Il y a lieu de remercier sincèrement les compatriotes qui, de façon unanime, ont saisi, intériorisé et adopté le message envoyé notamment au Chef de l’Etat le 4 juin dernier via une vidéo ; l’objectif ayant été d’appeler Félix Tshisekedi au devoir de redevabilité auquel est astreint l’UDPS, parti-pilote au pouvoir, en termes des Droits de l’Homme, de la Démocratie et de l’Etat de Droit.
Il y a surtout lieu d’apprécier cette unanimité dans la mesure où aucune réaction contraire à cet appel n’est jusque-là enregistrée.
Qu’est-ce qui justifie alors cette nouvelle sortie, cette fois par écrit ?
Retenons d’emblée que dans 3 semaines à dater de ce vendredi 9 juin, la RDC célèbre le 63ème anniversaire de son accession à l’Indépendance intervenue le 30 juin 1960. L’événement à faire valoir est que 2023 est une année électorale, comme l’ont été 2006 et 2011 et aurait dû l’être 2016.
Le troisième cycle électoral ayant été décalé pour se tenir en 2018, l’année 2023 devient une année électorale. La première sous le quinquennat actuel présidé par Félix Tshisekedi. Cet événement va se reproduire en 2028.
On n’a pas à se voiler la face : la donne sécuritaire est en train de plomber le processus électoral.
Le Président Félix Tshisekedi s’est exprimé sur ces hypothèques aussi bien à Genève, lors de la 56ème session ordinaire du Conseil des Droits de l’homme des Nations-Unies le 28 février, que lors de la conférence de presse co-animée avec son homologue français Emmanuel Macron le 4 mars 2023.
Qu’on ne se fasse pas d’illusion : le déploiement, hier, de la Force de la Cae (Eac) et, en ce mois de juin, de la Force de la SADC, ne garantit pas la restauration totale de la sécurité, surtout dans la partie orientale du pays. Encore qu’il faille éviter en cette période toute initiative susceptible de retarder le déploiement des troupes de l’organisation sous-régionale australe.
Déjà, le contexte international n’est pas favorable à des guerres de basse intensité comme celle qui sévit en RDC où, cela s’observe facilement, les dénonciations et les condamnations de l’activisme terroriste du M23 et de l’agression perpétrée par le Rwanda ne sont suivies d’aucune sanction de la part des puissances du Conseil de sécurité des Nations-Unies, ni de l’Union européenne, encore moins du G7.
Chaque jour ou presque, les Congolais se contentent de recevoir surtout des pays occidentaux des déclarations stigmatisant l’aventurisme du M23 et le soutien du régime rwandais, déclarations rassurant les autorités congolaises quant au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC. Mais après ? Dieu pourvoira !
Dans le contexte national, personne d’honnête ne peut affirmer que tout va bien.
A l’insécurité qui s’accroît et s’accentue s’ajoute, hélas, la grogne sociale qui, elle, fait le lit d’une Opposition réduite à se victimiser pour se faire entendre et comprendre, ce en diabolisant et en contestant tout. C’est une culture héritée, instituée et normalisée depuis un certain 24 avril 1990. N’en déplaise à ceux qui croient changer de narratif en réinventant la roue.
Il faut admettre que c’est la conséquence du « chantier inachevé » qu’est la loi 07/008 du 4 septembre 2007 portant statut de l’opposition.
Depuis 16 ans, cette loi ne voit aucune de ses dispositions pertinentes appliquées. Ni l’exercice de ses droits (dont l’article 8 autorisant l’Opposition de s’informer de l’action de l’Exécutif) et de ses devoirs, ni la désignation de son porte-parole (articles 19 et 20).
Que faire alors pour conjurer le sort…perceptible ?
C’est l’occasion de rappeler « BALISES » du 13 mai 2023 ayant pour titre « En 2010 et en 2019, Kabila et Tshisekedi avaient proposé des assises de refondation de la RDC ! ».
Y sont repris les extraits du discours du premier cité le 30 juin 2010 à l’occasion du Cinquantenaire de l’indépendance ainsi que ceux du message du second pour Nouvel An 2020.
Les deux personnages-clé de la première alternance politique ont fait un même constat : le pays ne marche pas normalement.
Cette chronique évoque l’épisode biblique du potier et le propose comme source d’inspiration pour toute solution idoine. Le potier ne rejetait pas un vase mal fait. Au contraire, il le refaisait pour qu’il serve le plus longtemps possible. Dix, 20, 30, 50 ans ?
La chronique rappelle à ce sujet un fait authentique : « La première et l’unique fois qu’on a entendu parler d’un Plan de 30 ans pour le Congo, c’était en 1956 avec le Plan Josef Van Bilsen pour l’indépendance de la colonie belge « . Est préconisé alors le changement du paradigme.
Conclusion : « … il faut bien que quelqu’un se jette à l’eau à cet effet. A cette personne, la Nation refondée sera reconnaissante … ». Cette personne, c’est bien Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Président de la République détenteur de « l’imperium ».
Là où les siens réfléchissent en termes d’élections, mieux de préservation d’emploi dans la carrière la mieux rémunérée au pays (politique), il doit plutôt réfléchir, lui, à « Et après, que gagne le peuple ? ».
Voilà pourquoi Félix Tshisekedi peut – s’il le veut évidemment puisque rien ne l’y oblige – actionner le déclic, de préférence le 30 juin, date symbole d’une indépendance ratée en 1960, une indépendance à requinquer absolument en 2023.
Omer Nsongo die Lema @omernsongo E-mail : omernsongo@gmail.com Facebook : Omer Nsongo
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