conflit (post-insécurité) soit animée et colorée d’une certaine actualisation, d’une main-d’œuvre qualifiée de la jeunesse. Que cela ne soit pas une période où l’on commence à construire ou peut-être certains regrettent de ne l’avoir pas fait tout ce temps ».
Le festival a été un évènement qui a rassemblé toutes les tribus de la région. Il a vu passer tour à tour sur la scène les artistes traditionnels et urbains, la danse traditionnelle dans toute sa diversité pour représenter toutes les cultures dans la ville de Beni.
Mais aussi la poésie, le slam, les scénettes, les expositions ainsi qu’une table-ronde ont contribué à « pimenter » et « servir » de canal lors cette rencontre entre fils du terroir. Le leitmotiv demeurant de passer un message de paix et renvoyer une image de positivité au monde entier.
Sylvain-Gauthier KABEMBA
