Pourtant, Alexandre Marenches avait prévenu les Occidentaux : la puissance qui dominera le Katanga va dominer le monde !
« Mon peuple périt faute de connaissance ». Cette vérité biblique s’applique bien au peuple congolais dans sa perception notamment des relations congolaises avec la Chine où le Président Félix Tshisekedi a terminé le 29 mai son séjour débuté cinq jours plus tôt.
De Pékin à Hong-Kong en passant par Shanghai et Shenzhen, il a vécu dans sa réalité le miracle chinois annoncé par l’écrivain et homme d’Etat français Alain Peyrefitte dans son ouvrage culte « Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera » paru en 1973. Soit 5 ans avant la guerre de Shaba II survenue en 1978.
Pour ceux qui ne le savent pas, à l’époque le Katanga s’appelait Shaba.
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Conduite par Nathanael Mbumba, cette guerre partie de l’Angola, s’était installée dans le Lualaba, précisément à Kolwezi.
La communauté occidentale (2500 Belges, 400 Français, 75 Américains et quelques Italiens) opérant essentiellement dans les mines du Katanga avaient été la cible des rebelles en débandade.
Pendant que la Belgique hésitait, la France s’était engagée en mobilisant les troupes marocaines auxquelles elle avait apporté toute la logistique nécessaire en armes, en moyens de transport et même en rations. Les États-Unis avaient apporté eux aussi la logistique tout en se positionnant déjà pour des négociations entre les autorités zaïroises et le mouvement insurrectionnel FLNC (Front National de Libération du Congo).
Pour l’histoire, la branche congolaise d’une certaine Afdl en 1996 sera constituée d’éléments issus du FNLC. Depuis, Washington remet le même disque à chaque apparition d’un mouvement insurrectionnel au Congo : négociations Mobutu et L-D. Kabila en 1997 pour l’AFDL, négociations L-D. Kabila et RCD/Goma en 1998, négociations Joseph Kabila et le RCD/Goma-MLC en 2002, négociations Joseph Kabila et CNDP en 2008, négociations Joseph Kabila et M23 en 2013 et maintenant négociations Félix Tshisekedi et M22 !
Nous y reviendrons.
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A l’issue de la guerre devenue de Six Jours (pour la différencier de la guerre de 80 jours que fut Shaba 1), Alexandre Marenches, alors directeur général de la sécurité française (Dgse) se rend au Zaïre et visite la sous-région.
A son retour à Paris, il publie cette phrase : « la puissance qui dominera le Katanga va dominer le monde ! ». A l’époque, le Katanga (Shaba) en particulier et la RDC (Zaïre) est la chasse gardée de l’Occident.
Le pays passe pour le gendarme de l’Afrique Centrale. C’est à lui que l’Occident confie la sale besogne consistant à déstabiliser les régimes procommunistes : Congo-Brazzaville, Angola, Tanzanie, Ouganda, Soudan…
Qui avait amené les Occidentaux à se désintéresser du Katanga (donc de la RDC) à la faveur de la Perestroïka en 1989 ? Qui avait piégé le processus démocratique enclenché le 24 avril 1990 ? Qui avait planifié l’affaiblissement général du Zaïre entre 1990 et 1996 à tous les plans au point de rendre prenable le pays par le premier mouvement insurrectionnel venu ?
Maître de l’Association internationale Africaine, maître de l’Etat Indépendant du Congo, maître du Congo Belge, maître du Congo Belge et Rwanda Urundi, maître de la République du Congo, maître de la République Démocratique du Congo, maître du Zaïre, l’Occident ne se contredira pas par rapport à son dicton « qui va à la chasse perd sa place ».
La chance qu’il ait eue de se rattraper est le processus référendaire et électoral de 2005-2006. Autant que Aldo Ajello, Louis Michel peut témoigner des promesses faites aux Congolais d’un retour massif des investisseurs occidentaux si les Congolais acceptent de participer massivement au référendum constitutionnel organisé en 2005 et aux élections organisées en 2006.
Tout se résume à cette question : entre 2006 et 2008, qui sont-ils, ces investisseurs américains ou européens à s’être présentés et éconduits ?
Mais, pourquoi les maîtres du Congo depuis 1876 (neuf ans avant la Conférence internationale de Berlin en 1885) n’ont pas vu venir en 2008 l’avertissement d’Alexandre Marenches prophétisât l’avènement de la Chine sans le savoir ?
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Que Félix Tshisekedi ait fait le déplacement de la Chine 8 ans presqu’après Joseph Kabila en 2015, il faut bien être honnête avec soi-même en se demandant comment y est-on parvenu !
A la place de juger les conséquences, les Congolais devraient commencer par circonscrire la cause.
Et la Cause, c’est le lâchage de leur pays par les puissances qui se prévalent d’en être les propriétaires, les tuteurs ou les parrains. De ce fait, ces puissances doivent assumer leurs responsabilités plus devant elles-mêmes que devant les Congolais désormais éveillés.
Éveillés pour étonner le monde, pour peu qu’ils s’unissent ! C’est là, hélas, le ventre mou, le défaut de la cuirasse, le tendon d’Achille du Congo…
Omer Nsongo die Lema @omernsongo E-mail : omernsongo@gmail.com Facebook : Omer Nsongo
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