C’est une nouvelle bavure inacceptable et reconnue de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC dite Monusco qui « déplore la mort de 03 manifestants lors de l’attaque en début de soirée de son convoi vers Munigi, province du Nord-Kivu » hier mardi 07 février 2023. Contrairement à ce bilan, celui officiel de la RDC fait état de 08 morts et 28 blessés.
Au moins 3 camions de la Monusco ont été incendiés par la population cantonnée dans le camp des déplacés basé à Kanyaruchinya en territoire de Nyiragongo dans le groupement de Munigi au Nord de la ville de Goma, une population déplacée à la suite des combats entre FARDC et M23.
Comme en terre conquise, des militaires de la force des Nations Unies ont ouvert le feu pour se forcer le passage bloqué alors qu’ils revenaient de Rutshuru dans les zones sous contrôle du M23. La Monusco n’ayant pas voulu que ces jeunes fassent le contrôle du convoie. Des échauffourées qui s’en aient suivis, il y a eu mort d’hommes et plusieurs blessés dans les deux camps comme l’indiquent des sources sur place.
Ce énième incident gravissime avec mort des congolais sous les balles des forces de l’ONU arrive dans un contexte de haute tension où des combats violents opposent les forces loyalistes des FARDC aux rebelles terroristes supplétifs de l’armée rwandaise du RDF dits M23 dans le Nord-Kivu. Une situation bien connue de l’ONU qui dans son aveu d’impuissance par son Secrétaire Général, le portugais António Guterres dit « ne pas être en mesure de combattre le M23 car étant une armée conventionnelle organisée ».
Et comme pour se moquer des victimes, « La Représentante spéciale du SG des Nations Unies en RDC et Cheffe de la Monusco, Mme Bintou Keita, compatit avec les familles des disparus et présente ses sincères condoléances » peut-on lire dans le communiqué de presse rendu public le jour même.
Et le comble du déshonneur pour cette force qui ressemble à s’y méprendre à celle d’une occupation néocoloniale du pays : « Elle réitère [Bintou Keita NDLR] son appel à la population pour faciliter la libre circulation du personnel de la Monusco, qui apporte un soutien opérationnel aux FARDC, assure la protection de civiles et facilité l’acheminement de l’aide humanitaire aux victimes et aux personnes déplacées par le conflit » poursuit ce communiqué.
Sans aucun résultat probant depuis 25 ans de présence en RDC, le communiqué de la honte se moquant du gouvernement congolais et de la population poursuit : « Elle [Toujours Mme Bintou Keita, NDLR] renouvelle l’engagement sans faille du système des Nations Unies à soutenir le Gouvernement et le peuple congolais dans leurs efforts pour instaurer la paix et la stabilité dans l’Est du pays ».
Une réaction congolaise laconique tardive
Du coté congolais où l’on devrait condamner fermement cette bavure de trop, le tardif laconique communiqué officiel fait état d’un « incident grave ». Et pire, le bilan annoncé de la Monusco de trois civils tués est contredit en s’alourdissant à 08 morts parmi les déplacés ainsi que 28 blessés alors que du côté de la Monusco, aucun mort enregistré en dehors de trois véhicules incendiés.
La colère de la population comme celle de l’opinion se résume en cette question : En reconnaissant avoir tué trois congolais lors des affrontements de ce mardi 07/02/2023 entre la population et son convoi, « Mme Bintou Keita trouve t’elle normal que le Rwanda et les supplétifs de son armée dits le M23 continuent de tuer les congolais et que la Monusco en rajoute » au nom de quelle loi dans un pays indépendant et souverain ? Ne serait-il pas grand temps d’anticiper le retrait de la Monusco de la RDC que d’attendre fin 2024 comme convenu dans les accords avec l’Etat congolais ?
Faudrait-il le rappeler que cette nouvelle tuerie de la MONUSCO intervient au 4ème jour des manifestations anti-Force régionale de l’EAC à Goma et dans le reste de la province du Nord-Kivu à l’appel de la Société civile, des Mouvements citoyens et autres groupes de pression. Ils n’exigent rien que la Force régionale passe à l’offensive en se rendant au front pour se battre contre le M23 ou de quitter le sol Congolais, y compris celle de la MONUSCO qui se trouve en RDC depuis plus de 25 ans sans aucun résultat ni en matière de paix, encore moins celle de la stabilisation dont elle se prévale.
A l’issue de ces journées villes mortes où toutes les activités économiques sont paralysées, une seule demande : « Qu’ils aillent au front, au cas contraire ; on sera toujours dans la rue et qu’ils dégagent tous de la RDC pour laisser nos FARDC défendre le pays », lançait des manifestants visiblement hostiles à la présence des forces de l’EAC comme celles de la Monusco.
En marge du 20ème Sommet des Chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), tenu samedi 04 février 2023 à Bujumbura au Burundi sous le thème : « Approfondir l’intégration, Elargir la coopération », le Chef de l’État Congolais, Félix Tshisekedi n’avait-il interpellé sèchement le commandant de la force régionale : « Vous n’êtes pas venu pour favoriser le M23. Ça serait dommage que la population s’en prenne à vous. Vous êtes venu pour nous aider, vous n’êtes pas venu pour avoir des problèmes ; communiquez avec la population » avait-il tancé avec insistance.
A lire aussi : RDC : Gravissime bavure militaire de la Monusco contre la population civile de Kasindi au Nord-Kivu https://www.afriwave.com/2022/07/31/rdc-gravissime-bavure-militaire-de-la-monusco-contre-la-population-civile-de-kasindi-au-nord-kivu/
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