Alors qu’il participait au Sommet États-Unis/Afrique, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi avait écourté son séjour pour regagner dans l’urgence Kinshasa dès le jeudi 15 décembre 2022. Et ce, après les graves inondations qui ont fait provisoirement près de 120 morts dans la capitale ; le ministère de la Santé qui coordonne les interventions de secours ayant même avancé un bilan de 141 décès.
Depuis Washington, le Président de la République avait regretté lors d’un entretien avec le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken mardi 13 décembre dans la soirée, que son pays la RDC n’était pas assez « regardée et accompagnée » pour faire face aux catastrophes naturelles et aux dégâts causés par le changement climatique.
Trois jours de deuil national décrétés, le pays demeure encore sous le choc de cette catastrophe la plus meurtrière de ces deux dernières décennies à Kinshasa. Et sur place à Kinshasa, le gouvernement a été instruit pour procéder sans délai au curage des rivières et des conduites d’eau et d’effluents.
Un pays et une ville sous le choc
C’est dans la commune de Mont-Ngafula à la sortie de Kinshasa que la ville a été coupé en deux, des pans entiers de terre se sont effondrés ; emportant la chaussée et les maisons des gens. L’unique route qui relie la capitale aux principaux ports du pays de Boma et de Matadi étant coupée en deux. Ainsi dans l’urgence de la résilience par des gros travaux de remise en état de la chaussée, le remblaiement de la grande tête d’érosion qui a coupé la Nationale n°1 en deux pour un retour rapide à la normale se ferait sous 48 heures annonce le gouvernement.
Les efforts de réhabilitation entamés le mercredi 14 décembre au matin avec une reprise de trafic des petits véhicules le même jour ont été comme anéanti par la pluie dans la soirée. La Nationale N°1 s’est de nouveau coupée au niveau de « En vrac », les gros moellons rechargés pour combler l’érosion ont été emportés par une nouvelle pluie qui s’est abattue dans la ville mercredi entre 22 h et 23 h. Le torrent des eaux chargées de tous ces matériaux a élargi de plus belle le trou, des nouvelles maisons englouties et des véhicules ensevelis sans que l’on ne déplore des nouvelles pertes en vies humaines.
Il faudrait le rappeler que les fortes précipitations de la nuit du mardi 13 au mercredi 14 décembre 2022 ont laissées un spectacle de désolation. Toutes les rivières qui traversent la capitale sont sorti de leur lit avec comme conséquences des inondations dans tous les quartiers y compris le centre-ville et administratif de la Gombe.
Et les dégâts très importants ne sont plus à compter : plusieurs maisons, écoles et entreprises inondées si elles n’ont pas été détruites. Des murs se sont écroulés sur les habitants, d’autres sont morts électrocutés. Des nombreuses autres victimes ont tout perdu dans une conjoncture socio-économique déjà très difficile pour la majorité sans compter des infrastructures vitales de desserte en eau potable et en électricité ont été endommagées.
Les problèmes d’assainissement et d’urbanisation de la ville déjà en manque d’infrastructures de base de drainage sont à la base de ces drames que l’on dénonce depuis des décennies. « L’extension spatiale de la capitale se faisant de façon désordonnée, des gens occupent des sites accidentés le long de cours d’eau, de lignes de chemin de fer, les caniveaux d’égouts ou de lignes à haute tension accentue encore l’équation. Pourtant, des textes légaux réglementent le secteur et interdisent l’occupation de toutes ces zones » estime Joel Kyana Basila, le président national de la corporation des urbanistes congolais.
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Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
