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RDC : Reprise du procès Edouard Mwangachuchu Hizi devant la Haute Cour Militaire

Le procès opposant le Ministère public contre Edouard Mwangachuchu Hizi et son coaccusé Robert Mushamalirwa Balike, Commissaire principal de la Police Nationale Congolaise (PNC) a bien repris hier mardi 28 mars 2023 devant la Haute Cour Militaire de la garnison de Kinshasa délocalisée dans l’enceinte de la Prison Centrale de Makala avec comme objectif le début de l’examen au fond du dossier.

En dehors de sa petite barbe grisonnante non rasée, l’ancien sénateur et actuel député national élu de Masisi, territoire de Rutshuru en province du Nord-Kivu a paru en forme contrairement aux   informations alarmistes propagées sur son état de de santé général.

Jugé en flagrance, le président du parti politique Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), une ancienne milice armée du Nord-Kivu transformée en parti politique en 2009, est soupçonné depuis plusieurs années d’alimenter des rébellions d’origine tutsi pro Rwanda avec les fonds provenant de sa « Société Minière de Bisunzu » (SMB), dont il est le patron, selon le ministère public et plusieurs sources contactées.

Adhérant de la coalition du pouvoir l’Union Sacrée de la Nation, il est poursuivi pour haute trahison, atteinte à la sûreté de l’État et détention illégale d’armes et munitions de guerre. Des caches d’armes ayant été découvertes dans ses résidences de Goma, Masisi et Kinshasa après les perquisitions par les services des renseignements.

Des questions pertinentes et des réponses hasardeuses

Face à ses juges, Edouard Mwangachuchu a semblé jouer à celui qui ne comprend rien de ce qui lui arrive. Ce sont des réponses hasardeuses qu’il a réservé aux questions pertinentes des magistrats militaires.

Sur les armes et munitions [une arme et 42 munitions] retrouvées à son domicile de la Commune de la Gombe à Kinshasa, il prétend avoir reçu « l’autorisation de l’ancien ministre de l’Intérieur Richard Muyej sous Joseph Kabila, de disposer d’une arme pour sa sécurité ». Comment Mwangachuchu pouvait-il se sentir en danger alors que le gouvernement Kabila dont il était membre de la majorité avait semble-t-il vaincu militairement le M23 ?

« À un certain moment, il y a eu un problème de M23 dans le temps. J’ai été vraiment farouche à cette rébellion, et je me suis senti menacé. On ne m’a même pas donné un policier, j’étais seul. Et comme ça, en caucus quand on était en audience auprès du ministre de l’intérieur (à l’époque Richard Muyej), je lui ai dit que je me sentais menacé. Le ministre m’a dit : il n’y a pas de problème, écrivez comme ça on vous répondra. J’ai écrit, le ministre m’a répondu et m’a autorisé d’avoir une arme personnelle », a argué avec légèreté Edouard Mwangachuchu comme pour minimiser les graves soupçons de sa collaboration avec la rébellion armée du M23 qui pèsent sur lui.

Concernant un « coffre-fort » saisi parmi tant d’autres objets et dont l’ouverture pose problème, le prévenu, qui répondait à une question d’un avocat de la République ; manifestant des signes d’énervement a encore prétendu qu’« il n’est plus possible de l’ouvrir avec une clé ou à code, car il serait abîmé ». Une réponse qui a fait rire l’assemblée, la Haute Cour Militaire envisageant de recourir aux services d’un expert en la matière, sinon de procéder à la casse dudit coffre-fort lors de la prochaine audience prévue le mardi 04 avril 2023.

Filimbi exclut !

En marge de ce procès, l’on a vu surgir une certaine « Société civile » et des « Mouvements citoyens » de l’Est du pays réclamant la libération d’Edouard Mwangachuchu Hizi ; parmi eux des membres du Collectif Filimbi alors que La Lucha s’était dite en dehors de tout cela.

Conséquence directe dans cette affaire, le Mouvement Filimbi a carrément décidé l’exclusion définitive de deux de ses militants de Goma, Serge Mayamba Paluku et Hervé Amani Kaduku accusés de soutenir le député Mwangachuchu et suspectés pour « collaboration » avec les M23.

Leurs « explications fournies n’ayant pas été ni convaincantes ni satisfaisantes et qu’elles non pas été à leur premier forfait », les deux personnes sont « interdites dès ce jour d’engager le mouvement de façon directe ou indirecte, c’est-à-dire de poser tout acte au nom du mouvement ou de s’afficher avec les insignes du mouvement » peut-on lire dans un document signé Bopomi Bolapa Mino, le Coordonnateur national et Benjamin Amuri, le Chargé de l’Administration.

Pour rappel, lors de l’audience du mardi 21 mars 2023 ; les avocats-conseils du prévenu Edouard Mwangachuchu Hizi avaient préférés sécher la salle, accusant la Haute Cour Militaire d’avoir rejeté la demande de liberté provisoire de leur client. Ce qui n’avait pas permis à la cour de continuer l’instruction de la cause.

A lire aussi : JUSTICE : Le procès Edouard Mwangachuchu reporté, manœuvres dilatoires et un rêve brisé ! https://www.afriwave.com/2023/03/21/justice-le-proces-edouard-mwangachuchu-reporte-manoeuvres-dilatoires-et-un-reve-brise/

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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