C’est à la nième date d’échéance fixée au jeudi 30 mars que les rebelles affidés de la Rwanda Defense Force (RDF) devraient en effet avoir totalement quitter tous les territoires occupés de l’Est du Congo depuis la dernière invasion de l’armée rwandaise datée de novembre 2022 afin que les FARDC reprennent l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du pays.
Malheureusement les rebelles du M23 ne se sont pas retirés au 30 mars comme prévu et à la place, c’est à un énième mauvais jeu de rôle d’un mauvais théâtre politico-militaire qu’on a assisté avec des négociations entre le chef des troupes ougandaises de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) déployées en RDC et les rebelles affidés terroristes du M23 pour un accès à Bunagana qui devrait être libéré sans conditions aucunes.
Pendant ce temps, des pans entiers du sol congolais restent occupés dans le Masisi en Rutshuru : Kiwanja, Nyamilima, Runyonyi, Kitagoma, Kako, Kishishe où un odieux massacre des populations civiles hostiles aux rwandais avait été commis, Kitshanga, Kilolirwe, Nyiragongo et Mushaki pour n’en citer que ceux-là. Nombre d’autres restant dans la ligne de mire des rebelles avec un seul objectif : l’exploitation et les pillages des minerais du Congo exportés illégalement vers le Rwanda, pays agresseur de la RDC depuis bientôt 20 ans.
La présence des rebelles reste visible dans une large partie de la province du Nord-Kivu dont ils ne sont jamais parvenus à prendre le contrôle grâce à la bravoure des FARDC combattant contre l’armée rwandaise et leurs affidés, mais aussi et des groupes de résistance locaux composés des congolais refusant à tout prix l’occupation rwandaise. Ces affidés occupent toujours plusieurs localités dans le Rutshuru et dans le Masisi, même si des positions ont été remises aux militaires de la force Est-Africaine, principalement au contingent kényan.
Faut-il le rappeler que dans la feuille de route de sortie de crise établie initiée par l’Union Africaine à Luanda en Angola comme dans les négociations de l’EAC conduite par l’ancien chef d’Etat kenyan Uhuru Kenyata, un cessez-le-feu visant à mettre fin aux hostilités n’a jamais été respecté. Et tout le monde le sait que cette soi-disant rébellion est soutenue par le Rwanda selon l’ONU comme tous les rapports des experts internationaux.
Un jeu de dupe des troupes Est-Africaines
Alors que la durée et le mandat des troupes militaires de l’EAC en RDC demeurent obscures, le scenario vécu hier à l’entrée de Bunagana au Nord sur la route RN2 vers Goma fut le même en décembre 2022 et janvier 2023 lorsque les rebelles avaient affirmés se retirer de Kibumba et Rumangabo après des négociations avec les troupes kenyanes. De là à se demander à quel jeu de dupe se livrent ces armées Est-Africaines demeure légitime dans le chef des congolais.
Sinon, comment comprendre qu’ils ne soient pas venus pour contraindre les rebelles y compris par la force à se désengager des territoires occupés par la force militaire. Au contraire, ces armées jouent à l’interposition entre les forces des FARDC considérés comme « hostiles » par et les affidés rwandais comme pour séparer deux belligérants alors que les troupes loyales sont dans leur rôle légal de défendre l’intégrité du territoire national.
La scène surréaliste de fraternisation vécue à l’entrée de Bunagana où le porte-parole adjoint de l’armée ougandaise affirmant n’étant pas venu en RDC pour combattre le M23 décuple encore davantage la colère des congolais. Les rebelles du M23 parlant des « frères » pour désigner les troupes ougandaises.
Est-ce le rôle de la Force Régionale Est-Africaine (EASRF) sous le commandement du Général kenyan Jeff Nyagah de négocier tout le temps avec les officiers de la RDF dissimulées sous le label du M23 dont le traitre congolais et visage masqué comme porte-parole du M23 Willy Ngoma ? La clarté devrait être exiger sur ce point !
EACRF Commander Gen Jeff Nyagah with M23 spokesman Major Willy Ngoma in #Bunagana for reopening of road Bunagana- Rutshuru- Goma https://t.co/ajjahoZoM4
— ever ruler (@everruler14029) March 31, 2023
Toutes choses restant égales par ailleurs, de plus en plus et avec raison des voix s’élèvent pour exiger du gouvernement congolais le départ des troupes de l’EAC du pays comme il en est une autre demande pour celles de la Monusco qui sont incapables d’imposer la paix.
Ainsi, le champ sera libre aux forces loyales des FARDC et aux mouvements des résistants locaux de combattre les envahisseurs d’où qu’ils viennent, le Rwanda y compris et pourquoi pas déclarer un jour officiellement la guerre contre ce pays. Il y va de la survie même de la RDC comme une Nation dans les limites de ses frontières issues de la colonisation.
A lire aussi : RDC : « Vrai-Faux retrait du M23 », une humiliation et une trahison du pays par l’EAC ! https://www.afriwave.com/2023/01/04/rdc-vrai-faux-retrait-du-m23-une-humiliation-et-une-trahison-du-pays-par-leac/
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi