jeudi, novembre 21, 2024
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Vers le déploiement d’une vingtaine d’armées africaines en RDC en 2023 ? [BALISES]

Il s’agit, pour la Brigade d’intervention intégrée dans la Monusco en 2013, des troupes déjà présentes de la Tanzanie, de l’Afrique du Sud et du Malawi. Auxquelles s’est ajoutée la Force régionale de l’Eac comprenant les troupes du Kenya, de l’Ouganda, du Burundi et du Soudan du Sud et que va rejoindre la force de la Cirgl avec les troupes de l’Angola et, bientôt, la Force régionale de la Sadc avec pour pays de provenance le Botswana, les Comores, le Lesotho, Madagascar, Maurice, le Mozambique, la Namibie, les Seychelles, Eswatini (ex-Swaziland) et la Zambie jusque-là non encore engagés dans des opérations sur le territoire congolais. Tous de l’axe anglo-saxon. On peut même dire plus : la présence des troupes du Maroc dans la Monusco (axe francophone) et l’appartenance de la RDC à la Cééac pourraient justifier le déploiement des troupes du Congo-Brazzaville, du Gabon, de la RCA, du Tchad, de Sao Tomé et Principe et de la Guinée Équatoriale.

Fait notable pour celles de la Sadc et de l’Eac : en 2013 comme en 2022-2023, le déploiement a pour raison le… M23 !

Y aurait-il au monde un Etat souverain, confronté certes à une crise sécuritaire interne ou sous-régionale, à miser sur son sol sur autant de partenaires pour préserver son intégrité territoriale et son unité nationale, Etat qui soit confronté au même moment au défi délicat des élections ?

Qu’on se le dise d’emblée : aucun !

De façon formelle, il est établi que ces partenaires ont un agenda focalisé sur l’enjeu sécuritaire.

Cependant, à bien analyser les faits tels qu’ils se présentent, l’agenda a plutôt pour priorité l’enjeu électoral. Qu’on ne se fasse vraiment pas d’illusion à ce sujet.

Déjà, les autorités congolaises sont censées le savoir : les troupes de l’Eac pourraient ne pas plier bagage au cours de cette année 2023, même si leur mandat pourrait ne pas être renouvelé. Il n’est pas exclu qu’un plan de jonction ait été élaboré ou soit en voie de l’être entre l’Eac et la Sadc. Non pour la relève de la force de l’Afrique orientale, mais pour une cogestion des opérations à mener.

Dès lors qu’il est acquis qu’elles ne feront jamais la guerre au Rwanda, ces troupes ne traqueront les éléments du M23 qu’en cas de force majeure. Reste à déterminer ce cas.

Pour l’instant, constatons seulement que les puissances étrangères qui parrainent Paul Kagame et, par « ricochet » le M23, sont visiblement dans le schéma d’imposer des négociations directes entre Kinshasa et ce groupe terroriste (Félix Tshisekedi continue de rejeter cette perspective et bénéficie pour cela du soutien d’une bonne partie de l’opinion nationale), à défaut, de  » cautionner  » les affrontements armés et prolonger la crise sécuritaire.

Il va sans dire que dans les deux éventualités, l’enjeu électoral est comme pris en étau.

En d’autres mots, les élections pourraient en faire les frais.

Faut-il dans ce cas aller aux élections à tout prix, même à celui des hypothèques pouvant se manifester avant, pendant ou après le scrutin ?

En toute logique, il le faut. Ce serait, en effet, un très mauvais signal que la RDC aura à envoyer au monde avec un premier mandat post-alternance débouchant sur le report des élections pour une raison ou pour une autre.

C’est tout à fait normal que le Pouvoir en place manifeste sa bonne volonté en assumant sa part de responsabilité en matière de financement et de sécurisation du processus électoral. L’idéal serait pour le financement le recours aux fonds propres. C’est une haute question de souveraineté.

Pour la sécurisation, l’idéal serait de compter sur l’armée, la police et les services spéciaux congolais.

Mais, la réalité du terrain va impliquer le concours des armées de l’Eac et de la Sadc (avec éventuellement celle de la Cirgl et de la Cééac), en plus de la Monusco. Or, ces forces ne se déploient pas qu’avec des troupes armées. Elles s’accompagnent de leurs propres polices et de leurs propres services spéciaux.

Conséquence : en plus d’avoir la vingtaine de forces armées, voire plus si la Cééac venait à réclamer sa part, le territoire congolais, précisément son hinterland kivutien et iturien, se retrouverait avec plusieurs polices et services spéciaux étrangers, en plus de l’appareil sécuritaire de la Monusco et de celui de la RDC.

Ne pas appréhender ce qui s’apparente à une mise sous tutelle programmée du pays relèverait de l’irresponsabilité.

Aussi, ceux qui ont fait des réactions épidermiques un mode de fonctionnement devraient plutôt s’employer à réfléchir à cette éventualité et à en tirer toutes les conséquences.

Le mois de juin commence dans 10 jours.

Contribution de Omer Nsongo die Lema @omernsongo E-mail : omernsongo@gmail.com

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