Fréquentations Sulfureuses du Prix Nobel Congolais : Mukwege rattrapé par ses turpitudes [LU POUR VOUS]

Plusieurs fois pressenti candidat à la présidentielle 2023 par une certaine opinion, le gynécologue Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018 semble avoir entaché son blouson blanc de soignant avant de s’illustrer intempestivement en co-signant une déclaration politique conjointe avec l’ex-premier ministre et sénateur Augustin Matata Ponyo Mapon et l’inconsolable candidat malheureux à la présidentielle 2018, Martin Fayulu Madidi. Dans cette déclaration, le trio exige, ni plus ni moins, l’impunité pour l’ancien chef du gouvernement, poursuivi pour une présomption de détournement de deniers publics affectés au projet du Parc Agro-industriel de Bukanga-Lonzo (Kwango).

Il s’agit d’une somme colossale de 400 millions USD   destinée à soutenir l’approvisionnement de la mégapole kinoise en denrées alimentaires diverses mais dont l’essentiel a pris une direction inconnue, laissant le site de Bukanga-Lonzo à l’abandon.

Matata Ponyo nie tout en bloc. « Je n’ai détourné aucun dollar du projet Bukanga-Lonzo », répète-t-il à qui veut l’entendre. Seulement, l’argent n’est plus là, pas plus que les tonnes de céréales et de viande attendues de ce projet mirobolant et l’intrépide Inspecteur Général des Finances, Jules Alingete qui voudrait bien en retrouver les traces, a transmis le dossier à la justice que Matata essaie de museler en invoquant de manière tonitruante les immunités parlementaires et autres dont il serait couvert.

Si la première de ces exemptions a pu être balayée par le Sénat qui a autorisé les poursuites contre un de ses membres, il en est allé autrement de l’armure judiciaire derrière laquelle Augustin Matata se dissimule en invoquant un arrêt en interprétation de la Cour constitutionnelle stipulant qu’un ancien 1er ministre n’est pas justiciable devant elle dès lors qu’il a quitté ses fonctions, sans se prononcer sur sa culpabilité ou non. Problème, un autre arrêt de la même Cour, plus récent, a disqualifié cette première lecture, ouvrant la voie à des poursuites contre celui qui passe notoirement pour le concepteur et le maître d’œuvre du projet Bukanga-Lonzo.

C’est contre cette dernière décision de la haute juridiction que se sont levés Matata et ses deux compères Fayulu et Mukwege, dans leur déclaration du 26 décembre.

D’aucuns à Kinshasa parlent à leur sujet d’une seule pègre.

Fâcheuse posture

C’est l’intervention dans ce débat de basse politique du gynécologue de Panzi qui en offusque plus d’un et suscite la polémique autour de cette personnalité créditée de qualités morales à la dimension des distinctions honorifiques reçues par lui à travers la planète. « Apposer sa signature sur une déclaration qui sollicite l’arrêt des poursuites judiciaires contre une personne soupçonnée d’une forfaiture aussi ignoble discrédite le Dr Denis Mukwege », déclare à ce sujet un juriste de Kisangani, le chef-lieu de la province de la Tshopo d’où sont partis les premiers appels à une candidature du Nobel de la Paix 2018 à la prochaine présidentielle.

« Il est anormal que ce prix Nobel de la paix que nous considérions comme un champion de la lutte contre l’impunité exige que Matata échappe à la justice pour des faits de détournement présumé de centaines de millions de dollars du peuple congolais avant même l’entame de toute procédure. C’est une faute grave », s’est insurgé Me Firmin Yangambi, un autre candidat potentiel à magistrature suprême. « En principe, aucun individu ni groupe d’individus n’a le droit d’exiger l’arrêt des poursuites judiciaires contre l’auteur présumé d’une infraction au Code pénal congolais, excepté le ministère public, organe de la loi », avance-t-il encore.

D’autres sources font état d’accointances coupables dans le chef de Denis Mukwege qui tenterait ainsi de trouver des protections pour se sortir d’une fâcheuse posture. En effet, le premier Prix Nobel congolais serait mêlé d’assez près au scandale de corruption qui tient l’Union européenne en haleine depuis quelques semaines, selon nos confrères d’Actualités243.

De fait, en juillet 2022, le Centrale Dienst voor de Bestrijding van Corruptie (Office central pour la répression de la corruption, OCRC), une unité de la police belge, avait ouvert une enquête contre une organisation criminelle présumée sous la houlette du célèbre juge d’instruction belge Michel Claise. Le 9 décembre 2022, la police fédérale du Royaume de Belgique a effectué 20 descentes dans 19 adresses différentes de Bruxelles avant de procéder à 8 arrestations en Belgique et en Italie. Parmi les personnes arrêtées, la vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili, et l’Italien Pier Antonio Panzeri, un ancien député européen très proche du docteur Denis Mukwege.

Maffia parlementaire

Pier Antonio Panzeri, membre de l’Euro-parlement jusqu’en 2019 a créé, après avoir quitté cette instance, une ONG dénommée Fight Impunity dont le but affiché était de défendre les droits humains et lutter contre l’impunité.  Dans le comité d’honneur de cette organisation basée au 41, rue Ducale à Bruxelles -à quelques mètres du Parlement européen- figure le Dr. Denis Mukwege aux côtés de l’ancien 1er ministre français Bernard Cazeneuve, l’ancienne commissaire européenne italienne Emma Bonino, ou l’ex-haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la sécurité, l’italienne Federica Mogherini.

Selon les enquêteurs belges, l’ONG de Panzeri est une organisation criminelle ayant mobilisé l’argent de la corruption pour le lobbying en faveur d’Etats non recommandables en matière des droits de l’Homme. Grâce aux fonds collectés, Fight Impunity a ainsi organisé des séminaires et colloques à Bruxelles et à l’étranger même sur des thèmes assez éloignés des Droits de l’homme. Apparaît aussi la figure de la députée européenne socialiste belge Maria Arena, actuelle présidente de la sous-commission « Droits de l’homme » de l’Euro-parlement qui prétendait partager avec Panzeri, son prédécesseur à ce poste le même idéal de la défense des droits humains.

Les deux comparses font partie du cercle intime de Denis Mukwege. A la suite du scandale qui vient d’éclater à Bruxelles, c’est la débandade générale. Panzeri embastillé, Maria Arena déclare n’avoir jamais été au courant de la maffia à laquelle se livrait Fight Impunity. Ce dont il est permis de douter.

Participation criminelle ?

A deux reprises au moins, le 11 décembre 2020 et le 10 mai 2022, Maria Arena avait supervisé l’audition des représentants de Fight Impunity en sa qualité de présidente de la Sous-commission « Droits de l’homme » du parlement européen sans y trouver matière à redire. Or, depuis 2021, pour être invitée dans cet hémicycle, une ONG doit s’inscrire préalablement au registre européen de transparence, une base de données reprenant les organisations qui font du lobbying, et cherchent à influencer les politiques de l’Union européenne. Curieusement, Fight Impunity n’a jamais figuré sur le registre de transparence. Pire, l’ONG n’a jamais publié ses comptes annuels, comme l’exige la loi belge sur les ASBL. Dans ces conditions, les enquêteurs se demandent comment Maria Arena a pu continuer à inviter cette ONG jusqu’en 2022.

On signale par ailleurs que dans sa collaboration avec Fight Impunity, Mme Arena a aussi côtoyé Francesco Giorgi, assistant parlementaire et compagnon de l’ex-vice-présidente du parlement européen Eva Kaili, principale inculpée du Qatargate et dont le lieutenant est Niccolo Finga-Talamanca, Secrétaire Général de l’ONG « No peace without justice ». Les deux personnages sont en détention tandis que les bureaux de l’assistante de la députée Maria Arena ont été scellés par la justice belge.

Dénégations peu crédibles de Panzi

Du côté de Panzi, il a fallu trois semaines après le déclenchement du Qatargate pour enregistrer la première réaction de la Fondation du Dr Denis Mukwege faisant état le 26 décembre de la démission de ce dernier du Conseil d’administration de Fight Impunity. « Notre président n’a participé à aucune des réunions de cette ONG », peut-on lire dans ce document. Pas si sûr que ça, car un porte-parole du Dr. Mukwege a fini par rectifier en précisant un peu plus tard que la déclaration faisait référence à « des réunions en présentielle », reconnaissant donc que M. Mukwege a bel et bien pris part à des réunions en visioconférence organisées par Fight Impunity conjointement avec la sous-commission de Maria Arena.  Ce qui n’est pas tout à fait vrai, car un tweet de Fight Impunity daté du 4 juin 2021 révèle que sa conférence de ce jour-là s’est tenue « en présence du Dr Denis Mukwege ». Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose…

A l’évidence, Denis Mukwege entretient des amitiés pour le moins douteuses en Europe.

Le prix Nobel congolais et sa fondation nient catégoriquement avoir reçu le moindre soutien financier de l’ONG Fight Impunity. Les investigations judiciaires en cours diront ce qu’il en est. Mais, « ce serait un miracle de sortir indemne quand on a plongé dans une mare nauséabonde où pataugent PanzeriGiorgi et Arena, surtout pour une fondation en quête de financement », selon un observateur belge proche du dossier.

On en vient à se demander si la fondation Panzi, ainsi suspectée d’avoir bénéficié de cette organisation criminelle européenne, n’a pas aussi émargé au butin généré par le détournement présumé de Bukanga-Lonzo, ce qui expliquerait l’empressement de son président à jeter son poids sur la balance en faveur du principal suspect de ce scandale financier.

J.N. & M. MAKIESSE AVEC LE MAXIMUM

Article à lire sur FREQUENTATIONS SULFUREUSES DU PRIX NOBEL CONGOLAIS : Mukwege rattrapé par ses turpitudes https://lemaximum.cd/2022/12/29/a-la-une/frequentations-sulfureuses-du-prix-nobel-congolais-mukwege-rattrape-par-ses-turpitudes/

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