Il y a une différence entre l’ivresse du lait et celle de l’alcool. Dans le deuxième cas, la personne est consciente de son état. Dans le premier, l’ivresse est très dangereuse parce qu’on ne s’en rend pas compte. Seuls les observateurs le constatent et en déplorent ses effets.
Jean-Marc Kabund est un acteur politique très brillant et courageux. Il l’a démontré à maintes reprises. Partant de ces qualités il était dans les grâces du Président de la République. Officieusement, il était pratiquement le « Vice-Président ». Le faiseur des rois dans l’entourage du Chef. Très écouté par ce dernier suite notamment à des moments difficiles vécus ensemble dans l’opposition, l’apport dans la fragilisation du FCC et la recomposition de la majorité.
Bien géré, sa position lui permettait de consolider davantage son leadership dans la majorité et je parie qu’il aurait dû être le dauphin de la majorité pour 2028. Il n’a pas su bien gérer son succès. Il a mal géré sa proximité avec le Chef au point de vouloir s’appuyer plus sur les relations d’amitié que sur celles d’un collaborateur avec l’autorité.
Plusieurs commettent cette erreur dans leurs relations avec un membre de famille ou un ami élevé en dignité. Tout en gardant la même proximité, le subalterne doit se mettre à sa place même si le Chef reste simple et plus accessible.
Jean-Marc avait péché sur ce point. Il avait fait un mauvais calcul. Si Kabund n’a pas su gérer son succès, d’autres n’ont pas non plus su gérer leurs frustrations. C’est le cas de Franck [Diongo, NDLR] et Delly [Sesanga, NDLR]. Ceux qui pour avoir combattu dans l’opposition, s’attendaient à occuper des positions confortables dans un système qu’ils ont considéré comme le leur. Ayant attendu longtemps sans rien recevoir, ils ont tourné casaque. Mais, pour quelle finalité ?
Appartenant à la même communauté que le prince, ils devaient savoir que leurs actions ne porteraient pas. Ils auraient dû ruminer leur chagrin sans passer à l’acte. Il faut agir quand son action peut changer quelque chose. Sinon, il faut se résigner en attendant le jour meilleur. Se mettre à crier dans le désert, se comporter en un crapaud qui jette de la salive à un aigle diminue davantage. Il fallait bien gérer la déception.
Revenons à Kabund. Les 7 ans qu’il pourrait passer derrière les barreaux joueront sûrement contre lui. S’il les purge, il en sortira en 2030 très affaibli politiquement, avec toutes les poches trouées. Il lui faudra alors repartir à zéro sans espoir de récolter les mêmes succès. La leçon est qu’on ait tort ou qu’on ait raison, il faut mesurer la portée du coup avant de le lancer. S’il ne peut pas atteindre la cible, il ne faut pas gaspiller son énergie pour rien. Il faut attendre.
Toutefois, du haut de mes trente ans d’expérience politique, je sais que pareille condamnation se terminera sûrement par une grâce présidentielle. Dans cette hypothèse, monsieur fera son comeback en politique et occupera un espace qui lui permettra de refaire la paix avec son mentor et de rebondir convenablement pour 2028. Au cas contraire, il faudra organiser ses funérailles politiques.
De ce qui précède, il y a lieu de retenir qu’il faut savoir bien gérer ses succès et ses déboires. Savoir apprécier l’espace et le temps avant d’agir. Boire du lait avec modération pour ne pas s’enivrer afin d’éviter les dégâts collatéraux qui s’en suivent.
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