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Société : Le drame des mariages d’enfants, précoces et forcés persiste en RDC

Les mariages d’enfants, précoces et forcés est un vrai drame social que bon nombre des jeunes filles dans le monde en général et en RDC en particulier subissent. Selon les statistiques des organismes spécialisés, notamment de l’ONU ; chaque année, on estime que 12 millions de filles âgées de moins de 18 ans sont forcées de se marier. Cela signifie que plus de 650 millions de femmes et filles dans le monde ont été mariées alors qu’elles étaient encore enfants.

Un cas pourtant non isolé est celui survenu à cette jeune fille mineure d’âge au moment des faits il y a quelques années. Selon certains documents judiciaires consultés par www.afriwave.comqui a étéalerté, Joy Tshienda Ngalula, c’est d’elle dont il s’agit ; est un exemple révélateur de cette dérive d’une société dite moderne mais en perte de ses valeurs morales en plein 21ème siècle à cause du poids des coutumes et autres traditions surannées.

Encore mineure d’âge en 2015, Joy Tshienda Ngalula s’est retrouvée dans une « histoire d’amour » qui dépassait son entendement sans qu’elle n’en sache ni le comment et le pourquoi. Par un arrangement entre certains adultes « inconscients », elle a été mariée pour ne pas dire « vendue » de force pour à peine une dot de 1.500 dollars américains à une personne qu’elle n’avait jamais ni connu, encore moins vu et du reste plus qu’âgé par rapport à elle.

Aujourd’hui âgée de 24 ans car née à Kinshasa ; capitale de la RDC le 05 juillet 1999, cette jeune fille reste doublement traumatisée par la peur des représailles pour sa vie de la part du vieux prétendu mari éconduit mais aussi pour sa famille biologique. Joy Tshienda Ngalula vivrait aujourd’hui en exil loin du pays, sans aucune possibilité de revoir sa famille qui lui manque ; une famille actuellement sommée de restituer la dot de 1.500 dollars américains perçus en termes de dot et de payer en plus 15.000 dollars américains comme « préjudices subis » en faveur de la famille du vieil homme.

Un phénomène persistant malgré les lois…

Lors de sa prise de pouvoir en janvier 2019, l’actuel Chef de l’Etat congolais Félix Antoine Tshisekedi avait inscrit la question de la lutte contre les violences basées sur le genre, particulièrement celles faites aux femmes comme l’un des objectifs de son premier quinquennat. Notamment sur les « mariages d’enfants, précoces et forcés » et les viols utilisés comme « arme de guerre » dans la partie Est du pays dans les provinces du Kivu.

Au travers de sa Fondation, son épouse Madame Denise Nyakeru Tshisekedi  se penche sur cette question : « La violence à l’égard des femmes et des filles constitue une atteinte grave aux droits fondamentaux et a des effets négatifs sur le bien-être général des femmes et les empêche de participer pleinement à la vie sociale : Violences physiques : 52% de femmes depuis l’âge de 15 ans ont subi les violences physiques de la part des hommes/partenaires 13% ont subi les violences pendant la grossesse 27% ont déclaré avoir été victimes d’actes de violences sexuelles 43% des femmes âgées entre 25 et 49 ans ont déclaré avoir été mariées avant l’âge de 18 ans 35.644 victimes de violences sexuelles ont accédé aux services de prise en charge médicale en 2018 ».

Déjà dans un discours par elle prononcé le 08 mars 2019, elle s’interrogeait : « Pourquoi tous ces viols ? Pourquoi toutes ces violences ? Pourquoi ces pérennes inégalités ? Ne nous trompons pas, ces femmes vivent avec nous, elles sont là, distantes ou pas, mais elles sont bien présentes ; elles sont dans nos familles, nos quartiers, nos villes, nos provinces, notre pays et pas uniquement dans nos postes téléviseurs ni simplement dans les réseaux sociaux. Il est plus que temps que cela cesse ! ».

Le mariage précoce et forcé des jeunes filles demeure une pratique répandue, le phénomène touchant près de 40% des filles de moins de 18 ans. Une situation qui s’explique par plusieurs facteurs comme l’inégalité des sexes, la pauvreté, les coutumes etc. Pourtant une loi de 2006 interdit officiellement la pratique en RDC en la punissant d’un peine d’un à 12 ans d’emprisonnement et d’une amende de 100.000 Francs congolais.

Un article intéressant à lire sur le sujet : Champions contre le mariage des enfants en RDC https://www.unicef.org/wca/fr/recits/champions-contre-le-mariage-des-enfants-en-rdc

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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