Par AFP, édité par Victor de Thier
Une commission du Parlement fédéral sur le passé colonial, créée dans la foulée du mouvement Black Lives Matter en 2020, a achevé lundi ses travaux sur un constat d’échec, faute de consensus sur des « excuses » à formuler aux anciennes colonies.
La commission se penchait depuis près de deux ans et demi sur les agissements de la Belgique dans ses trois anciennes colonies « et les suites qu’il convient d’y réserver ».
Sont concernés le Congo – l’actuelle RDC -, le Rwanda et le Burundi, devenus indépendants entre 1960 et 1962.
Socialistes et écologistes belges ont estimé que leurs partenaires libéraux dans la coalition au pouvoir portaient la responsabilité de l’échec de cette commission, par leur refus de voter un rapport intégrant de telles « excuses ».
Les libéraux francophones (Mouvement réformateur, MR) et flamands (Open VLD) ont répliqué en accusant le président de la commission – l’écologiste flamand Wouter De Vriendt – de s’être « accroché à son unique point de vue » quitte à « sacrifier plus de deux années de labeur ».
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Lundi était le jour de l’ultime réunion de la « commission spéciale Passé colonial » censée aboutir à une série de recommandations formulées à la Chambre des députés. Mais faute de consensus au sein de la majorité, les 128 recommandations rédigées par M. De Vriendt n’ont été soumises à aucun vote.
Dès l’été 2020, des voix s’étaient élevées parmi les Afro-descendants de Belgique pour réclamer des « excuses » au-delà de ces « regrets » du roi. L’onde de choc mondiale provoquée par le meurtre de l’Afro-américain George Floyd avait donné lieu en Belgique à des manifestations et au déboulonnage de plusieurs statues de Léopold II.
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Avec RTBF.BE